L'enfant et l'écriture
Joël Clerget
ERES
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L'enfant et l'écriture
suivi franchir le pas
J. Clerget
Ecrire est une activité manuelle qui engage la motricité sur le versant symbolique du geste et de l'acte humains.
Pour nous, dans le monde où règne l'écriture, écrire va de soi. Mais comment cette écriture vient-elle à l'enfant ? Quels obstacles rencontre-t-il ?
L'écriture selon Freud est à l'origine de la langue de l'absent. Cela ouvre à la considération de ce qui se souvient en elle pour qu'elle accomplisse son chemin et soit réalisable. Il faut aussi tenir compte du lieu de l'écrit et d'un rapport à la vérité.
Ecrire, c'est signer. C'est invoquer la pleine puissance des noms. Celui du nom propre que nous avons reçu du langage par la médiation du code civil et celle du prénom qui nous fut attribué par le désir d'autres que nous.
L'écriture comporte également une adresse, y compris faite à soi même.
Qu'est ce qui dans la fonction de l'écriture, en rend l'apprentissage si difficile aux enfants et sa mise en route si délicate ? La structure de l'écrit ?
Qui écrit ? Un sujet du désir et de la parole.
Avec quoi ? La main et par le geste dans un rythme à naître, à découvrir et à qui se confier
Sur quoi ? Un support, objet qui va devenir objet écrit.
L'habileté de l'enfant dépend de son rapport à l'autre. L'écrit est une écriture adressée, comme le cri. Même si le destinataire n'est pas explicite. Là où le cri quête l'oreille de l'Autre et la bouche qui répond, l'écrit quête l'oeil lisant de l'Autre, sa voix, ainsi qu'une réponse issue de sa main.
Avec et dans l'écriture, un enfant se prête à un geste : celui de laisser des mots se tracer, révélation visible et tangible de l'invisible en lui. L'écriture est la manifestation, en acte d'un travail de négation.
Un lent cheminement sur les sources, la genèse de l'écriture, qui nous fera rencontrer des enfants racontés par Joël Clerget.
@Marie Leyreloup
