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Prématurité et rupture du lien mère-enfant

La naissance inachevée


Geneviève Binel

Collection "Des pensées et des actes en santé mentale

Gaëtan Morin éditeur




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Prématurité et rupture du lien mère-enfant
La naissance inachevée

Geneviève Binel

Infirmière puis puéricultrice, Geneviève Binel a choisi de travailler en néo-natalité, et c'est son expérience de quelques vingt années qu'elle nous offre dans ce livre de la très belle collection Des pensées et des actes en santé mentale.

L'auteur a choisi de nous parler de son travail relationnel auprès des bébés et des familles et nous propose une promenade avec Freud, Bowlby, Winnicott, Dolto et ceux qui ont bâti les théories de l'attachement précoce mère-bébé. Pour illustrer son propos elle raconte des jolies histoires, tendres, dramatiques parfois. Ce sont parfois les mamans qui racontent comment, elles ont vécu la naissance de leur enfant. Leur témoignage sont émouvants, avec des mots, des sensations qui devraient être connues des infirmiers et des puéricultrices car ce sont des témoignages riches d'enseignements.

La néonatalité prend ses sources très tôt, vers 98 après J.C. , Soranus d'Ephèse décrit pour la première fois la prématurité. Le premier hôpital pour enfant malade sera créé en 1802 en France. Les premières couveuses inspirées des incubateurs à pouleuts apparaissent en 1880.

L'accouchement prématuré n'est pas toujours évité. Il s'agit là d'une séparation précoce entre la mère et son enfant. Séparation car l'enfant sera pris en charge de façon médicalisé, parfois dans un autre hôpital que sa mère qui, elle, va se retrouver seule à la maternité.
Cette double séparation est de l'ordre de la déchirure. Les mères disent qu'à ce moment là quelque chose se brise et la douleur est insupportable. Il faut savoir que pour la nouvelle maman, c'est en regardant son bébé, allongé près d'elle, en lui parlant, en l'écoutant que se fait naturellement la séparation naturelle que représente la naissance. C'est la présence permanente de son bébé auprès d'elle qui lui permet de renoncer à l'entant idéal et imaginaire pour l'enfant réel.

L'absence et l'angoisse donne des rêves de mort, de deuil et de souffrance.

Dans les premiers jours qui suivent la naissance les parents vont vivre des situations différentes. Le père sera celui qui va voir le bébé avec un fort sentiment d'impuissance et d'injustice mais qui pourra ramener des nouvelles à la maman qui sera toujours hospitalisée.

Les familles ont très peur que les équipes, au niveau relationnel, ne soit pas idéales - soit trop présentes, donc sentiment de jalousie, soit au contraire trop éloignées.

Il est toujours frustrant de "laisser" son enfant "aux autres" même si on leur fait confiance. Il est alors important que l'équipe témoigne de la confiance aux parents, qu'ils se sentent valorisés dans leur capacité à s'occuper de l'enfant, qu'ils aient le sentiment qu'ils participent aux soins et à l'évolution du bébé.

Il est évident qu'il faut préparer le retour à domicile, et pour cela instaurer une prise en charge du bébé par ses parents et notamment par sa mère.

Dans tout ce qui entoure une naissance, on s'aperçois bien que rien n'est anodin, le moindre geste, mot, comportement pèseront dans la future relation mère-enfant. Il faut absolument que tous les soignants qui entourent les naissances, soient persuadés qu'ils ont un énorme pouvoir pour lequel ils doivent constamment travailler, réfléchir et évoluer.

Un décret d'octobre 1998 oblige à grouper dans un même lieu les établissements d'accouchement et les services de néo-natalogie ce qui devrait dans les années à venir diminuer les séparations précoce mère-bébé.

A.Marie Leyreloup


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