C’est en effet d’ordre dont nous avons besoin. Nous soignants de tous ordres justement. A l’heure où un apartheid sanitaire oblige ceux d’entre nous atteints de mal organique à se soigner à l’hôpital général alors que les autres sont accueillis dans les conditions les meilleures à l’asile psychiatrique. C’est en effet d’ordre dont nous avons besoin. Nous soignants de tous ordres justement. Pour mettre enfin en place la sacro-sainte qualité des soins définie sur nos compétences théoriques mais mise à mal par un quotidien capacitaire délétère. C’est en effet d’ordre dont nous avons besoin. Nous soignants de tous ordres justement. C’est en effet d’ordre dont nous avons besoin ou plutôt d’une loi cadre garantissant à chacun et autant que faire se peut la même qualité de vie que l’autre. C’est en effet d’ordre dont nous avons besoin. Nous soignants de tous ordres justement. Permettant à chacun d’entre nous de pratiquer harmonieusement avec les autres, en respectant donc les espaces interstitiels et les différentes zones d’autonomie, ce dont pourquoi nous sommes formés, l’apaisement la souffrance. C’est en effet d’ordre dont nous avons besoin. Nous soignants de tous ordres justement. Pour combattre corporatisme, lobby et autre couloir vers cette mort que nous sommes censés améliorer, retarder, repousser et pourquoi pas certaines fois avancer quand elle n’est plus que douleur. C’est en effet d’ordre dont nous avons besoin. Nous soignants de tous ordres justement. C’est en effet d’ordre autour de nous dont nous avons besoin, interdisant à quiconque de remettre en cause l’idée que soigner c’est prendre des risques. Argumentons le contraire autour de «empêcher un soignant d’en prendre c’est l’empêcher de développer son art ».
Bachi-bouzouk