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Ces vérités, nous ne nous contentons pas de les proclamer, nous les façonnons au quotidien. C'est avec les populations victimes de la maladie, victimes de la maltraitance sociale, que nous forgeons les outils de la résistance. Il n'est pas de désastre " médico-psycho-social " où nous ne tentons pas de faire vivre nos valeurs: respect des différences, solidarité avec les plus vulnérables, pas de hiérarchisations des fonctions professionnelles, pas de discriminations par l'argent...
En lançant dans la revue Pratiques " l'appel contre la dictature du néolibéralisme en médecine ", nous appelions tous ceux qui veulent faire vivre la démocratie en sortant la santé des logiques marchandes à nous rejoindre. Cet appel est entendu. Il est maintenant porté par un collectif qui regroupe de nombreuses associations. Si cet appel mobilise un si grand nombre de personnes, c'est parce qu'il remet dans le champ du politique la question de la santé. En ne réduisant pas la santé à la maladie, nous sortons de la pensée dominante et nous montrons qu'elle concerne tout le monde.
Les brimades contre la santé des citoyens sont nombreuses. Le collectif se donne pour mission de les repérer, et de les dénoncer. Nous ne laisserons pas qui que ce soit s'octroyer le pouvoir de porter atteinte aux droits des personnes malades. La logique de la rentabilité financière pour la gestion du système de santé fabrique des inégalités que nous n'admettons pas. La santé publique concerne le public, nous ne pouvons laisser agir des décideurs qui méconnaissent la souffrance des personnes.
Si ce devoir de dénonciation est de la responsabilité du collectif, il est aussi de notre mission de montrer que nous pouvons construire un système de santé plus démocratique. Chaque jour dans nos villes et nos campagnes, des femmes et des hommes inventent des façons de faire qui permettent à la population de se réapproprier sa santé. C'est avec tous ceux qui, de Seattle à Millau, montrent que la domination du profit n'est pas inéluctable que nous entendons mettre la santé au cœur du débat politique.
Didier Ménard,
médecin généraliste
Dossier : Folle psychiatrie
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