Pratiques N° 35
Les cahiers de la médecine utopique

Autour de la mort, des rites à penser



Dans une société qui s'entête à sélectionner ses futurs soignants sur des critères scientifiques, quelle est la place des sciences humaines en médecine ? Telle est l'interrogation posée par ce numéro de Pratiques. C'est seulement depuis 1992 qu'un peu de philosophie, de psychologie, de sociologie ou d'histoire ont été intégrées à la formation des futurs médecins.
Apport vital ou simple saupoudrage ? Ces fameuses sciences humaines sont-elles un garant d'humanité ? Entre soignants, anthropologues et autres praticiens des sciences humaines, le débat est ouvert.

De ce foisonnement de point de vue, il ressort qu'appliquées au soin, les sciences humaines ne peuvent se présenter comme des théories ni comme des recettes. Elles doivent être intégrées, digérées par l'expérience. Bref pour que ça fonctionne, comme le montrent des universitaires et des enseignants pionniers, il faut que la théorie se frotte au terrain et que le terrain sache s'emparer des savoirs pour prendre du recul. A cette condition, on peut parfois appeler à la rescousse dans un couloir d'hôpital ou une salle d'attente de médecin généraliste Sigmund Freud, Marcel Mauss, Jean Valjean et beaucoup d'autres…

La maquette de ce numéro entièrement rénovée ouvre dans la partie magazine de nouvelles rubriques relayant une réflexion originale et indépendante sur la santé. Ainsi, Marie Kayser aborde les batailles sur la formation des médecins généralistes. Pierre Volovitch les mensonges autour de l'assurance complémentaire pour tous, tandis que Geneviève Barbier dénonce l'invisibilité organisée des cancers de notre société. Pratiques fait le pari d'éclairer les controverses et de contribuer aux débats dont la société a besoin pour défendre la santé.


Dossier coordonné par Elisabeth Maurel-Arrighi et Anne Perrault Soliveres.