LE MOUVEMENT AMÉRICAIN POUR L’HYGIÈNE
MENTALE (1900-1930)
Ou
Comment améliorer la race humaine ?
John WARD
Collection : Racisme et eugénisme
2011
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LE MOUVEMENT AMÉRICAIN POUR L’HYGIÈNE
MENTALE (1900-1930)
Ou
Comment améliorer la race humaine ?
John WARD
John WARD est titulaire d’un doctorat en histoire sociale. Il est responsable de formation des travailleurs
sociaux à l’IRTS Montrouge Neuilly-sur-Marne. Il est auteur chez L’Harmattan de Placement et adoption
des orphelins au Royaume-Uni (1870-1926).
Fin 19ème siècle, début du 20ème est né un mouvement américain pour l'hygiène mentale. Ce mouvement vise à humaniser le sort des aliénés.
Par la suite, le discours s'élargit
pour se transformer en projet de promotion de l'amélioration du psychisme de la "race humaine" !
John Ward a choisi de nous présenter la période la plus active entre 1900 et 1930. Le mouvement compte alors en son sein, des intellectuels de tout bords, certains de bords complétement opposés.
Ces hommes partagent toutefois le même optimiste quant aux progrès possibles de la "race humaine". L'évolutionnisme et les théories de la causalité organique
constitutifs à cette pensée conduisent ils inévitablement à une position eugéniste ? La plupart des hygiènistes adhérent à une forme d'eugénisme "positif"
sous forme d'action éducative visant à éviter la reproduction mal avisée... Ils rejettent l'eugénisme négatif impliquant la ségrégation ou l'élimination
des mauvais éléments.
L'idéal de société hygièniste : tolérance à l'égard des différences entre les hommes, compétition saine entre les individus, liberté d'action qui ne souffre
d'aucune contrainte. L'idée également est que la société progresse grâce aux nouveaux savoirs.
Dans cet ouvrage, Ward nous propose de comprendre les ressorts de sens commun de cette pensée psychiatrique . Quels sont ses conséquences sur les pratiques sociales
dans les champs de la réadaptation, de l'éducation et du travail social ? Il présente les actions positives concrètes menées au nom de l'hygiène mentale, les soins dans la communauté. "L'hygiène mentale constitue aussi un
des précurseurs
majeurs du travail social moderne par son impact sur l'ensemble des méthodes d'intervention de cette nouvelle discipline."
Nous verrons comment la psychiatrie commence à aller de plus en plus loin dans la vie privée . Comment l'hygiène mentale justifie des pratiques de classification conduisant à la ségrégation
des malades faibles d'esprit. Comment on en arrive à des pratiques de stérilisation et comment la psychiatrie ouvre son champ d'expertise au domaine de la criminalité.
L'auteur nous montre
les dangers évidents et le risque totalitariste de cette pensée fondée sur la supposée "psychiatrie de bon sens".
Nous irons aussi à la rencontre de William James, psychologue et philosophe américain né en 1842 et mort en 1910. Considéré souvent comme le précurseur du mouvement d'hygiène mentale.
Un livre tout à fait passionnant autour de l'histoire, de la psychiatrie, du travail social, et qui nous permet de faire des liens avec le présent. Notamment sur les mouvements d'usagers
et sur le rôle du malade dans sa guérison.
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SOMMAIRE
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Introduction. Le progrès en psychiatrie au risque de l’eugénisme
PREMIÈRE PARTIE.
À LA RECHERCHE D’UN NOUVEAU PARADIGME SCIENTIFIQUE
Chapitre 1. Un langage scientifique empreint de métaphores évolutionnistes
Chapitre 2. Comment cesser d’être une « honte pour la race humaine » : le combat de Clifford Beers
Chapitre 3. William James et le « bon sens » des ancêtres
Chapitre 4. La psychiatrie « biopysociale » d’Adolf Meyer
DEUXIÈME PARTIE.
DE LA PHILOSOPHIE « PRAGMATIQUE » A UNE PRATIQUE LOIN DU « SENS COMMUN »
Chapitre 5. La sélection naturelle comme principe d’administration de la nouvelle psychiatrie sociale
Chapitre 6. Instaurer de nouvelles normes familiales et prévenir les défauts « d’ajustement »
Chapitre 7. La psychiatrie comme « fil rouge » du travail social individualisé
DU MÊME AUTEUR :
PLACEMENT ET ADOPTION DES ORPHELINS AU ROYAUME-UNI (1870-1926)
L'orphelin et ses anges gardiens
John Ward
Historiques – Travaux
Cet ouvrage met en évidence les images et valeurs associées à la figure de l'orphelin durant la période de 1870 à la
fin des années 20 au Royaume-Uni. Ce terme est souvent alors employé pour désigner tous les enfants sans famille
comme équivalent d'"enfant pauvre et méritant". A la fin de la période, l'avènement de l'adoption plénière crée une
nouvelle catégorie d'enfants "adoptables" et ouvre la possibilité de créer une nouvelle filiation pour les orphelins.
Voici une analyse soulignant les moments forts de ce changement de perception de l'enfant sans famille.
ISBN : 978-2-296-11098-4 • mars 2010 • 162 pages • 15.5 euros
