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La déprime des opprimés

Enquête sur la souffrance psychique en France
Préface de Christophe Dejours



Patrick Coupechoux






Seuil

2009 avril


La déprime des opprimés
Enquête sur la souffrance psychique en France

Préface de Christophe Dejours
Patrick Coupechoux


 

Après le livre « Un monde de fous » qui se penchait sur la façon dont on pense la folie et comment on traite les malades, Patrick Coupechoux qui est journaliste, collaborateur au « Monde Diplomatique » poursuit son enquête sur la souffrance psychique.

Pour présenter cette enquête, il a rencontré de multiples personnes, cadres de multinationales, ouvriers, petites mains, médecins du travail, psychiatres… Les histoires toutes différentes se ressemblent toutes par leur degré de souffrance ressentie.

Le lecteur ressent aussi la douloureuse impression que ceux qui se racontent. Ce sont des petites souris prises au piège ; chaque solution inventée ne fait que retarder le temps où elles seront « mangés »  !

 

Le harcèlement moral est une forme « normale » de management ! La course à la performance conduit de nombreux salariés au placard. Les pressions de toutes sortes ne s’arrêtent jamais !

Nous voyons à l’œuvre un lent processus qui peut amener les employés vers la perte d’eux même. Une nouvelle aliénation qui peut effectivement ne s’arrêter qu’avec la mort !

Au cœur de cette souffrance, le travail et ses nouvelles organisations. Nous voyons vraiment cette impression totale de solitude au sein de son entreprise.

Nous le constatons bien en psychiatrie, ce qui fait que chaque équipe tienne c’est l’étayage fondamental du collectif ! Enlevez ce collectif, l’équipe disparait et l’individu souffre !

Ce qui est fou, c’est que nous avons reçu en héritage de nombreux travaux de chercheurs, de professionnels sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour éviter cette souffrance. D’ailleurs, la psychiatrie elle-même grâce à des écrits de Tosquelles, Oury et autres peut nous donner une lecture et une analyse de ces évolutions.

La question fondamentale est bien celle du sujet et de ce qu’on veut qu’il devienne dans une société qui le nie !

Le paradoxe dit Robert Castel, c’est qu’une décollectivisation, ou une réindividualisation puisse avoir des conséquences destructrices pour l’individu. Pour être autonome, il ne faut pas être seul, il faut l’être dans un collectif. La société ne serait plus une société mais un agglomérat d’individus en concurrence et le rempart protectif de la famille n’existe quasiment plus !

Cette préoccupante déshumanisation de notre vie sociale devrait nous faire réfléchir. Nous n’avons pas encore atteint les limites de l’abject, encore faut il nous dresser et reprendre en main notre vie en commun.

 

 



@Marie Leyreloup Août 2009