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Guide de l'action sociale
contre les exclusions


Jean-Pierre Hardy

Editions Dunod 1999

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Guide de l'action sociale

contre les exclusions
Jean-Pierre Hardy
Editions Dunod 1999


Un énorme pavé de plus de 400 pages, un guide dans les méandres de l'action sociale et de l'exclusion.

Pour débuter, un peu d'explication de terme : qu'est ce que l'exclusion ? D'où vient ce terme, que recouvre-t-il, à quelle date va-t-on commencer à parler d'exclusion ?

Il existerait trois types d'indicateurs de situation d'exclusion : des indicateurs quantifiables (logements, revenus, niveau scolaire…), des indicateurs de déficit de lien social (isolement, désocialisation…), des indicateurs symboliques (représentations, stigmatisation, auto-exclusion, position sociale…)

En parallèle à la notion d'exclusion, celle d'insertion que les politiques ont du mal à définir se fait jour aussi.

L'action sociale n'a pas de définition officielle, l'expression se retrouve dans les textes officiels mais comme synonyme d'aide sociale.

L'action sociale peut-être réparatrice ou préventive, individuelle ou collective et se doit de proposer non pas une mais des réponses au " comment et pourquoi " agir sur la société.

Le champ de l'action sociale s'est élargi à de nombreux domaines et concerne désormais les millions de personnes en risque ou en situation d'exclusion.

L'auteur propose une définition de l'action sociale, celle-ci fait appel à des concepts contradictoires : prévention-réparation, promotion-réadaptation, consolidation-impulsion, compensation-transformation, subvertion-organisation, obligation-innovation… Elle n'est en outre le monopole de personne.

Qui organise la lutte contre les exclusions en France, c'est la question à laquelle l'auteur va répondre en deuxième partie de ce guide. Dans ce domaine de nombreuses administrations centrales interviennent ainsi que des délégations inter-ministérielles. L'auteur se demande d'ailleurs si la multiplication des délégations interministérielles et des divers conseils et comités consultatifs n'enlève pas de la cohérence et de l'efficience aux interventions. L'état a également décentralisé des services de l'administration centrale au niveau régional et départemental.

Enfin, le citoyen et les associations jouent un rôle considérable dans la définition et la mise en œuvre des politiques sociales contre l'exclusion.

Une partie de ce chapitre va présenter et essayer de relégitimer le travail social. Il dénonce une ignorance soigneusement entretenue du travail social en l'assignant uniquement à ses fonctions d'assistance. Ce serait méconnaître le positionnement comme outil de promotion de l'individu et des groupes, de médiation entre les individus et les institutions, d'émancipation individuelle et collective.

La troisième partie de l'ouvrage présente l'organisation de la lutte contre les exclusions ainsi que les dispositifs d'insertion.

Impressionnante liste avec en complément des sigles a n'en plus finir (GEIP, DIJEN, PAIO, PRDFP, etc.), des schémas, des programmes et des plans.

La quatrième partie de ce livre très impressionnant par son exhaustivité, nous présente la question de l'observation sociale. C'est devenue une question incontournable de l'action sociale et de la lutte contre les exclusions. Ces dernières années sont nés d'innombrables observatoires sociaux dont la durée de vie et la production sont très variables. L'observation porte sur les réalités sociales sur lesquels il faudra agir et sur les dispositifs mis en place dans le cadre de l'action.

" La lutte contre les exclusions est un impératif national fondé sur le respect de l'égale dignité de tous les êtres humains et une priorité de l'ensemble des politiques publiques de la nation "

art. 1er de la loi du 29 juillet 1998.

Anne Marie Leyreloup