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Les Hamadcha
Une étude d'ethnopsychiatrie marocaine.


Vincent Crapanzano

Traduit de l'anglais des Etats Unis par Olivier Ralet.



Les empêcheurs de penser en rond
Paris 2000


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Les Hamadcha
Une étude d'ethnopsychiatrie marocaine.
Vincent Crapanzano
Traduit de l'anglais des Etats Unis par Olivier Ralet.
Paris 2000


Cette étude est divisée en trois partie, la première porte sur le passé des Hamadcha et la tradition soufi, le peu qui est connu de leur histoire et ensuite sur les légendes hagiographiques de l'ordre qui sont considérées comme historiquement vraies.

La seconde partie traite des institutions qui composent le dispositif Hamadcha et du dédale des relations qu'elles entretiennent les unes aux autres.

La troisième partie est consacrée à la théorie de la thérapie Hamadcha, description des rituels de guérison, le pèlerinage, la danse de transe.

Les Hamadcha sont membres d'un ordre (ou confrérie) religieux relativement organisé qui fait remonter son héritage spirituel à deux saints marocains de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, Sidi Ali ben Hamduch et Sidi Ahmed Dghughi.

Les membres de cette confrérie sont surtout connus pour des pratiques d'automutilation mais non pas fait l'objet d'études ethnographiques ou autres. Ils sont en réalité membres de deux confréries distinctes et qui sont chacune les disciples d'un des deux saints marocains. Elles sont étroitement reliées l'une à l'autre et souvent confondues.

La situation des femmes n'est guère enviable, considérées comme inférieures aux hommes, faibles, sans défense, déloyales et indignes de confiance. Elles sont constamment surveillées et enfermées et doivent toujours rester soumises à la domination des hommes de la famille.
Les membres des confréries sont divisés en groupes, chacun peut avoir un lieu de réunion spécifique ou loge. Les Hamadcha sont liés à la religion mystique de l'islam mais il conçoivent le but de leurs pratiques comme la guérison des possédés. Les guérisseurs sont efficaces souvent de façon spectaculaire pour obtenir la rémission de certains symptômes (souvent)
l'expression de l'anxiété mais aussi de symptômes plus graves de type hystérique, dépressif ou même schizophrénique.) Ils sont de grands diagnostiqueurs.

La théorie de la pathologie : les jnun (pluriel de Djinn) ce qui renvoie à une grande diversité d'esprits peu différenciés qui ont un statut ontologique différent de celui du monde visible. La plus importante des djinn est Aicha Qandicha.

Le dispositif hamadcha est considéré comme un système thérapeutique. La thérapie est envisagée comme un ensemble structuré de procédés de réadaptation d'un homme qui est incapable de jouer son rôle. Le groupe joue un rôle important dans le traitement. Il est composé da la famille, des amis, des voisins et des Hamadcha et offre aux patient sa sympathie, ses espoirs de guérison et se mobilise pour l'aider à guérir de ses troubles. Le patient joue un rôle dans son propre traitement, il aide à la préparation d'une cérémonie ou d'un pèlerinage et danse, entre en transe mais est parfois très passif.

Le patient traité n'est plus le même qu'avant sa maladie. Il devient dépendant aux Hamadcha et devra remplir certaines obligations, mais également change de statut social et d'image de soi.

Vincent Crapanzano est anthropologue américain et son livre a été publié par l'université of California Press.
C'est une étude qui s'appuie sur un travail de terrain réalisé avec les Hamadcha de Meknès et du massif montagneux du Zerhoun en 1967 et 1968 au Maroc. C'est donc sur ce temps là que se pose le regard de l'anthropologue, ce moment historiquement daté qu'il faut lire comme tel. Il serait peut-être intéressant de pouvoir lire une autre étude d'un travail fait en 1999-2000.


Anne Marie Leyreloup


nous contacter:serpsy@serpsy.org