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Accompagner la personne handicapée à domicile

Du sessad au samsah



sous la direction de DANIEL TERRAL





Dunod

2013





Accompagner la personne handicapée à domicile

Du sessad au samsah

Dès le début de ce livre nous entrons dans le vif du sujet : le service à domicile qui est devenue aujourd’hui le grand principe d’accompagnement de la personne quelque soit son âge ou sa situation.

Le domicile est compris comme l’habitation « habituelle » de la personne, le lieu ordinaire. Il n’est pas considéré par les auteurs comme une alternative à « l’établissement ». Il serait une particularité dans le registre de l’intime et du partiel et de la singularité du sujet qui fait l’objet de l’accompagnement.

Au-delà ce ça, le domicile est aussi un espace de vie, occupé par le sujet qui contribue à le situer en être social.

La fonction des accompagnants se situant autour du service de proximité, d’accompagnement singulier, individualisé, de soin médico-social, de travail de réseau. Celui-ci d’ailleurs devient la pierre de fondation de tout ce qui se passe au quotidien.

Le chapitre 1 s’ouvre sur une question « qu’est ce que le SESSAD »

Créés par le décret de 1970, ils ont vu leurs existences renforcées. En 1982 sur l’ensemble du territoire nous en trouvions 71, en 2011 ce sont 1482 SESSAD pour 40 408 places. Alors effectivement : qu’est ce que cette drôle d’appellation recouvre comme service ?

Les auteurs nous décortiquent ce mode d’organisation, les stratégies éducatives mise en place, les textes de loi, ses lieux d’intervention.

Déjà là, apparait le domicile, domicile de la famille des enfants ou adolescents pris en charge. Cette porte ouverte devant des plaies parfois lourdes et qui se donnent à voir. Cet espace qui permet une lecture de la dynamique de la famille. Cet espace qui doit toujours nous faire garder en tête notre mission car nous pouvons très vite tomber dans une forme de contrôle social qui n’est pas le rôle des professionnels du SESSAD.

Le médico social combine le sanitaire et le social, pour moi qui suis positionnée dans cet entre-deux professionnels, la lecture me parait évidente et parfois clarifiante. La place de chacun dans ce « couple », la singularité conservée, le travail qui considère une personne « unifiée ».

L’accompagnement médico-social d’une personne que ce soit dans un SESSAD, un SAVS ou un SAMSAH, se met en place à partir d’une démarche où chacun des membres apportent sa touche professionnelle. L’équipe évalue les besoins, le projet de vie et des attentes des proches. Une grande complémentarité se fait jour. Et cette dynamique fait naitre le projet individualisé d’accompagnement en croisant les attentes et aspirations de la personne et de son entourage. Mais il ne faut pas croire que le travail a domicile s’oppose au travail en institution. Au contraire, il s’agit d’une complémentarité qui va améliorer et parfaire l’offre de soins. Ce n’est pas une modalité qui est proposée d’emblée, elle est discuté et vient à la suite d’un processus d’apprivoisement de chacune des parties.

Le soin à domicile doit être à sa juste place et l’éloignement ou la distanciation comme séparation thérapeutique demeure disent les auteurs une réponse lorsque cela s’avère nécessaire.

Ne soyons pas non plus angéliques, le souci d’économie a aussi œuvré pour la mise en place de soins moins coûteux, et à l’émergence des soins de proximité.

Il faut aussi penser aux limites de la proximité car nous assisterions alors à une « parentification » des professionnels et une « professionnalisation » des parents. Il faut donc nous rappelle les auteurs, circonscrire la place de chacun et accepter des deux côtés les différences, les particularités, les rôles respectifs et complémentaires.

Les SESSAD, SAVS et SAMSAH sont des services spécifiques, tous reconnus et définis par une réglementation dont la prestation est notifié par la CDAPH.

 Le SESSAD rappelle les auteurs n’est pas à opposer aux autres formes de réponses, c’est une des réponses possibles dans la palette proposée. Reste à fluidifier, rendre encore plus souple et plus réactive les réponses apportées aux besoins évolutifs des personnes. Que les passages d’une structure à une autre, d’un SESSAD à un accueil de jour, d’un foyer de vie à un SAMSAH doit être possible.

 

@Marie Leyreloup 2013
nous contacter:serpsy@serpsy.org