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Veronika décide de mourir


Paulo Coelho

Traduit du portugais (Brésil) par Françoise Marchand-Sauvagnargues
Edition Anne Carrière
mars 2000


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Veronika décide de mourir
Paulo Coelho

Traduit du portugais (Brésil) par Françoise Marchand-Sauvagnargues
Edition Anne Carrière mars 2000

 

 

Veronika décide de mourir. Pour cela, elle absorbe des médicaments. En attendant que la mort vienne mettre fin à une existence sans intérêt, elle feuillète un magasine, dont l'auteur ne connaît même pas son pays, la Slovénie ! Elle laisse un mot pour s'insurger contre cela, est-ce une raison suffisante pour mourir ? Non, ce n'est d'ailleurs pas pour cela quelle veut mourir. Elle regarde dehors, croise un regard, et finalement ne sais plus si c'est ce qu'elle désire. Mais il est trop tard, alors elle pense avoir fait le bon choix.

Après plusieurs jours de coma, elle se réveille à Valettte, l'hôpital psychiatrique de Ljubljana.

On lui apprend que si elle a échappé à la mort, elle est de toute façon condamnée. Un grave problème cardiaque ne lui laisse que quelques jours à vivre.

C'est cette imminence de la mort qui va tout changer dans cet hôpital. La mort existe à l'hôpital, elle est le lot des vieux, c'est dans le cours de la vie, elle est le lot des fous qui se suicident ou des malades qui meurent, c'est dans le cours de la maladie. Mais là, une jeune fille, apparemment en pleine forme, va mourir sans rien faire pour, sans qu'on ne fasse rien contre. Chacun va attendre cette mort au cours des jours, au cours des nuits où résonne le piano sur lequel s'exprime Veronika.

Chacun, c'est Eduard, le fou, le schizophrène, celui qui ne communique avec personne, complètement retiré dans ses visions de paradis, mais qui reste des heures à écouter Veronika jouer du piano.

C'est "la communauté", ce groupe de "patients" qui se réunissent pour parler ensemble de poésie, de politique, mais aussi tout simplement de la vie. De la vie dehors, comme de celle de cette société qu'est l'hôpital psychiatrique. C'est les infirmières, exécutantes zélées, parfois humaines, parfois gardiennes, toujours aux ordres du médecin responsable de l'hôpital.

C'est le Dr Igor, chef incontesté par son personnels et par les patients, mais soumis aux lois du marché que lui dictent ses actionnaires.

C'est tout ce petit monde bien huilé que va déranger Véronika par sa simple présence.

Seul le Dr Igor voit avec bénédiction la présence de Véronika, parmi ses protégés. Il réalise une thèse sur le Vitriol, cette étrange substance qui circule en chacun de nous, et dont l'excès suffirait à expliquer bien des désordres psychiques. Lorsqu'il aura publié sa thèse, et la présence de Véronika va l'y aider, il aura enfin la reconnaissance de ses paires, de ses actionnaires, peut être même de l'académie.

L'idée en est simple, pour la plupart les malades produisent eux même en excès le Vitriol. C'est le spleen, le mal être, ... la solution à leur problème ils l'ont en eux même, il leur faut trouver les raisons de vivre.

Comme souvent dans ses romans, Coelho mêle des éléments autobiographiques à son récit.

Hospitalisé à trois reprises en hôpital psychiatrique au Brésil à la demande de sa famille, il dit s'en être sorti grâce à un "élan vital" dont il à trouvé les ressources au fond de lui.

De là à penser que les hôpitaux psychiatriques seraient vide si chacun puisait dans ses propres ressources pour s'en sortir, il y a un pas que je ne franchirait pas avec Coelho. On ne reste pas à l'hôpital uniquement par crainte de l'extérieur ou pour un confort relatif qu'on y aurait trouvé. Il confond là ce que l'on appelle parfois souffrance psychique en opposition à maladie mentale. L'amour ne suffit pas, et la folie n'est pas une simple question de différence.