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Les JOURNECRITURES

Chers amis bonjour !

Enfin !

Il y a bien longtemps que je rêvais d'accueillir un moment comme celui-ci, de prononcer ces paroles de bienvenue. Il n'y aurait rien d'autre à dire que cela : nous sommes heureux de vous accueillir, nous sommes heureux d'écrire et de réfléchir avec vous.

Je dis " nous " parce que c'est toute une équipe qui a rêvé, préparé, organisé ces 1ères JournEcritures de Laragne. Et Freud sait si ce ne fut pas facile !

L'Association Laragnaise d'Exploration en Démarche de Soins est à l'origine de notre réflexion sur l'écriture clinique infirmière. Il y a maintenant trois ans que nous travaillons sur ce thème. Le projet présenté à l'ANAES postulait qu'il était possible de concevoir une façon d'écrire qui ne serait pas ces quelques petites crottes suggérées par l'accréditation, ces protocoles et cette prudence légitime pour qui craint que la justice ne vienne mettre son nez dans ses soins. Nous ne voulions pas non plus de cette espèce de diarrhée que provoque l'obligation de justifier tout ce que l'on fait et que plus personne ne lit. Nous voulions une écriture clinique. Et comme nous sommes infirmiers, nous voulions qu'elle prenne en compte les petits riens, les moments infimes qui tissent le quotidien. Nous sommes infirmiers mais nous savons bien que nous travaillons en équipe, que nos écrits sont lus et préprogrammés, en quelque sorte, par ceux qui nous lisent et réagissent à nos écrits.

Ces journées ont été portées, supportées par les membres de l'AFREPSHA, l'Association de Formation et de Recherche des Personnels Soignants des Hautes Alpes qui a vocation à soutenir la Formation et la Recherche comme son nom et comme l'activité de ses membres l'indique. Les membres de l'association Le Passe-Muraille, soignants comme soignés ont également contribué, chacun à leur façon à les préparer. Ce ne fut pas facile, ceux d'entre nous qui sont en soin sentaient que quelque chose leur échappait, quelque jeu dont ils ne maîtrisaient pas les règles, ceux d'entre nous qui sont soignants ont découvert qu'au delà des principes, il n'est pas facile de laisser cheminer l'autre, en soins, sans faire à sa place. Ceux d'entre nous qui appartenaient aux deux associations se sont souvent sentis tiraillés entre leurs différentes appartenances. Mais ça, c'est notre petite cuisine interne, les aléas de la vie institutionnelle.

La mairie de Laragne nous a ouvert les différentes salles de la commune et a constamment facilité nos démarches.

Sans ces échanges entre les différents groupes de l'institution, sans les échanges avec nos collègues de Gérard Marchant et d'Esquirol, sans cette participation de chacun, ces journées, parties du projet ANAES n'auraient jamais vu le jour. Il nous faudra nous en souvenir. Il est trop facile d'enfermer nos pratiques dans des protocoles. La complexité de nos pratiques, et leur exigence ne sauraient se satisfaire de ces simplifications outrancières. C'est ce que montreront ces journées qui vous appartiennent.

L'un de leurs objectifs est de faire le point sur les travaux accomplis dans le cadre du projet ANAES, nous le ferons à notre façon, en vagabondant, en passant du coq à l'âne, de la clinique à la Bible, du cahier de rapport au roman, des végétatifs au musée de la psychiatrie. La ligne droite n'est pas le plus court chemin d'un point à un autre.

Bonnes journées !


Dominique Friard
Casquette de Responsable Scientifique ANAES