Retour à l'accueil

Retour aux textes


Ouverture de la journée :

Monsieur Bernard BOUTBOUL. Vice-Président du Conseil Général, chargé de la Prévention et Protection de l’enfance et de l’adolescence de la lutte contre l’exclusion et du développement social

 

Madame, Monsieur,

 

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai accepté d’ouvrir cette journée professionnelle et je tiens à féliciter l’équipe de la circonscription de Maisons-Alfort pour cette initiative et à saluer la dynamique partenariale qu’elle a su instaurer autour de ce colloque en s’adressant à tous les professionnels servant dans ce champ de compétence.

 

Je ne doute pas qu’elle saura se traduire par la suite dans l’élaboration  et la construction des réponses au quotidien.

 

L’exercice de la fonction parentale est fondamental. La famille joue un rôle irremplaçable dans la transmission des valeurs. Certes elle évolue, elle s’adapte et se renouvelle, mais sous toutes ses formes elle reste le lieu essentiel de l’apprentissage de la vie en société. Elle est aussi une fonction de protection et de solidarité.

 

Or aujourd’hui la parentalité est en crise. Elle l’est dans les familles où les mécanismes d’exclusion sociale, culturelle, économique dévaluent le statut de parents et les empêchent de jouer leur rôle d’intégrateur.

 

De surcroît la transmission des valeurs par le père fonctionne mal dans la société qui valorise le changement, l’adaptabilité, la mobilité.

 

Les pères ressentent pleinement les effets de la dislocation des structures familiales classique, familles monoparentales dont ils sont exclus, familles naturelles où leur statut reste précaire, familles recomposées où le positionnement vis à vis des enfants du premier mariage et du conjoint absent est souvent difficile.

 

Par ailleurs, plusieurs facteurs socio économiques rendent l’exercice de la parentalité de plus en plus difficile, le développement du travail à horaires atypiques, l’éloignement du foyer familial, la précarité de l’emploi, les difficultés de logement, l’évolution des comportements et des représentations.

 

L’autorité parentale est au cœur des débats face à l’augmentation de la délinquance juvénile, sa précarité, les phénomènes d’incivilité, l’absence de transmission des valeurs morales et de repères pour un grand nombre de mineurs. Et si le code civil attribue aux parents l’exercice de l’autorité parentale constitué de droits et de devoirs, on constate qu’en pratique certains ont de plus en plus de mal à assumer leur rôle.

 

 

Travailler avec les parents fondateurs de la famille devient plus que jamais un enjeu et peut apparaître comme un gage de réussite éducative et à plus long terme de cohésion sociale.

 

Pour autant, il faut être clair sur les raisons de cette restauration de la place des familles. Rappeler la responsabilité des parents dans l’éducation de leurs enfants ne signifie pas les rendre coupables, mais rappeler qu’ils sont concernés et qu’il faut les aider dans cette fonction.

 

Ce soutien à la parentalité et à la famille est un axe fort de la politique de l’assemblée départementale dans ses domaines de compétences et hors de ses champs de compétence.

 

Il est naturellement dans le cadre du Schéma de prévention et de protection de l’enfance qui a été co-élaboré avec les services de l’Etat et voté en juin 2002 par l’assemblée départementale, après une démarche d’élaboration particulièrement riche à laquelle plus de 600 personnes ont participé.

 

Pour que ce schéma soit un véritable outil  de programmation et de réalisation de nos orientations, nous avons fait le choix de prévoir chaque année les actions à mettre en œuvre pour chacun des services concernés.

 

Le Conseil Général, dans le cadre de ses compétences s’est naturellement investi dans la réalisation de ce schéma. Pour 2003 cela a constitué un effort non négligeable, en terme de création ou de redéploiement de postes, puisque la cellule de signalement va fonctionner au sein du service de l’enfance et des actions éducatives avec 5 collaborateurs. 1,475 millions d’euros ont été engagés pour financer les autres actions 2003, notamment la création d’une nouvelle équipe de prévention spécialisée, d’une nouvelle équipe d’action éducative en milieu ouvert ainsi qu’une structure d’accueil séquentiel des jeunes en difficultés.

 

Ainsi l’ensemble des actions programmées en 2003 par le Conseil Général a été réalisé.

 

Notre effort va être poursuivi en 2004 puisque 277 000 euros supplémentaires vont permettre de financer les nouvelles actions de l’année 2004. Nous réaffirmons notre volonté de renforcer la prévention des difficultés parentales et des jeunes. Cela va ainsi se traduire par une augmentation de nos actions PMI à destination des parents et de leurs jeunes enfants, ainsi que des actions à destination des préadolescents et des adolescents.

 

Nous maintenons également notre investissement dans la diversification des modes de prise en charge pour élargir la palette de mes réponses et pouvoir par exemple proposer aux jeunes des structures d’insertion et de socialisation.

 

Il apparaît également fondamental de mobiliser la réflexion, le savoir faire des professionnels dans l’objectif d’améliorer nos compétences, dans l’évaluation, celles des situations d’enfants en danger, mais également dans l’élaboration des réponses à des situations de plus en plus complexes. La journée d’aujourd’hui répond aussi à une orientation forte de l’exécutif.

 

Ce schéma s’inscrit également dans le cadre plus large du projet départemental Imagine le Val de Marne qui donne une large place à l’éducation, l’insertion des jeunes et au soutien  à la parentalité (engagement n°13).

 

Ainsi les engagements du Conseil Général pour augmenter et améliorer l’accueil de la petite enfance, favoriser la réussite scolaire, organiser la participation directe des jeunes et des parents à la vie du conseil général et de ses structures (foyers de l’enfance, conseils de crèche) sont autant de réponses )à notre volonté d’aider les parents dans ce rôle difficile.

 

Je conclurai donc en me félicitant une nouvelle fois de cette initiative portée par la circonscription dans la richesse de sa pluridisciplinarité.

 

Elle conforte en cela la redéfinition du travail social que nous avons souhaité mettre en place lors du chantier CASS 2000, à savoir la méthode du développement social qui permet une approche des réalités, qui repose sur l’expertise sociale. Il s’agit de réunir les acteurs concernés par un même problème sur un même lieu pour une intervention coordonnée. Elle vise à produire du changement, car il m’apparaît aujourd’hui encore plus nécessaire au regard de la complexité de cette question autour de la parentalité qu’un certain nombre de réponses appartient au groupe social local, aux réseaux familiaux ou de solidarité qu’il est nécessaire de mobiliser. Mais une démarche de développement conduite par un travailleur social isolé n’aurait aucun sens. Elle doit se faire dans une équipe de travail qui intervient sur un même territoire.