Retour à thérapies  
  Retour à l'accueil

Avancées thérapeutiques récentes en matière d’addictologie :

Apports du Professeur Olivier AMEISEN

 

Avant de considérer les travaux du Professeur AMEISEN, il nous paraît indispensable de rappeler certains aspects de la biographie et de la personnalité de ce chercheur, qui donnent un relief tout particulier à ses travaux.

 

Nous allons d’abord nous intéresser à l’homme, puis au musicien, ensuite au médecin et enfin au malade qu’il a été, avant d’exposer les résultats de ses recherches et les perspectives thérapeutiques sur lesquelles celles-ci débouchent en matière d’addictologie.

 

 

A.    L’homme

 

En 1953, Olivier AMEISEN nait d’une mère juive Polonaise ayant miraculeusement survécu à Auschwitz, puis à la « marche de la mort » infligée par la SS qui fuyait l’armée russe.

Son père, également d’origine juive, est un brillant ingénieur et un violoniste de talent, qui, après s’être engagé dans l’armée française, est resté prisonnier de l’armée allemande jusqu’à la fin de la guerre.

Olivier AMEISEN est le cadet d’une fratrie de trois enfants, qui, au cours d’une enfance idyllique, auraient été les « témoins privilégiés de l’affection et de la confiance régnant entre son père et sa mère ».

 

Dès qu’il parvient à surmonter son excessive timidité, Olivier AMEISEN découvre ses dons de pianiste extraordinaire et ses exceptionnelles capacités d’apprentissage intellectuel, que son père lui a transmis. Son absence profonde de confiance en lui serait le fruit du passé, extrêmement angoissant qu’a subi sa mère.

 

 

B.    Le musicien

 

Depuis son plus jeune âge, Olivier AMEISEN adore le piano et y excelle, en espérant secrètement que ses parents feront de lui un pianiste et compositeur. Ses professeurs de musique à l’école Alsacienne, où il était inscrit ; soulignent régulièrement devant sa famille, son exceptionnel talent. A seize an et demi, il annonce à sa mère son intention de passer le baccalauréat dans l’année, afin de pouvoir ensuite se consacrer à la musique (Son incontestable virtuosité musicale, non seulement lui permettra d’éblouir de nombreux amis musiciens, mais aussi d’impressionner des maitres, aussi renommés qu’Arthur RUBINSTEIN).

 

Il réussit à obtenir une dérogation ministérielle et réussit l’épreuve du baccalauréat. Cependant, influencé par ses parents, il décide d’embrasser la carrière médicale, comme le feront son frère Jean-Claude, qui sera immunologiste et sa sœur Eva qui deviendra stomatologue.

 

C.    Le médecin

 

Comme il est titulaire d’un baccalauréat littéraire, ses lacunes en mathématiques et en physique, oblige Olivier AMEISEN  à redoubler sa première année de médecine, mais l’année suivante, son frère ainé l’aide à rattraper ses manques et il termine très correctement ses études de médecine en 1977. Il décide de se spécialiser en cardiologie et fait ses premiers pas à l’hôpital Lariboisière de Paris. Puis, il gagne les Etats-Unis où il est embauché dans le service de cardiologie du prestigieux New-York Presbyterian Hospital – Cornell University Medical Center, après avoir été recommandé par Philippe COUMEL, une sommité Française en cardiologie et  Raymond BARRE, ancien premier ministre, au service duquel il avait été détaché, comme médecin, durant son service militaire. Aux Etats-Unis, tout en assurant un poste clinique, il poursuit des travaux de recherche en cardiologie jusqu’en 1986 où il est nommé (très en avance par rapport aux délais habituels) professeur assistant au Cornell University Médical Collège et praticien hospitalier au New-York Presbyterian Hospital. Il consacre alors un tiers de son temps à la recherche, un tiers aux consultations et un tiers à l’enseignement.

 

D.    Le malade

 

Avant de devenir alcoolique, Olivier ALMEISEN souffrait d’une anxiété chronique, probablement influencée par le récit des péripéties dramatiques traversées par sa mère durant les horreurs d’Auschwitz. Il souffrait également d’une piètre image de lui-même, qui associée à une totale absence de confiance en lui, générait constamment chez lui, un sentiment d’imposture, chaque fois qu’il réussissait socialement, professionnellement ou affectivement. C’est ainsi que, jouer  du piano ou s’exprimer en société, ravivait son angoisse, suscitait un sentiment d’inadéquation, qui lui faisait perdre tous ses moyens, s’il n’absorbait préalablement une quantité suffisante d’alcool. Ce produit lui donnait de « l’assurance ». Il se sentait alors serein, extraverti, lucide, complètement à l’aise et pouvait bavarder sans retenue avec un parfait inconnu.

Pendant plusieurs années, Olivier ALMEISEN a été un buveur occasionnel, mais à partir de la période, où il a ouvert son cabinet, il est devenu la proie d’angoisses irrationnelles et tenaces, liées à sa situation financière, avec des doutes concernant sa capacité à se marier et à subvenir aux besoins de son éventuelle famille. Ses angoisses se sont progressivement compliquées d’attaques de panique terrifiantes, précédées de fasciculations accompagnant une forte tension musculaire des mollets, se généralisant ensuite à l’ensemble du corps.

C’est ainsi qu’il a multiplié les consultations auprès de psychothérapeutes, de psychopharmacologues, sans aucun succès, quels que soient les médicaments et leur posologie. C’est ainsi, « qu’épuisé par l’accumulation de stress », il a commencé à augmenter les doses de l’unique drogue qui lui faisait  du bien : l’alcool, qui lui procurait une détente musculaire complète, instantanée, miraculeuse. Puis, insidieusement, la tolérance s’est développée. Des doses d’alcool de plus en plus importantes ont été nécessaires pour obtenir le même effet. La boisson a cessé alors d’être un moyen de se détendre, pour devenir une fin en soi.

 

La prise de conscience de son alcoolisme, conduit alors Olivier ALMEISEN à se livrer à une véritable quête thérapeutique. Durant des mois, il consulte quantité de spécialistes réputés, suit différents traitements anxiolytiques et antidépresseurs, essaie des thérapeutiques antabuses, développe des techniques d’affirmation positive, s’inscrit à des thérapies comportementales et cognitives, tente l’acupuncture et l’hypnose, se rend quotidiennement aux réunions des alcooliques anonymes où il franchit les douze étapes, s’essaie à la thérapie rationnelle, pratique le yoga, passe des heures au téléphone avec des contacts et des amis alcooliques anonymes, comme cela lui était recommandé. Cela ne l’empêche pas cependant de sombrer professionnellement, socialement et financièrement.

Bien qu’il décide d’interrompre ses activités thérapeutiques, pour ne pas risquer de nuire à ses patients, il est stigmatisé par une partie de ses collègues médecins. Il est également confronté à plusieurs cures de sevrage en milieu hospitalier, dont certaines, contre son gré.

Il revient alors en France, pour échapper au risque d’être déchu de son droit d’exercer aux Etats-Unis, par le C.P.H. (comité pour la santé des médecins de la société médicale de New-York). Cela ne lui évite cependant pas de poursuivre ses alcoolisations massives et de se retrouver hospitalisé « à la demande d’un tiers », en l’occurrence de son frère Jean-Claude), dans un service de psychiatrie, d’où il sort pour multiplier les hospitalisations pour chutes et accidents en état d’ivresse, avec traitement et séances de rééducation, entrecoupées de nouvelles alcoolisations, jusqu’au début de l’année 2002, date à laquelle il lit fortuitement un article sur le rôle du baclofène sur les addictions.

Le 22 mars 2002, il entreprend une cure de baclofène à doses progressivement croissantes, jusqu’à 180mg/jour. Cette posologie diminue son appétence, sans stopper l’addiction pour autant. En janvier 2004, il se sèvre du médicament, puis reprend le protocole jusqu’à 270mg/jour, ce qui, pour lui, constitue le seuil de suppression définitive du craving (ou appétence incoercible pour l’alcool).

 

A partir de cette date, le Docteur Olivier ALMEISEN n’a plus jamais présenté de problème d’alcool dans sa vie car le craving ne s’est plus jamais manifesté, même lors de consommation occasionnelle d’alcool. De plus, il a cessé de souffrir d’anxiété chronique comme auparavant, il a cessé de présenter des problèmes de tension musculaire. Enfin, aucun effet secondaire, ne s’est manifesté par ailleurs.

 

 

E.    L’expérimentation du Professeur Olivier ALMEISEN

 

a)     Cette expérimentation est atypique dans le sens où il n’y a qu’un seul cobaye, qui est en même temps l’expérimentateur.

 

b)     Avant d’entreprendre son expérience, Olivier ALMEISEN va collecter tout ce qu’il pourra trouver sur le baclofène, sur internet.

 

Il commence par la lecture des travaux de recherche en addiction d’Anna Rose Childress de l’université de Pennsylvanie. Ces travaux montrent un apaisement extraordinaire de l’activité cérébrale chez un patient cocaïnomane lorsqu’il prenait du baclofène pour soulager ses spasmes musculaires. Le patient, un certain Edwards COLEMAN, affirmait que le baclofène réduisait sensiblement son envie de cocaïne. Il disait aussi, avoir moins envie de fumer et de boire.. Cet effet était visible au Pet scann. Il modifiait la transmission nerveuse dans le cerveau du patient et inhibait l’activité de l’amygdale (qui intervient sur la mémorisation des souvenirs agréables) et qui participe chez l’animal, à l’appétence pour les produits addictifs et aux comportements compulsifs.

 

Suivent ensuite de nombreux articles, soulignant l’absence de dangerosité du baclofène à fortes doses.

 

Suivent ensuite de nombreux articles, soulignant le rôle du baclofène sur le craving, lui-même à l’origine de la rechute éthylique.

 

c)      L’expérimentation proprement dite :

 

 « Suivant le protocole qu’il avait établi, il entame le 8 janvier 2004 avec une dose de 30mg par jour qu’il augmente ensuite de 20mg tous les trois jours, en s’accordant 20 à 40mg supplémentaires quand l’envie de boire ou le stress étaient trop forts. Parce qu’il avait toujours plus envie de boire l’après-midi et le soir, il prenait moins de baclofène le matin et un peu plus au cours de la journée.

Il s’était fixé comme dose maximale 300mg par jour, si aucun effet secondaire limitant ne se faisait ressentir avant. Cela représentait 4mg de baclofène par kilo, c'est-à-dire une dose supérieure à la dose seuil pour l’alcool chez l’animal, qui est de 3mg par kilo.

Dès le premier jour, sa tension musculaire et son anxiété ont commencé à diminuer et son sommeil est devenu paisible. Lorsqu’il prenait la dose supplémentaire de 20 à 40mg dans les moments les plus difficiles, son envie de boire demeurait très forte pendant environ une heure, puis se tassait et ne revenait pas. Il lui suffisait de tenir bon pendant une heure pour ne pas succomber au craving et cela lui était relativement facile puisque le soulagement était garanti.

Cette dose supplémentaire du baclofène lui procurait une profonde détente suivie de somnolence. Mais cet état ne lui brouillait pas le cerveau comme le faisaient les benzodiazépines. Même s’il s’assoupissait, il se réveillait avec les idées claires. Il n’y avait  plus ces pensées parasites qui normalement envahissent et préoccupent l’esprit presque constamment dans l’addiction.

 

Le 11 février 2004, il avait atteint la dose de 220mg de baclofène par jour.

Le 14 février, soit trente sept jours après le début de son traitement au baclofène à hautes doses, il prend 270mg dans la journée et alors qu’il prenait le thé dans un hôtel, il regarde à une table voisine, un homme buvant une boisson alcoolisée, sans ressentir quoi que ce soit de l’ordre de l’envie de boire. (« il avait beau regarder les bouteilles d’alcool, celles-ci ne lui parlaient plus ». La vue de l’alcool n’était plus « plus forte que tout »).

Il a alors cessé d’augmenter sa dose de baclofène parce qu’avec 270mg, il ne ressentait plus la moindre envie d’alcool, à aucun moment de la journée. Mieux encore, il ne pensait plus à l’alcool.

Le baclofène lui donnait une somnolence légère, qui pouvait parfois être gênante, quand cela lui arrivait par exemple au milieu d’un dîner. Il a continué à prendre la même dose pendant douze jours pour s’assurer que l’effet de suppression persistait. Il avait cessé de faire des rêves alcooliques depuis le quinzième jour de son traitement et se sentait plus calme et détendu que jamais.

Il a réduit ensuite, progressivement la posologie au cours des douze jours suivants jusqu’à 120mg/jour. La somnolence a alors disparu, mais ni l’envie de boire, ni les pensées concernant l’alcool ne sont réapparues. Il ne ressentait ni tension musculaire, ni anxiété. Il avait atteint une dose seuil avec 270mg et avait pu réduire les doses tout en conservant les mêmes  effets.

 

Les fasciculations au niveau des mollets persistaient, mais elles n’étaient plus ressenties que comme un phénomène externe et l’anxiété qui les accompagnait, avait disparu.

 

Le 11 mars, après soixante jours de traitement, il prenait toujours 120mg de baclofène, en ajoutant 20 à 40mg en cas de stress. Les attaques de panique avaient totalement disparu.

 

En bon alcoolique anonyme, dans un premier temps il a évité les invitations et les lieux où il pouvait y avoir de l’alcool, mais il a très vite compris que tout cela ne le concernait plus. Même quand il côtoyait des amis qui buvaient au restaurant ou à une fête, il n’avait pas la moindre envie de boire. Il était devenu complètement et naturellement indifférent à l’alcool…

 

 

 

 

 

COMPLEMENT D’EXPERIMENTATION

 

Un verre peut il suffire à tout détruire ?

 

En mai 2005, soit treize mois après son dernier verre, Olivier ALMEISEN met sa guérison à l’épreuve de trois défis.

 

 

Le premier était de boire trois verres de gin tonic en quelques heures tout en continuant à prendre sa dose de 120mg de baclofène par jour. Il fait cela au cours d’une soirée et il a pu constater qu’il ne ressentait pas le besoin d’avaler son premier verre le plus vite possible, comme il le faisait quand il était dépendant.  Au contraire, il l’a siroté durant une quarantaine de minutes. Le deuxième  gin-tonic qu’il boit tout aussi lentement, a produit en lui une légère euphorie. Quant au troisième verre, il l’entame mais il n’a pu  le terminer. Il laisse un verre pratiquement plein, ce qui ne lui était jamais arrivé ! Le lendemain en se réveillant, il est serein. Il n’avait absolument aucune envie de boire et l’envie n’est pas revenue au cours des jours suivants. Il n’a pas pensé à l’alcool et n’a fait aucun rêve alcoolique.

 

 

Le deuxième défi qu’il se fixe était de boire cinq vodka – tonic en l’espace de six heures. De nouveau, il ne ressent aucune envie de boire rapidement et son euphorie a été modérée. Mais le lendemain, dans l’après-midi, il a été pris d’une forte envie de boire, qu’il a surmontée en moins d’une heure grâce à 40mg de baclofène.

Sept heures plus tard, l’envie est revenue : de toute évidence, la quantité plus importante d’alcool avait réactivé le cycle. Olivier ALMEISEN passe alors à 180mg par jour de baclofène et l’envie a entièrement disparu.

Il baisse ensuite lentement la dose au cours des six jours suivants, jusqu’à revenir à 120mg par jour, sans que l’envie de boire ne ressurgisse.

 

C’était une nouvelle preuve que les effets du baclofène sur la dépendance, dépendent de la dose, et qu’il faut parfois augmentée la dose en cas de stress. Une fois les symptômes maitrisés, le traitement peut se poursuivre à une dose moins élevée.

 

 

Lors d’une troisième expérience, le Docteur ALMEISEN se propose de vérifier si une dose plus élevée de baclofène supprime l’envie de boire, même s’il consomme une quantité d’alcool équivalente à ce qu’il buvait avant.

Il prend donc 140mg de baclofène : 30mg le matin, 30mg huit heures plus tard et 80mg le soir alors qu’il s’apprêtait à ouvrir une bouteille de scotch.

Il boit les 4/5 de la bouteille, soit 60cl. Le lendemain matin, il prend 140mg de baclofène et le soir 80mg. Son expérience se solde par une légère gueule de bois. Pas la moindre envie de boire.

Au cours des 6 jours suivants, il continue de prendre 60mg trois fois par jour, puis il est revenu à sa dose habituelle de 120mg par jour sans ressentir la moindre envie de boire.

Le baclofène permet donc de boire sans être dépendant.

 

 

 

Conclusion : les traitements contre la dépendance ont très souvent pour but déclarer de ramener les patients à leur vie d’avant l’addiction, à leur état de « pré-addiction ». Non seulement cette méthode ne marche pas mais elle ne tient pas compte du fait que l’état qui précède la plongée dans la dépendance n’est rien d’autre qu’un état d’extrême vulnérabilité à l’addiction : ce qui n’est certainement pas un « avant » vers lequel un alcoolique peut vouloir retourner.

C’est pourquoi lorsqu’on dit à Olivier ALMEISEN : « c’est bon de te retrouver, comme avant ».

Il répond : « Ce n’est pas du tout comme avant. Avant, j’avais peut être l’air normal mais je me sentais extrêmement mal. Aujourd’hui, je ne me suis jamais senti aussi bien ».

 

Le baclofène lui a permis de dépasser dépendance et vulnérabilité.

Mécanismes d’action du baclofène sur la suppression de l’addiction et le soulagement de la dysphorie sous jacente

 

 

 

 

Le baclofène, en augmentant l’activité GABA et en réduisant celle du glutamate, réduit l’activité de la dopamine, qui joue un rôle essentiel dans la formation de souvenirs d’expérience agréables… il est tentant de penser qu’un de ses mécanismes d’action est d’équilibrer les mécanismes cérébraux de la récompense.

 

Un grand nombre de sédatifs par hypnotiques agissent sur le GABA. Mais ce qui distingue le baclofène, c’est qu’il agit exclusivement sur une sous classe de récepteurs du GABA, dit GABA B, alors que l’alcool, les barbituriques et les benzodiazépines comme le  Valium, le Topiramate, et le Gabavatrir agissent tous exclusivement sur le récepteur GABA « A ».

 

Outre le baclofène, la seule substance autre, qui agit sur le récepteur GABA B est le gamma-hydrox butyrate ou G.H.B.

Le G.H.B. est une substance produite naturellement en petite quantité chez l’homme et chez de nombreux autres organismes vivants.

 

Le G.H.B.  de synthèse ou exogène est utilisé en Europe en tant qu’anesthésique et comme somnifère. En Italie, il intervient dans le traitement de première intention de l’alcoolisme sous le nom d’Alcover, car il réduit le craving.

Mais ailleurs, son usage est bien plus contrôlé en raison de son potentiel addictif. C’est une drogue qui crée une forte accoutumance et donne lieu à des black-out, raison pour laquelle on l’a surnommé « la drogue du violeur ».

 

Le rôle du GHB endogène est encore inconnu dans un article  publié dans Alcohol et Alcoholism, le professeur Almeisen  tente d’expliquer les propriétés uniques du baclofène dans l’alcoolodépendance par l’hypothèse que l’origine du syndrome  dysphorique, qui précède, puis accompagne la dépendance à l’alcool et aux autres drogues  pouvant être un déficit en GHB.

 

Le déficit serait responsable d’une « carence » d’effet sédatif/hypnotique et se traduirait par de l’anxiété, de l’insomnie, une tension musculaire et de la dépression. L’alcool ou les autres drogues serviraient alors à « corriger » ces états inconfortables.

Le fait que l’effet sédatif/hypnotique du GHB soit régulé par le récepteur GABA B permettrait d’expliquer pourquoi le baclofène, seul arrive à compenser ce déficit biologique.



Docteur Lucien MARTINEZ
2010