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Méandres
Recherches et soins en santé mentale






Conseil d’administration 
Dominique Baudin, Nadine Berret,
Jean-Pierre Castelain, Mireille Durand, Claire
Cyrille Herdenberger, Jean  Lhuissier, Marie-Claude Niel, Stania Paniez, Patrick Planquois


Comité de rédaction 
Dominique Baudin, Nadine Berret,
Jean-Pierre Castelain, Françoise Dardenne, Mireille
Maryvonne Houssay, Jean Marie-Claude Niel,
Stania Paniez, Jean

Jean-Yves Vitrouil

Directeur de publication 
Jean-Pierre Castelain




Revue semestrielle publiée avec le concours du
Groupe Hospitalier du Havre









U.C.I.D. - Hôpital Pierre Janet
47, rue de Tourneville B.P. 24
76083 Le Havre cedex
02 32 73 39 47
meandres@ch-havre.fr



L’association Méandres





       

Cela faisait longtemps qu’on en parlait... À la suite d’un Audit social de la psychiatrie du Groupe hospitalier du Havre, réalisé au printemps 1995, mettant en avant la méconnaissance à l’extérieur du travail effectué à l’Hôpital Pierre Janet et l'absence de mise en valeur de son savoir faire, le Conseil de Fédération de l’institution a entériné la constitution d’un «é scientifique des publications  » à partir des possibilités de l’U.C.I.D., Unité de Coordination, d’Information et de Documentation.


        Sur la base du volontariat, nous avons donc constitué un collectif dont les membres, représentant les différentes catégories soignantes, ont fondé en 1996, pour gérer leurs projets, l’association Méandres qui a pour but de promouvoir et favoriser toute activité de recherche et de diffusion du savoir en santé mentale. Un comité de lecture et un comité d’organisation ont créé et réalisé la revue
Méandres. Leur travail a également tourné autour de l’organisation de journées ou soirées de formation, débats, etc.


        Ces deux activités ont semblé être complémentaires. Quel que soit le degré d’engagement personnel que chacun propose, tout le monde était d’accord sur la nécessité de formaliser ses idées par l’écriture, seule possibilité d’en laisser trace, de communiquer, de transmettre largement et de permettre ainsi la reconnaissance et la valorisation des savoir-faire. Organiser des conférences, des formations, permet d’échanger autrement  la communication orale ouvre un autre débat, une rencontre directe avec des intervenants.


        La revue
Méandres, Recherches et soins en santé mentale, semestrielle, s’adresse aux personnels hospitaliers comme à l’ensemble des personnels médicaux, paramédicaux et travailleurs sociaux, avec une diffusion en librairies en Normandie et à Paris. Les articles sont écrits par le personnel de l’Hôpital Pierre Janet ou sollicités auprès d’autres auteurs en fonction de thèmes intéressant les pratiques et réflexions du moment. De même, des interventions de chercheurs ou de praticiens, effectuées lors de sessions de formation à l’U.C.I.D., peuvent être diffusées.


        Il ressort nettement de cette démarche une volonté d’ouverture, de travail pluridisciplinaire et le souhait que la revue soit un lieu d’échange et de débat. C’est pourquoi nous invitons chacun à nous communiquer ses réactions et ses commentaires sur les articles afin que nous les publiions. Nous vous engageons également à nous suggérer des thèmes ou des intervenants qui pourraient être supports des futures soirées ou journées.

        Méandres a organisé 

en 1998 : - «à de l’ethnopsychiatrie. Quelle thérapie pour les migrants    » avec Fethi Benslama,
- «nuit de SDF  » avec Pedro Meca,
- «
fatigue d’être soi  » avec Alain Ehrenberg,
- «
l’imbroglio juridique à l’impasse éthique  pour une reconnaissance juridique de l’émancipation de l’infirmier de secteur psychiatrique  » avec Maître Devers,
- «
alcoolique, alcoologue  mythes et réalités  » avec Claude Le Vot-Ifrah, Didier Nourrisson et Jean Rainaut.


en 1999 : - «traumatisme du réfugié  » avec Michel Grappe,
- «cadres en milieu hospitalier  nouvelle fonction, nouveaux enjeux dans un contexte de changement  » avec Sylvie Lucas.


en 1999-2000 : - «d’histoire de la médecine  » : un cycle de conférences de Jean-Pierre Peter :
- 16 novembre 1999 : «médecine et l’hôpital dans leur histoire : héritages, contraintes, déterminations  »
- 7 décembre 1999 : «
et oblitération de la douleur dans l’histoire de la médecine  »
- 11 janvier 2000 : «
biologique et le psychique dans les trajets de la maladie et les chemins de guérison  »
- 1er février 2000 : «
de la «mentale  » dans la médecine et dans la société occidentales  »
- 14 mars 2000 : «
parallèles : de Mesmer et Puységur à Pierre Janet. Magnétisme, somnambulisme, hypnose  »


en 2000 : - «violences des jeunes : mythes et réalités  » avec Marie
-        « hébergement, quel accompagnement, vers quelle citoyenneté ?  »
-        «réponse institutionnelle pour une approche thérapeutique de la violence    »

À vous maintenant de nous rejoindre,
pour que l’ouverture et l’échange soient vraiment
au centre des activités de Méandres.

MÉandres
Recherches et soins en santé mentale



Association Méandres

adhésion 2001 simple : 50 F
adhésion 2001 + abonnement nos 6 et 7 : 150 F (tarif étudiant : 100 F)
adhésion 2001 + abonnement nos 8 et 9 : 150 F (tarif étudiant : 100 F)


Revue Méandres



- Méandres n° 8

Nicole PHELOUZAT-PERRIQUET et Martin de la SOUDIERE
Les mois noirs
Dépression saisonnière et photothérapie : approche anthropologique

La variation saisonnière de la lumière constitue un cas de figure des rythmes qui marquent et scandent autant le biologique que le psychologique et le social. Cet article en étudie les effets, les attitudes et comportements qu'elle suscite, et sa récente prise en compte par la médecine. Ces derniers mois sont venus fort à propos inscrire cette recherche dans l'actualité.

Nicole CARBOU
Couchant

Jean-Noel BERGUIT
Qu'est-ce que la nuit ?
Ire partie : Histoire de l'homme à travers la nuit ; la nuit aujourd'hui

Anne PERRAULT SOLIVERES
La nuit du savoir, ou les valeurs de l'ombre

Stéphane ABRIOL
Hospitalisation et bruits, diurnes et nocturnes

Bien que le bruit soit souvent évoqué comme " une question de santé publique ", la réalité de cette nuisance en milieu hospitalier n'est que rarement prise en compte par les administrations des structures de soins et les professionnels de santé. À travers quelques exemples, l'auteur met en relief certains bruits, qui font partie du quotidien des soignants auxquels ceux-ci ne sont parfois plus consciemment sensibles, et fait partager le ressenti des personnes hospitalisées. Il insiste notamment sur le caractère particulièrement agressif des bruits nocturnes et de l'impact du bruit sur les malades alités.

Geneviève DELAISI de PARSEVAL et Sylvie FAURE-PRAGIER
La refondation parentale

En termes de " bonnes pratiques ", il nous semble qu'il vaut mieux deux parents, fussent-ils de même sexe, qu'un seul parent.

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n° 8 : 10,67 euros

q adhésion 2002 + abonnement nos 9 et 10 : 22,87 euros
(tarif étudiant : 15,24 euros)
q abonnement nos 9 et 10 (2001) à paraître : 18,29 euros
(tarif étudiant :12,20 euros)



Sommaire et résumés du n° 7 de Méandres


Quelle réponse institutionnelle pour une approche thérapeutique de la violence ?


MEANDRES
Quelle réponse institutionnelle pour une approche thérapeutique de la violence ?

Ghislaine DECRE

Le conflit peut être fondateur du monde qui émerge
L'agressivité, partie émergée et criante des états de crise, dérange, déstabilise et engendre les craintes et les peurs de tout un chacun. Or, il n'y a de processus de maturation qu'à partir du chaos des états de crise. La psychiatrie est interpellée dans sa spécificité pour accueillir, écouter (ausculter), entendre et décoder ce désordre, expression de souffrance. Mais elle est aussi missionnée et désignée pour mettre en place des procédés et des procédures, dans un cadre temporo-spacial structuré et organisé, qui doivent permettre à la personne souffrante de se saisir du sens de ce qu'elle vit afin de mieux repartir dans l'histoire de sa vie.

Dominique BAUDIN
Les soins en unité protégée : trajectoire d'un patient
D.A. est un jeune homme hospitalisé, une partie de l'été 2000, dans une unité psychiatrique adulte de l'hôpital Pierre Janet (Groupe Hospitalier du Havre). Il sera soigné en chambre d'isolement durant un temps conséquent. L'objet de cet article est de revenir sur les difficultés de cette hospitalisation et des enseignements que nous avons pu en tirer.

Cyrille HERDENBERGER
De la chambre d'isolement au trauma des soignants
Les passages à l'acte agressifs ou violents sont des événements relativement fréquents en psychiatrie. Nous essayons dans ce travail centré autour de l'utilisation des chambres d'isolement d'exposer ce qui chez le psychotique peut amener au passage à l'acte et les effets que cela induit dans et pour l'équipe soignante.

Documents des groupes de travail sur la violence


Luc DEFRANOUX
Pratiques de soins en Unité pour malades difficiles (UMD)
Les UMD, unités pour malades difficiles, sont à part dans le dispositif de la psychiatrie française. Cet article, s'appuyant sur une pratique médicale à l'UMD de Sarreguemines, présente leur place et fonction, la population qu'elles accueillent, et les principes et règles de soins qui y sont réalisés.

Pierre-François GONOT

La prise en charge infirmière en UMD
Partant de la pratique infirmière à l'UMD de Sarreguemines, l'auteur présente le fonctionnement de cette unité. Le but des soins infirmiers est d'offrir les conditions optimales à l'application des différentes thérapies. La constance dans les règles de vie commune de l'unité fonctionnelle est garante de la cohérence dans l'unité, et cette cohésion de l'équipe pluridisciplinaire est un facteur très important en UMD. La mise en œuvre de cette relation d'aide thérapeutique, selon les compétences de chacun, et les activités sociothérapeutiques sont un des piliers du travail infirmier.


Débat sur les Unités pour malades difficiles

Nicole CARBOU

Des mots qui ont surgi…

Jean LHUISSIER

De la violence

Yvan TOUPET
Pater noster

LECTURES

Jean LHUISSIER
Ubu en psychiatrie. Petite rubrique de l'odieux en psychiatrie

Jean LHUISSIER
Lettre à Monsieur le ministre de la santé

Pour que douleur s'achève

Sommaire et résumés du n° 6

Sylvie Legendre
Sur Le Horla de Maupassant

        Le Horla de Guy de Maupassant, LAngoisse, minaire de Jacques Lacan, champs croisés dun récit et dune lecture, entre ce qui sentend et ce qui sinscrit : une clinique, un savoir lire, toujours à mettre en œuvre au quotidien à lpital.

Cyrille Herdenberger
flexions cliniques sur les séjours thérapeutiques au Château

        Les séjours thérapeutiques participent pleinement aux soins des psychoses chroniques. Nous tentons dapporter ici des éments de réflexion sur certains points cliniques comme le temps, le regard, la relation à lautre et le désir, en essayant de voir lintét dun lieu autre (ici le château Decaens en rupture avec le milieu institutionnel.

Agnès Goussin, Thierry Berthois, Bernard Legendre
Lascension du Mont-Blanc Un projet infirmier

        Revenant sur les conditions dune expérience inhabituelle en milieu psychiatrique, les auteurs évoquent particulièrement le contexte institutionnel, notamment comment ce projet a é porté, et les retombées au retour.

Sylvain Gouirand
Histoire de Mlle N., ou Le fonctionnement du discours en institution

        Lauteur nous démontre, dans ce deuxième volet (cf. andres 4), comment la prise en considération des discours lacaniens a une influence directe sur la clinique, avec des effets que lon peut qualifier de thérapeutiques pour le sujet.

Jean Lhuissier
Rencontre avec Borszormenyi Nagy et la thérapie contextuelle

        Tardivement, à lissue dune longue carrière en psychiatrie, on peut bouleverser des conceptions fondées sur trente ans de pratique remodelées par un éclairage méconnu. En introduisant la notion d’«  éthique relationnelle  » en thérapie familiale, Nagy napporte pas un gadget supplémentaire dans les techniques relationnelles mais il insère, entre la vision analytique et la conception systémique, un puissant levier thérapeutique qui apporte, dans de nombreuses cures, une voie originale se rélant rapidement fonctionnelle et productive, y compris au-delà des prises en charges strictement familiales.

Stéphane Abriol
Regard anthropologique sur le Sida

        À travers lexemple du Sida, lauteur inclut dans la notion de « soin », non seulement le service procuré au corps, mais aussi lenvironnement social et culturel de lindividu ainsi que les liens sociaux. Plusieurs thématiques sont abordées : la peur de la contagion et de la mort, lexclusion et la stigmatisation, les solidarités, les relations soignants-soignés et la compétence du malade ainsi que les apports au domaine social. Il est montré que le Sida a servi de rélateur à certains dysfonctionnements sociaux, et leur a apporté un grand nombre de réponses, qui sont cependant encore fragiles.

Cyrille Herdenberger, Djamel Zaghia, Alain Fuseau
Mortalité en psychiatrie

        Nous avons enregistré sur notre secteur de psychiatrie gérale tous les dés survenus durant les années 1997, 1998 et 1999 afin danalyser différents éments concernant la mortalité des malades mentaux  : durée des suivis, âge moyen des dés, modalités de suivi, causes des dés, liens entre la mort et la pathologie psychiatrique.

Éric Verdier
Comment passer de mauvais fils à bon père ?

        À travers quelques fragments de son histoire personnelle, lauteur met en exergue lhomophobie manifeste ou sous-jacente qui a pu freiner sa construction en tant quhomme puis en tant que père. En sappuyant sur Michel Foucault et Didier Eribon, il relie ces empêchements à un certain regard normalisant de la psychiatrie, à lritage culturel dune religion monothéiste et aux blessures identitaires associées aux injures. La seconde partie du texte est un écrit collectif, issu de lAssociation des Parents et futurs Parents Gays et Lesbiens (APGL). Y sont exposées les réalités des familles homoparentales aujourdhui, et les évolutions souhaitées par lassociation au sujet des discriminations dont ces familles sont victimes, et des insuffisances de la loi.


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Sommaire et résumés du n° 5

Jean-Pierre Castelain et Marie-Claude Niel, Anthropologie et soins

        En introduction à ce numéro, cette préface retrace le cheminement de la rencontre, à l’hôpital du Havre, entre ethnologues et professionnels des secteurs sanitaire et social. Cette expérience est complexe. Si elle est née de la présence d’un ethnologue à l’hôpital, elle s’est poursuivie par la mise en place de sessions de formation ayant l’anthropologie pour base et elle a désormais des ramifications quotidiennes sur le terrain qui sont, pour certaines, repérables, et pour d’autres plus insidieuses car directement liées aux pratiques de soins. C’est là notre but : que l’apport anthropologique fasse naître un nouveau savoir être soignant.

Marie-Claude Niel, Vingt ans… pas en vain

        Ma fonction au Groupe Hospitalier du Havre, et surtout à l’Hôpital Pierre Janet, m’a permis d’assister à l’ensemble des sessions d’anthropologie. Les exposés des ethnologues et les réflexions des participants m’ont conduite à m’interroger sur de nombreux points touchant, et parfois modifiant, ma vie professionnelle et ma vie personnelle.

Jean-Pierre Castelain, Anthropologie et soins infirmiers psychiatriques : une complémentarité nécessaire

        L’anthropologie n’est pas un savoir supplémentaire imposé aux infirmiers en psychiatrie mais une approche autre des malades, une démarche qu’ils peuvent s’approprier car elle n’étouffe ni leur voix, ni celle des patients. L’anthropologie désigne ici la dimension sociale de la maladie qui caractérise les soins infirmiers plus encore en psychiatrie qu’en soins généraux : l’accompagnement du malade dans son quotidien, c’est-à-dire dans ses manières de vivre et de penser, dans ses rapports aux autres.

Bernadette Bourdais, Hélène Dégremont, Mireille Durand, Marie-Claude Niel, Propos sur la relation soignant-soigné

        Toutes les réflexions et lectures que nous avons partagées ont montré que nous pouvions passer d’une vision très cloisonnée et technique à une vision très globale, d’une position spécialisée, neutre, ayant l’autre pour objet de soin, à l’appréhension de deux personnes engagées dans une même lutte contre la souffrance et la mort, dans un contexte psychologique, social et culturel donné.

Didier Sagot et Jean-Yves Vitrouil, Savoir-faire et être ou l’expérience acquise

        L’un raconte, l’autre écrit… À qui appartient le texte ? La confrontation de nos expériences nous ramène à la question : pourquoi l’ethnologie ? Qu’est-ce qui nous fait à la fois si proches et si différents ? Ne sommes-nous pas étrangers à nous-mêmes ? Ce qui nous est proche nous est-il vraiment familier ?

Françoise Loux, Anthropologie et soins aux enfants

        Je m’appuierai sur plusieurs expériences qui tendent à faire du champ des soins aux enfants un domaine privilégié de ma réflexion sur les relations entre anthropologie et soins. Je m’appuierai également sur mes recherches sur le corps et la médecine dans la société française traditionnelle ; mon expérience personnelle de nursing, non en tant que professionnelle mais en tant que mère, a fortement alimenté ma réflexion. Mon rôle est de montrer ce qu’est l’anthropologie et comment elle peut s’appliquer au domaine de la santé ; mais c’est aux professionnels d’en déduire l’utilité pour leur pratique.

Catherine Leroy, Le 21 août 1989, à l’heure où les ombres s’allongent, Omar s’est donné la mort

        Après une telle expérience en tant que soignante, la compréhension anthropologique ne se pose pas en termes de savoir ou de pouvoir. Par contre, cet apport m’a permis de m’oublier dans une autre culture, de comprendre, de dialoguer et d’accepter les différences. De plus, écrire m’a permis de réfléchir à ce que j’ai vécu et de découvrir que j’ai guéri, assumé et oublié ma culpabilité grâce à des rituels familiaux étrangers.

Fethi Benslama, De la relation de soin avec l’étranger

        Si l’anthropologie devait seulement apporter un savoir supplémentaire à la fonction soignante, cela conduirait à un encombrement qui serait le pire de tous, car il ferait croire que la question de l’autre, dans la passion de soigner, peut se résoudre par l’information et la documentation ethnologiques. L’anthropologie à laquelle se réfère l’auteur n’est pas celle constituée et constitutive d’un savoir sur l’autre, mais celle qui nous rend capables de devenir étrangers à nous-mêmes pour mieux appréhender cet autre qui est nous-mêmes, qui nous sollicite du côté de l’ouverture de l’être à soi comme autre, et c’est par là que se créent les conditions de réceptivité à l’altérité de l’autre.

Marie-Claude Niel, Des interprètes-médiatrices

        Au Havre, la mise en place d’interprètes-médiatrices a été la solution demandée et retenue pour répondre aux problèmes de communication entre les familles étrangères et les services médicaux, sociaux et éducatifs. Nous sommes autant partis des problèmes exprimés par les familles, et surtout les femmes immigrées, que de ceux des personnels des services.


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Sommaire et résumés du n° 4

Didier Nourrisson, Alcooliques et Havrais au XIXe siècle

        L'alcoolisme n'est pas que le produit d'une histoire individuelle. Il résulte aussi d'une aventure collective. La formule paraît provocatrice. Elle est pourtant opératoire pour le XIXe siècle. Alcooliques et Havrais, voilà qui semble obéir à quelque déterminisme géographique et anthropologique qu'il s'agit de discuter.

René Gambin, La vidéo, support de pensée dans le soin aux sujets alcooliques

        Dans notre travail auprès de sujets alcooliques nous nous servons de la vidéo et du jeu de rôles comme outils. L’utilisation de la caméra et du jeu devient le moyen privilégié et jubilatoire de retrouver des sensations corporelles longtemps annihilées par l’alcool, de se saisir de ce contact visuel si souvent refusé, de devenir protagoniste d’une observation active dans la confrontation de points de vue, de mettre en forme et en pratique des relations à partir de ce qui a été joué devant la caméra, et enfin d’entendre quelque chose sur soi dans la relation à l’autre et à l’environnement.
        Le passage par cette expérience permet de rendre le patient accessible à une parole qui le différencie, qui l’identifie et l’aide à mettre en perspective un discours signifiant.

Jean Lhuissier, Le sommeil méconnu ! (2e partie)

        Dans cette seconde partie, nous tentons de dresser un panorama des acquis scientifiques des cinquante dernières années permis par le développement de «’électroencéphalographie  ». Le rythme circadien veille-sommeil est compliqué par les intrications des rythmes internes du sommeil et les rythmes des phases d’endormissement et de somnolence. La phylogenèse nous fournit quelques données sur l’évolution du sommeil dans le monde vivant ; mais l’ontogenèse nous rappelle que le sommeil est aussi un phénomène individuel, intricant des données biologiques et génétiques à une histoire personnelle.
        Nous avons condensé nos apports sur les mécanismes du sommeil en courant le risque d’être taxé de simplisme sans pour autant éviter un certain hermétisme. L’essentiel est sans doute de percevoir que ces mécanismes ne sont pas uniquement neurologiques mais neuro-hormonaux, associant des stockages de substances facilitantes ou hypnogènes à des phénomènes nerveux. Nous partageons les doutes des meilleurs spécialistes sur les fonctions des sommeils ; de même que les insatisfactions générales en ce qui concerne les lacunes de la médecine du sommeil et de ses thérapeutiques…

Nicole Carbou, Métissages

Nadja, Bébé Dino a faim

Cyrille Herdenberger, Mathèmes, discours et psychiatrie

        Partant d'une lecture des mathèmes dits des « quatre discours » de Jacques mathèmes structurant les différents modes de lien social, nous essayons d'expliciter certaines formes de discours tenus actuellement dans le champ général de la psychiatrie et dans le champ particulier de la dépression. Notre propos est aussi sous-tendu par une inquiétude concernant le devenir du « savoir » en psychiatrie.

Sylvain Gouirand, Prise en charge en institution
1
re partie : de la famille

        S’appuyant sur une expérience professionnelle de plus de vingt-cinq ans, Sylvain Gouirand nous livre ici, d’une écriture lisible à tous, une réflexion sur la pratique institutionnelle, réflexion soutenue par une conceptualisation rigoureuse  : celle de Jacques Lacan. Les concepts sont des outils qui valent s’ils servent à la pratique ; c’est, avec ce premier volet «la famille  » (un second suivra, sur une prise en charge individuelle), une manière d’en rendre compte.

Agnès Goussin, Thierry Berthois, Bernard Legendre, L’exploit jusqu’au sommet du Mont-Blanc. Un projet thérapeutique audacieux

Cyrille Herdenberger, Voiles en Tête 99

Lionel Lebourg, L’Ami-Cause. Cinq ans d’Atelier journal

Jean Lhuissier, Ubu en psychiatrie.
Petite rubrique de l’odieux en psychiatrie et ailleurs

Marie-Claude Niel, Des mots mal pesés

Bernard Govy, Sagesse

Lectures

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Sommaire et résumés du n° 3

Marie-Claude Niel, Le 21 novembre 1998…

Maryvonne Houssay, L’homme qui influence la machine
Un atelier multimédia en psychiatrie  quels objectifs 

        L’ordinateur peut introduire une relation différente, notamment avec des patients parlant peu. La «éponse  » de l’ordinateur éveille l’intérêt et place soignant et soigné sur un terrain de recherche commun. Outil convivial, il est utilisable dans des directions variées  présentation de textes, travail sur des cd-rom culturels, etc.

Jean Lhuissier, L’homme et la machine

Jean Lhuissier, Maud Mannoni et le Centre Pierre Janet

        La première partie présente les grandes lignes biographiques d’une combattante contre toutes les aliénations, pour la prise en charge des psychoses, la démocratisation de la psychanalyse et des soins. En chemin, elle rencontre la contradiction entre la gestion et la thérapeutique des pathologies de la liberté.
        La seconde partie est un entretien avec un survivant d’une longue complicité. La rencontre entre Mannoni et les promoteurs du Centre Pierre Janet a été précoce et parfois déterminante  ; l’influence personnelle a été surtout théorique, mais elle a été démultipliée par celle des «  émissaires  », amis ou élèves en quête de terrains d’activité, qui sont venus, nombreux pendant un temps, exercer dans le cadre du service public.
Pour autant, les promoteurs du Centre n’ont pas résolu la contradiction fondamentale posée par le compromis nécessaire entre les exigences des thérapeutiques du désordre et les exigences d’ordre et de rationalisation de l’administration.

Nelly Gelly-Cornillié, Naissance d’un psychiatre

        Comme le titre l’indique…

Jean Rinaldi, Repenser les principes de travail dans les institutions médico sociales

        À travers le récit de l’expérience d’un Institut médico-éducatif, l’auteur démontre la nécessité d’une profonde remise en question de l’orientation et de l’organisation des institutions soignantes et éducatives. Il décrit les nombreuses résistances administratives, institutionnelles et corporatistes rencontrées lors de l’élaboration d’un nouveau dispositif de travail et précise quel peut être l’apport du psychanalyste dans un tel contexte.

Jean Lhuissier, Le sommeil méconnu  (1re partie)

        L’étude scientifique du sommeil, qui représente pourtant un tiers de la vie humaine, reste encore embryonnaire et souvent décevante. C’est seulement avec l’électroencéphalographie que commence l’histoire scientifique. Il apparaît cependant tout aussi important pour comprendre cette part mystérieuse de la vie de chacun de réfléchir à la façon dont le sommeil a pu être vécu au fil des âges, au long d’une quête d’une sécurité objective d’abord, subjective ensuite. Cette plongée dans la mémoire de l’humanité paraît pouvoir éclairer quelques problèmes et préfacer utilement l’étude du sommeil et de la variation des états de conscience.

Jean Lhuissier, Figurine d’envoûtement trouvée dans une commune de la région de Fécamp

Guy Massuard, Le reliquaire de la Darse

Jacques Hébert, Plaidoyer pour un traitement raisonné de la question de l’excision

        L’excision est un sujet qui soulève facilement les passions militantes ou partisanes. Car dès lors qu’un tel acte s’avère indispensable à l’inscription d’un sujet dans une communauté, nécessaire à sa reconnaissance par les membres de cette communauté, il semble difficile, aussi cruel que cela nous paraisse, de le réduire à une mutilation, déplacement par lequel il pourra tomber, chez nous sous le coup de la loi. Requérir la pénalisation de l’excision, n’est-ce pas refuser de la reconnaître comme pratique coutumière (droit non écrit) 

Marie-Hélène Franjou, Conséquences somatiques de l’excision

        Jacques Hébert affirme que «excision  » est une question aux conséquences multiples  psychologique, juridique et sociale si ce n’est politique. Certes, mais c’est aussi et surtout une mutilation sexuelle qui a un retentissement sur la santé des femmes et des enfants.

Benjamin Feldman, L’excision et le Droit en France

        S’il est bien quelqu’un que l’excision ait embarrassé, c’est le juge des enfants. Celui-ci ne savait en effet, en particulier au tout début des années quatre-vingt lorsque l’excision ne s’exposait pas encore aux feux de l’actualité, comment aborder ce problème. Le droit se heurte en effet à deux difficultés majeures  d’une part, la difficile qualification juridique de l’excision, d’autre part, la compétence du juge en matière d’excision.

Marie-Claude Niel, Coordination pour une prévention

        Depuis 1994, différents professionnels médicaux et paramédicaux se sont mobilisés avec les interprètes-médiatrices de l’afim, mettant en place, auprès des personnes d’Afrique Noire résidant au Havre, un travail de réflexion et de coordination sur la prévention des mutilations sexuelles.

Dominique Baudin et Jean-Pierre Castelain, Les chiens aboient, la caravane passe

Dominique Baudin, Voiles en tête 1999


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Résumés des articles du n° 2

Chantal Beauchamp, Histoire et gestion des épidémies

        L’objectif de l’article est de montrer qu’au regard de l’histoire des États occidentaux, toute épidémie doit être analysée comme un fait social global - ce qui implique nécessairement, compte tenu du type d’organisation de nos sociétés, de considérer le phénomène épidémique comme un acteur politique, construit comme tel par les pouvoirs. Cet ennemi du peuple, agresseur extérieur et ennemi de l’intérieur à la fois, est combattu avec les armes du politique  maîtrise du territoire, contention des comportements, imposition des valeurs idéologiques justificatrices, gestion sanitaire par le verbe et la mise en spectacle. La politique française de lutte contre le Sida, et certaines de ses ratées les plus dramatiques, sont ainsi mises en perspectives, par la comparaison avec des épidémies du passé.

Frank Prouhet, Une parole citoyenne contre le Sida…

        Le Sida, une maladie promise au départ à quelques marginaux, a fait aujourd’hui le tour du monde. Maladie des échanges de sexe et de sang, elle est donc aussi maladie des échanges sociaux. Elle bouscule notre regard sur la santé, nous obligeant à conjuguer droit à la santé, droit au développement et libertés…

Philippe Gilbert d’Halluin, Sida, sens et réalités

        Ce texte propose une analyse des représentations de malades contaminés (séropositifs et sidéens) et fait émerger des questionnements sur les modifications des relations à l’Autre et au corps, puis sur la question de l’Éthique et de l’Engagement. Cinq thèmes se dégagent  le Temps (différences de perception), le Dire (dépassement des tabous), Autrui (sujet de relation ou/et objet d’échange), l’Autre (déni ou acceptation), le Savoir (positionnement face aux pouvoirs institutionnels).
Claudie Haxaire, Jeunes femmes et mères en temps de sida au pays gouro

        Si les représentations du sida parmi les populations rurales évoluent devant le développement de la pandémie et s'il a bien été montré que le sida se trouve à l'origine de (re)constructions imaginaires des sexualités (Mendes-Leite 1992), les résistances à la prévention peuvent servir de révélateur des problèmes de santé publique ou des difficultés économiques qui freinent cette évolution. Ainsi en est-il du comportement de jeunes mères gouro qui ne sont pas en mesure de prendre en considération les messages de prévention diffusés, confrontées à d'autres risques, considérés par elles comme majeurs, concernant la survie de leurs nouveau-nés. À l'analyse c'est donc non seulement le rôle de ces personnels dans la diffusion des messages de prévention qu'il conviendrait de conforter, mais surtout leur mission de base  lutter contre la mortalité infantile.

Cyrille Herdenberger, Dominique Lepape, Christian Drieu, Le soutien psychosocial en situation de catastrophe

        Après l’exposé d’une expérience de terrain d’intervention de soutien psychologique au décours d’une catastrophe, les éléments cliniques et théoriques qui justifient ce type d’intervention sont passés en revue. L’objectif étant la prévention des états de stress post-traumatique.

Jean Rinaldi, Le complexe d’Hercule. Apaiser la violence

        S’appuyant sur le mythe d’Hercule incarnant le rêve d’un nettoyage total et définitif du malaise dans la civilisation, l’auteur pose des questions essentielles. Comment sortir de l’étiquette de débilité ou de déficience mentale, pour entendre des symptômes de souffrance psychique chez des sujets chez lesquels la violence a conduit à anéantir la pensée et la capacité de création  Pourquoi ne pas demander aux textes administratifs de revoir enfin leur copie afin de prendre en compte qu’il s’agit de symptômes, de blocage, d’inhibition intellectuelle, d’impasse dans les accès au symbolique, si nous ne voulons pas voir un jour des enfants devenus adultes se rebeller par la force contre des fantasmes d’exclusion, d’insécurité et d’infériorisation 

Marc Livet, Infirmiers déqualifiés, malades discriminés

        L’attribution du Diplôme d’État, de, aux Infirmiers de secteur psychiatrique, isp, conséquence de la réforme des études infirmières de mars 1992, semble poser un réel problème aux pouvoirs publics, voire à une partie de la profession elle-même. En effet, comment peut-on comprendre que la délivrance de ce titre engendre une telle polémique alors que tout le monde s’accorde pour dire, au moins officiellement, qu’il ne s’agit nullement d’un problème de compétence mais de formation, soit disant non conforme aux yeux européens.

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Sommaire du n° 1 (épuisé)

Jean Lhuissier, Du mythe à la réalité, ou la folie en liberté

D
es infirmiers psychiatriques, Réflexion sur la pratique infirmière

Jean-Yves V
itrouil, «que la peinture ça fait guérir    »

Marie-Claude Niel
, Anthropologie et soins infirmiers

Jean L
huissier, L'institution molle

Carmen Bernand, Janet exorciste  obsessions et possessions sous la Troisième République

Xavier Emmanuelli, L’hôpital et les exclus


n°1 : épuisé
        n° 2  60 F
        n° 3  60 F
        nos 2 et 3  100 F
        n° 4  70 F
        n° 5  70 F
        nos 4 et 5  120 F (tarif étudiant : 80 F)       
        abonnement nos 6 et 7 (2000): 120 F (tarif étudiant : 80 F)
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Reconnaissance et renaissance
du soin infirmier en psychiatrie




       

Le 3 mars 1998, Méandres a organisé au Havre une journée d’information sur les problématiques juridiques liées à la reconnaissance du diplôme et à l’avenir de la profession d’infirmier de secteur psychiatrique. Le principal intervenant était Maître Gilles Devers, avocat.
        Un des objectifs de l’association étant la recherche, le conseil d’administration a souhaité, avec la participation de l’ASCISM et de l’AFREPSHA, prolonger cette journée en lui commandant une étude intitulée  Reconnaissance et renaissance du soin infirmier en psychiatrie.

        Ce document est une réelle base de travail qui reprend juridiquement l’ensemble de la situation des infirmiers de secteur psychiatrique et ouvre le dialogue à partir de propositions concrètes.
        Il est donc recommandé de lire ce document et de communiquer rapidement vos commentaires, critiques, propositions à une des trois associations concernées.

Plan général de l’étude 

Première partie
L’équivalence  le périlleux accès à un objectif inadapté
et l’unité apparente de la profession

1. L’équivalence de diplôme, substitut erroné de la reconnaissance de fonction
- Des décennies de cohabitation paisible par ignorance réciproque
- L’équivalence de diplôme, fausse évidence

2. Un cadre juridique strict, garantie de la qualité d’un diplôme
- Les contraintes finalisées du droit européen
- Périlleuses hypothèses pour une équivalence

Deuxième partie
La spécialisation  la pérennité du soin infirmier en psychiatrie
et le développement de la profession infirmière

1. La reconnaissance d’une spécificité
- Un infirmier acteur de la santé mentale
- L’infirmier diplômé en psychiatrie

2. L’indispensable clarification entre diplôme d’État et spécialisation en psychiatrie
- Diplôme ou certificat de compétence approfondie, comme reconnaissance de spécialisation
- L’assimilation des
isp

Si vous souhaitez l’acquérir, envoyez le bon de commande situé à la fin de la brochure avec un chèque de 100 F à l’ordre de Méandres.





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