Rencontre avec Michel Sapir
Simone Cohen Léon
Editions Erès
Le corps en relation
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Rencontre avec Michel Sapir
Michel Sapir nous a quitté, il y a peu. Né à Moscou en 1915, il est mort à Paris en 2002 : médecin, psychiatre et psychanalyste. Il se définissait avec humour comme "anarchiste conservateur". Simone Cohen Léon met à notre disposition une brève biographie qui retrace les moments forts de sa vie et de son oeuvre. Une grande partie du livre est un ensemble de réflexion que Sapir a dictées dans les dernières années de sa vie.
Michel Sapir est le chef de file de la relaxation dite à induction variable qui se pratique en cure individuelle ou en groupe. Sapir va d'ailleurs s'orienter vers la formation des soignants. Par la suite, il instaurera un séminaire destiné aux médecins français et suisses, puis l'élargira ensuite à tous les professionnels. Il a lieu chaque année à Annecy.
Les quatre grands axes de la pensée de Sapir :
- La présence concrète du corps
- la régression
- la relation qui inclut les notions de transfert et contre transfert
- la parole
La rencontre proprement dite avec les pensées de Sapir commence avec des notions qui lui sont chères et qui sont "l'attraction-répulsion", "l'animalité", "la sensorialité". L'attraction-répulsion qui est en première ligne dans le transfert. Qu'est ce qui se joue dans le transfert ? Est ce la présentation d'un nouveau personnage peut entrainer une attraction pour ainsi dire immédiate ? ou s'agit il d'une représentation ? Nouveauté et non pas répétition ?
Le transfert peut se nouer peu à peu ou alors Instantanément, n'y aurait il pas là un point d'attraction-répulsion à creuser ? Dans une pré relation tout est important, le regard, la voix, le comportement, l'odeur, la manière de porter ses vêtements... On choisi alors son interlocuteur sans y réfléchir comme si on pressentait d'avance que celui ci pouvait nous comprendre.
Quelle est la place du psychologue dans un service de médecine hospitalière. Autrefois Sapir disait qu'ils étaient soit le phallus soit la poubelle du service. Aujourd'hui leur multiplication dans les services leur a parfois fait perdre leur originalité, leur façon de penser et d'aborder un cas clinique. Un nouveau phénomène est aussi apparu, si le psychologue se différencie trop de l'équipe soignante, il provoque de ce fait une rupture de lien. Souvent c'est l'inverse qui se produit, il cherche le plus possible à aider le chef de service plutôt que d'émettre un avis personnel. La formation actuelle n'aide pas non plus à être efficace. Au leiu de susciter des discussions, d'introduire le doute, il est devenu un adjuvant de la chefferie.
Sapir milite pour la ré-introduction du généraliste à l'hôpital, lieu qu'il n'aurait jamais du quitter.
Le livre nous promène le long de la pensée de Sapir, qui nous montre comment le fil du corps se mêle à celui de la parole qui en est issue. Il nous parle de l'avenir de l'hôpital, de la médecine, de la psychiatrie, de la psychanalyse, mais aussi nous propose des rencontres celles avec le collectif, l'institution ou l'individu. Pour terminer l'auteur a choisi quatre textes qui partent du 11 septembre 2001.
@Marie Leyreloup