Et composer avec l’alchimie une formule magique

Foin de la poudre de perlimpinpin

Prends plutôt une brassée de beau lavandin

Fais fondre l’or des genêts (pour la couleur)

Mets un peu de vent, celui qui traverse les Alpes

A une odeur de sapin et chante un air de liberté

Ramasse des gerbes de foin odorant

Que tu feras sécher au grand soleil du mois de juin

Allonge toi dans les meules

Et respire ce tapis d’herbe aux mille fleurs

Prends ta faucille et va couper le blé

Quand il courbe avec fierté ses épis lourds et blonds

Qui craquent et s’ouvrent sous les doigts

Cueille les fruits du verger

Les pommes blondes et pleines qui sentent le soleil

Les pêches veloutées qui caressent les mains

Et les abricots mûrs qui coulent d’un jus doré

Quand ombres violettes s’allongent

Va chercher le lait

Verse cette douceur de neige et d’écume

Ajoute quelques litres de sueur âpre et lourde de labeur

Au dernier moment, une pointe d’ail (c’est pour l’accent)

Puis accroche la Cloudon dans l’âtre

Attise les braises, " touille " lentement les odeurs

Et laisse faire l’histoire

Le temps d’une veillée ... deux veillées ... mille veillées

Ecoute là se raconter, se respirer, s’exhaler

Nous transporter

Hum ! respire ! Oh moun païs !

Genêts en fleurs à profusion

Couleur jaune soleil

Sommet de montagne recouvert de bruyère

Odeur de foin coupé

Temps de la récolte, du grain

De l’agitation du village autour de la batteuse

Et des châtaignes qui grillent dans la cheminée

Sapin coupé, résine collante

Odeur âcre de l’osier qui bouillonne

Vient ensuite le temps des plats mijotés

De la pomme cuite, du caramel,

Du cochon tué, des repas partagés

Des veillées autour de la cheminée

C’est un parfum de Lozère

Et ils disent qu’elle est une terre de misère

Pour commencer, j’irai cueillir trois grosses feuilles de figuier. Il faut qu’elles soient bien épaisses et gorgées de sève. Les yeux fermés en les froissant je veux sentir le goût sucré de leur fruit coulant dans ma gorge.

Quelques pêches blanches du verger je ramasserai afin d’extraire leur suc ensoleillé.

Une pincée de thym et un soupçon de romarin viendront corser cette mixture !

Un pied de basilic je rajouterai pour obtenir une senteur un peu plus épicée et pourquoi pas un grain de poivre ?

Et si l’envie m’en prend, mettons donc une poignée de ces roses pompons au parfum entêtant frôlant l’écœurement afin d’envoûter les passants.

J’allais oublier les fleurs de tilleul (deux grasses poignées) qui séduiront j’en suis sûre par leur délicatesse.

Et surtout, au dernier moment, je tiens par dessus tout à mélanger une fiole de cette eau iodée et tant aimée qu’est la mer Méditerranée.

Vous êtes un nez, de préférence long et affiné

A de l’alcool, vous rajouterez

Trois pétales de rose et un bleuet

Une pointe de citronnelle, un soupçon de cannelle

Et le tour est joué !

Mais prenez garde, que les vapeurs

Dégagés par ces odeurs

Ne risque de vous enivrer

Au lieu de vous parfumer.

Prendre une journée vers sa fin

S’installer paisiblement dans l’attente

De l’instant où les odeurs se mêlent et

Se démêlent.

Inspirer ... Et là pêle-mêle senteurs d’autrefois et d’aujourd’hui se rencontrent : pistou, bouillabaisse, thym, romarin, terre mouillée après l’orage, lavande, jasmin, raisons au moment des vendanges, rose ancienne.

Mélange de parfum qui scande les saisons et nous rappelle à nos origines.

Printemps pervenche neige fondue

Herbe grasse de l’été

Chaleur de l’étable

Odeur de foin coupé

Mousse humide des sentiers

Rouge coquelicot

Bleu bleuet

Or des blés

Diamant irisé des cascades

Les pieds dans la glaise des chemins

Les mains sur le tronc des sapins

Parfum du bolet sous les branches

Une marmotte, un bouquetin

Près d’un rhododendron en fleur

Alchimie infinie de ma terre.

L’affaire est savoureuse mais pour le moins alambiquée. Un nez aussi fin, bergeresque, halluciné, inspiré soit-il, peut-il concevoir en son temple olfactif la quintessence d’un pays ?

Le vin est certainement le reflet le plus précis, le plus intime, de la terre où il a été élevé. Mais un vin, aussi prodigieux soit-il, ne peut que représenter les quelques arpents spécifiques où il est né.

Une recette de cuisine ne peut contenir à la fois la terre la mer et le ciel. Même si une recette baroque comme mar y monte, recette catalane va à l’assaut surréaliste des contrastes, lapin aux escargots, palourdes aux pieds de porc. Prospectons vers les desserts. Un pain perdu aux fleurs de thym, un nougat miellé et un sorbet à la lavande donneraient l’éclat d’un été provençal. Mais les senteurs profondes de la Rabasse, la verdeur d’un tomate sur sa branche, les arômes de fleurs d’un rosé ?

Alors peut-être à sentir, à humer les recoins de la mémoire nous repensons au piano à cocktail de Boris Vian probablement inspiré du piano à parfums dans " A rebours " d’Huysman.

Ainsi ce ‘est pas seulement la note aussi ample qu’elle soit d’un parfum. Ce n’est plus seulement un vin riche, profond, long en bouche mais de véritables fugues odorantes, des ébauches de symphonie.

Nous pourrions redistribuer les gammes.

Dans les notes graves, les parfums de la terre, la Rabasse, un dièse. Viendraient des notes plus douces mais au parfum capiteux des notes de sous-bois, de morilles et puis des notes cristallines, ensoleillées de miel, de lavande, de rougets, d’algues ensoleillées, il y aurait de l’Albeniz avec des parfums d’ombre et de lumière et des dissonances aux parfums d’anis, de rouget, des sonates gorgées d’odeur du soir avec des éclats de figue noire, de grenades craquelées. Parfois le pianiste enivré de ses fugues odorantes essaierait de remettre un semblant d’ordonnance classique à ce free-jazz d’arômes et d’effluves mais à vue de nez il sentirait qu’une pause lui serait nécessaire.

Une ville rose écrasée de soleil

Où coule un long fleuve descendant des montagnes

Des ruelles, des maisons

Qui à travers les siècles ont su résister à notre grand vent d’autan.

Mélangez

Au détour d’une place

Un peu de Carlos Gardel et son tango enivrant

Sans oublier notre Claude Nougaro pour Autant.

Rajoutez

Une pointe d’ail violet trônant sur les marchés

Et côtoyant volontiers la violette odorante

Servez le tout devant le Capitol

Et pourquoi pas, extasiez vous en langue d’oc

En dégustant un cassoulet géant

Puis promenez-vous sur les berges du canal du midi

A l’ombre des platanes élégants

Et puis tendez l’oreille en regardant une belle partie de pétanque.

Abracadabra,

Par tous les Dieux de l’Olympe,

Les petits, les grands, les odorants et les puants !

Oyez braves gens,

L’incomparable et non moins narrable

Composition

Du parfum de Terroir n°5 !

Prenez de la grande bleue, non pas celle qui fric-floque sur la Croisette, mais plutôt celle-là des danses et des jetées. Soyez généreux ? une bonne rasade sera nécessaire, si elle est trouble plus subtil sera le parfum (l’esprit de sel n’est pas nécessaire dans ce cas là). Il est recommandé de la recueillir le matin à jeun, les jours de grand mistral (se munir d’une brassière est prudent).

Quelques lamelles blanches de fin savon viendront pailleter subtilement. Agiter longtemps.

A ceci il convient d’ajouter du concentré de ruelles, non pas de ces andrônes des hauts plateaux mais de celles-là qui gisclent et trébuchent.

Pour finir, pour que la subtile alchimie opère, rajouter de l’huile d’olive dans laquelle vous aurez fait frire la 125^ème panisse.

Enferme le flacon dans des nouvelles pas trop fraîches et laisser macérer 40 jours.

Dans un jardin, sur la colline de Cimiez

Mettez quatre enfants, un papa pâtissier

Leur " maman au foyer "

Odeur des fleurs, blancheur du monastère,

Beauté des arènes,

Mêlez le tout,

Et vous aurez l’ambiance.

Ajoutez ensuite quelques pincées

Des parfums du marché

Un zest de socca poivrée

Quelques panisses dorées

Saupoudrez de l’odeur des œillets

Et du mimosa

On peut s’en tenir là !

Mais aussi on peut y mêler

Le pan bagnat aillé du dimanche soir sur la plage (préparé par maman)

Quelques confettis colorés du Carnaval de février

Pimenter des tracas du petit frère perdu dans la défilé

Pour l’âpreté, l’acidité, distiller

Quelques poussières du lycée Ségurane

Pour respirer ajouter les dimanches à Vence

Chez grand-mère

Et pour terminer,

Inonder du Soleil du Vieux Nice,

Ma Ville, mon enfance.

Dans la terre tu prends naissance

L’eau du ciel te fait pousser

Soleil brûlant te donne puissance

Par le vent tu es caressée

Lavande bleue, aspic

Je te mets dans l’alambic

La formule kabbalistique

Un peu de poudre magique

Mystère du 5^ème élément ...

Jaillit un parfum envoûtant.

Faites macérer plusieurs écorces d’orange et de cannelle dans de l’essence de lavande.

Cueillez et pilez quelques feuilles de laurier, du thym, de la sentolline, de la sauge et un peu de romarin, une toute petite pincée de cannelle pilée ainsi qu’une ou deux feuilles de tilleul. Laissez sécher les feuilles.

Au bout de quelque temps, concassez et pilez le tout.

Filtrez, rajoutez ce mélange dans un bocal rempli d’huile d’olive. Mettez cette mixture dans un endroit frais à l’abri de la lumière, le temps de laisser décanter.

Attendre encore un mois que les odeurs s’imprègnent bien les unes aux autres.

Vous obtiendrez là une huile de bain divine, quelques gouttes suffiront.

Pour un parfum du terroir provençal,

On prend :

• 200 g de lavande
• 200 g de pétales de rose
• 200 g de pétales de seringat
• 100 g de fleurs de néflier
• 50 g de romarin
• 50 g d’églantier
• 1 fleur de magnolia

Tout ce mélange doit être distillé à bonne température et le jus extrait versé dans des flacons.

S’installer au pied d’une église dans le petit jardin botanique Jean Giono et

Attendre les douze coups de midi

Prendre un chaudron de cuisine, verser de l’huile d’olive, presser avec amour durant l’hiver,

Laisser mijoter au soleil et y incorporer des fleurs de tilleul.

Touiller avec un balai de genêt et laisser s’échapper les odeurs.

Rajouter les fleurs de lavande cueillies sur la montagne de Lure pour donner de la couleur

Puis ajouter quelques figues en tranches et quelques raisins.

Ensuite laisser faire le temps, et

Savourer toutes les senteurs qui exhalent de ce chaudron

Et vous serez traversés par les parfums du terroir.

Sont nécessaires :

• 3 poils de chèvre
• quelques pattes de fourmi
• le vol de dix mouches, le chant de deux cigales et le vrombissement d’un moustique dans la nuit
• quelques lézards qui se seraient oubliés sur des pierres blanches

Ajoutez le laurier, une pointe d’ail, du thym, du romarin, agrémentés d’olive et d’un fromage bien fait.

Colorez de soleil et des fruits du verger.

Il doit y avoir quelques relents de miel, voire de tilleul et de cidre.

Vous obtiendrez alors un parfum d’été couleur chlorophylle.

Quand les minutes se dilatent sous l’effet de la chaleur, quand le temps est en suspens, arrêtez la cuisson.

A conserver précieusement dans une petite fiole près du cœur, à ouvrir sans modération les jours de déprimes urbaines.

Effluves lavandines chargées de particules odorantes

A parfumé des générations de Français, d’Européens et d’autres continentaux.

Nombreuses expérimentations pour parfumer les appartements, le linge, les produits ménagers, les eaux de toilette.

Partout où pourraient jaillir des odeurs désagréables.

Aucune.

Tous les tests effectués ont témoigné des bienfaits des effluves lavandines.

Aucun

Nombreuses possibilités d’associations n’ayant que des effets bénéfiques pour l’homme, l’animal et l’environnement.

Lingettes rafraîchissantes

Shampooings

Parfum pour le corps

Parfum d’intérieur

Parfum pour le linge

Produit d’entretien ménager (lessive, nettoyant pour les sols, les murs)

Etc.

Modéré quelle que soit la forme utilisée.