La santé mentale en actes
de la clinique au politique
350 pages !! Un livre impressionnant par son nombre de page mais aussi par la densité et la qualité des écrits.
Chaque auteur de cet ouvrage témoigne de sa pratique de la santé mentale en actes au quotidien, dans son quotidien. Les textes de ce livre sont nés du colloque international qui s'était tenu à Lyon en 2004. Ils abordent la santé mentale et la souffrance psychique dans l'espace public sous le regard croisé de l'individu, de la clinique et du politique.
Le terme de santé mentale recouvre une préoccupation collective qui se développe sur différentes scènes sociales mais qui n'est pas pour autant parvenue à se constituer en véritable objet de discussion politique dans l'espace public. Il est encore délicat d'employer le concept de santé mentale car il y a risque de transformer les problèmes sociaux en problèmes psychologiques, les problèmes politiques en problèmes médicaux.
Cela suppose de poser une bonne fois pour toutes la distinction entre « santé mentale » et « souffrance psychique », car si la seconde prend racine dans l’histoire individuelle du patient, la première, en revanche, est indéniablement « d’essence éthique et politique »
Comment imaginer pour un homme, une santé mentale qui soit "bonne" dans un environnement qui se transforme. Dans une société qui est en crise, qui a très peur de l'avenir. Une santé mentale bonne qui consiste à vivre, à souffrir également sans que cette souffrance soit considéré toutefois comme maladie ?
On serait loin de la définition de l'OMS ?
Difficile de parler de ce livre sans reprendre chaque textes, chaque scènes toutes hétérogènes, chaque pratiques qui vont de "travail et précarité", "intervention humanitaire, "liens générationnels", "constellations familiales", "prévention" , "approche économique", "stress au travail", "errance" en passant par les réflexions d'un maire........
Une telle clinique est questionnée à partir de deux options contemporaines lourdes quant à leurs effets psychiques, celle de l'individu accompli comme valeur sociale et celle de la spirale de l'économisme comme nouvel ordre du monde, qui produit une précarité non réductible à la pauvreté.
Plotin écrit dans les Enneades : "je ne peux jamais dire avec certitude, jusqu'ici c'est moi"
"Voilà la chose, développer nos possibles, retisser les liens, créer du commun, déployer de la joie, en un mot résister parce que résister c'est créer...."
C'est une de mes plus jolie lutte : retissage de liens, développer les possibles et y mettre du plaisir et du rire...
@Marie Leyreloup