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Le soin à l’épreuve du sécuritaire




Le monde sans fous.

 

 

Comme une rumeur qui enfle, un gros  coup de tonnerre,

Une rafale de vent, qui plaque ventre à terre.

Comme un raz de marée, une énorme avalanche,

Un grand coup par derrière, donné par arme blanche.

Quand toute une profession, devient un fait divers,

C’est toute une politique, qui n’veut plus laisser faire.

Et tout d’un coup le soin, devient bouc émissaire,

On veut lui imposer, pratiques sécuritaires.

 

Le monde est fou, c’est récurent.

Le monde sans fous, c’est rassurant !

 

Voilà donc le sécuritaire au manque du sens,

Une chose est sûre, le soin est sans défense.

Nous sommes d’un métier, qui se veut écoutant,

On veut nous imposer, encore l’enfermement.

Chaque jour en présence, de tous ces patients,

Qui viennent nous confier, qu’ils sont aussi souffrants.

Le sens a donc pour nous, celui de soulager,

Pas celui d’enfermer, devoir plus isoler.

 

Le monde est fou, c’est récurent.

Le monde sans fous, c’est rassurant !

 

Mais que se passerait-il, dans le meilleur des mondes,

Que dirions-nous alors, si la terre tournait ronde ?

Nous sommes à travailler, toujours vers l’ouverture,

On nous fait réagir, au fur et des mesures.

Nos peurs, heureusement restent tapies dans l’ombre,

Même si parfois certaines, rappellent des jours sombres.

Par du calcul mental, nos chefs font des promesses,

Sur du sensationnel, tous les journaux s’empressent.

 

Le monde est fou, c’est récurent.

Le monde sans fous, c’est rassurant !

 

 

 

Plus dure sera la chute, si d’écoute il n’y a pas,

Violente sera la suite, si nous en restons là.

Nous sommes d’une profession, trop souvent malmenée,

D’une spécificité, même plus répertoriée.

Aujourd’hui l’hôpital, on veut qu’il soit fermé,

Pour que la société, puisse sortir rassurée.

Pourtant tous ces patients, que la souffrance en sorte,

Cherchent à se libérer, qu’on leur ouvre une porte.

 

Le monde est fou, c’est récurent.

Le monde sans fous, c’est rassurant !

 

Alors prenons ensemble, le risque de penser,

Que la sécurité, n’est pas très bon marché.

En matière de soins, il y a des choses à faire,

Augmenter par exemple, les quotas de nos pairs.

Qu’on ferme donc les portes, et j’ouvrirais ma bouche,

Ouvrez grandes vos oreilles, car c’est aux soins qu’on touche.

Quand la santé devient, une affaire étrangère,

Pas étonnant alors, parfois qu’on désespère.

 

Le monde est fou, c’est récurent.

Le monde sans fous, c’est rassurant !

 

Comment envisager, nos pratiques soignantes,

Si idées sécuritaires, deviennent envahissantes.

Comment pouvoir refuser, ce mariage de folie,

En disant au pouvoir : «  arrêtez, çà suffit ! »

Nous voulons préserver, une idéologie,

Le soin n’a pas besoin, d’encore plus de mépris.

Très facile de promettre, à gros coups de moyens,

Des alarmes soit disant,  dans les cas de soutiens.

 

Le monde est fou, c’est récurent.

Le monde sans fous, c’est rassurant !

 

Mais vous pouvez venir, en toute insécurité,

Notre travail consiste, aussi à écouter.

Nous faut-il des balises, pour soigner la détresse ?

Notre idéologie, n’est jamais dans la presse.

Pour nous les bruits de clefs, résonnent comme un signal,

Le soin est enfermé, loin de notre idéal.

Découvrez couloirs tristes, et zones d’incertitudes,

Ouvrez tout grands vos yeux, soignez votre hébétude.

 

Le monde est fou, c’est récurent.

Le monde sans fous, c’est rassurant !

 

Et des mots pour le dire, combien il est urgent,

La clinique est bien loin, de tous nos dirigeants.

Nous sommes dans un rapport, de soignant soignés,

Pas pour ces dérapages, de soins très policiers.

Discours et puis clinique, sont donc bien opposés,

Discours restant toujours, politiques de santé.

La clinique reste encore,  source de réflexion,

Aide à nous approcher, d’une compréhension.

 

Le monde est fou, c’est récurent.

Le monde sans fous, c’est rassurant !

 

Nous sommes d’une profession, que l’on veut dire : à risque.

C’est vrai nous sommes toujours, à rechercher des pistes.

Jeu de lois au risque de perdre des plumes,

Lois d’enjeux, plume qui dit non : j’assume !

Se protéger d’accord, mais de quelle façon,

L’écoute reste souvent la plus simple expression.

Comment imaginer se sentir en danger,

Quand notre quotidien, rapport soignant soignés.

 

Le monde est fou, c’est récurent.

Le monde sans fous, c’est rassurant !

 

Mais « Parle moi le blues du Serpsy » ,

Pas facile d’accepter, tout ce qui est écrit.

Il est temps de baisser, un rideau très critique,

Sur certaines pensées, trop  souvent politiques.

Comment imaginer, rapport d’égalité,

Quand l’esprit d’ouverture, se fait avec des clefs.

Rien à voir donc,  avec relation de confiance,

Face à tous ces projets, synonymes de défiance.

 

Le monde est fou, c’est récurent.

Le monde sans fous, c’est rassurant !

 

Dans cette société, pas le droit à l’erreur,

Sinon je vais payer le prix fort, j’ai très peur !

On veut nous imposer, du soin sécuritaire,

Sous prétexte qu’un jour, il y a eu fait divers.

Pour autant devons nous, toujours marcher droit,

Parce que de plus en plus, on impose la loi.

L’important c’est soigner, parfois avec le cœur,

Surtout pour affirmer , que la psy n’est pas peur !

 

Le monde est fou, c’est récurent.

Le monde sans fous, c’est rassurant !

 

Y en a marre, marre à bout, bout de ficelle,

Celle qui dit que la vie n’est pas belle.

Nous somme là pour entendre des bouts,

D’une  vie, d’un avis un peu flou.

Fous alliés,  pour défendre un métier,

Un métier synonyme de soigner .

Mais soigner, c’est aussi préserver,

Un symbole, qui veut dire respecter.

 

Le monde est flou, flou à lier,

Allié sans vous, c’est pas gagné !

 

Comme une rumeur qui enfle, un gros  coup de tonnerre,

Une rafale de vent, qui plaque ventre à terre.

Comme un raz de marée, une énorme avalanche,

Un grand coup par derrière, donné par arme blanche.

Le soin doit donc rester, au centre des pratiques,

Et non pas déroger à certaines logiques.

Il  reste notre repère, toute notre identité,

De cette volonté à bien vouloir soigner.

 

Le monde est fou, c’est questionnant,

Le monde s’en fout,  c’est inquiétant !

 

 

Yves-Marie FROT.

4ème journée Serpsy

31 mars 2006

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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