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Anorexie mentale et boulimie
Le poids de la culture

Guillemot et M. Laxenaire
Editions Masson,
2ème édition,
collection Médecine et psychothérapie 1997

Anorexie mentale et boulimie

Le poids de la culture

Guillemot et M. Laxenaire

Editions Masson, 2ème édition,
collection Médecine et psychothérapie 1997



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Les déviances alimentaires sont un sujet d'actualité lié à l'évolution des sociétés occidentales.

La première description d'une anorexie nous vient d'Avicenne, médecin, philosophe et mystique arabo-islamique du XI ème siècle. Il précise que celle ci survenait dans un contexte dépressif. Après un survol historique, nous trouvons la description faite par Lasègue en France en 1873. Il fait référence à l'hystérie et dénommera le syndrome " anorexie hystérique ". Charcot en 1885 proposera l'isolement dans un but thérapeutique. Janet en 1903 classera l'anorexie mentale dans les troubles de l'alimentation d'origine névropathique.

Après la vogue de l'hystérie, on assiste au retour d'une explication physiopathologique en accord avec les modèles scientifiques de l'époque.

A partir des années 1960, le diagnostic se précise avec une distinction entre anorexie primaire et secondaire (celle ci est rattachée à une pathologie psychiatrique sous-jacente…délire d'empoisonnement par ex.) Les méthodes thérapeutiques s'élargissent.

La boulimie est un concept " moderne ". Il n'a acquis son autonomie nosographique que depuis moins de 20 ans. Certains auteurs ont retrouvé des cas de boulimie dans la littérature mais ils ne correspondent pas au syndrome boulimique actuel.

La prévalence et l'incidence de l'anorexie mentale sont en progression constante dans les sociétés industrielles. Le bilan pour la boulimie est plus difficile à faire du fait de l'absence de données épidémiologiques fiables.

A partir de constatations historiques et épidémiologiques, les auteurs insistent sur une dimension pluri-factorielle des causes de ces comportements, les situant au carrefour d'influences biologiques, psychologiques et socioculturelles. Cet ouvrage se propose d'étudier les influences socioculturelles. Notre culture serait-elle à l'origine de ces pathologies ?

La culture a imposé des transformations au corps, la minceur est devenue synonyme de réussite sociale. La déviance entraînant même des mises à l'écart. Grossir, laisser apparaître des rides ou les transformations de son corps révèlent une agression implicite contre le groupe social. Certaines sectes proposent comme accession à la pureté de l'esprit des régimes déséquilibrés voir aberrants.

Anorexiques et boulimiques utilisent comme langage, la nourriture pour s'adresser au monde. Il faudra alors que derrière le discours promus par la société on puisse entendre la parole du sujet.


A.M. Leyreloup
Paru dans le N° 57 de Vie Sociale et Traitement (VST)

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