Retour à l'accueil

Retour aux textes


Contribution numéro 2

 

PARENTALITE : UNE PROPOSITION D’ACCUEIL ET  D’ACCOMPAGNEMENT POUR DES PARENTS QUI S’INTERROGENT…

Gloria MARTINO ; Assistante sociale enfance / Jean-.LucRAULET ; Psychologue ; CASS de Maisons-Alfort

 

QUELQUES RAPPELS THEORIQUES

 

La parentalité est le produit de la parenté et de la parentalisation des parents. Il s’agit donc d’un processus où le père et la mère partagent de façons manifestes ou latentes leurs illusions et expectatives à propos de leurs enfants.

 

Ainsi la parentalité qu’il s’agisse de maternalité ou de paternalité est faite de représentations, mentales, d’affects, de désirs et de comportements des parents en relation à l’enfant.

 

C’est en 1961 que le psychanalyste PAUL CLAUDE RACAMIER propose le terme de MATERNALITE pour définir : «  : l’ ensemble  des processus psycho-affectifs qui se développent et s’ intègrent chez la femme lors de la maternité »…….

 

Racamier  ajoutera au terme de maternalité ceux de paternalité et de parentalité sans détailler d’avantage ce à quoi ils  correspondent. Le terme de parentalité est resté inusité plusieurs années

 

C’est 24 ans après que  le terme de parentalité  réapparaît en 1985 sous la plume de RENE CLEMENT .

 

Etre parent se constitue donc autour d’un certain nombre de mouvements à partir desquels il s’agit de pouvoir penser sa descendance. En cela c’est donc le fruit d’un travail qui consiste à comprendre qu’on  hérite de ses propres parents et qu’à son tour on transmet  à ses propres enfants .

 

Devenir parent est un processus complexe  avec des niveaux différents, conscients et inconscients

 

Autrement dit, c’est justement parce que la parentalité se construit que cette édification peut être mise en péril.

 

Depuis les travaux de Didier Houzel La parentalité se conçoit maintenant autour de 3 axes :

 

 -          L’exercice de la parentalité qui est structuré autour des liens d’ appartenance, de filiation et d’ alliances en y associent des droits et des devoirs .Dans notre société ce sont les aspects juridiques de la parentalite et de la filiation qui définissent l’ exercice de l’ autorité parentale. Sur le plan psychique,   l’exercice de la parentalité  s’ organise  autour de l’ interdit et notamment ,de celui de l’inceste qui organise le fonctionnent  psychique de chaque individu .

 

-           L’expérience de la parentalité :c’est le vécu subjectif conscient et inconscient de devenir   parent et de remplir les rôles parentaux. ;

 

Transmettre la vie fait partie des processus  de réparation dans la mesure, où dans la fécondité d’un couple ce sont les  imago   parentales de chaque partenaire  du couple qui se restaurent à travers l’ arrivée de l’enfant .

 

-           La pratique de la parentalité : est constituée par l’ensemble de taches quotidiennes que les parents doivent accomplir  auprès de leur enfant ; ce sont les soins parentaux qui comprennent les soins psychiques et physiques.

 

L’ACCUEIL PARENTALITE

Notre expérience nous a conduit à penser qu’entre l’accompagnement social et la prévention des risques de danger encourus par des enfants peuvent se créer des outils permettant d’aider certaines familles venant au service social demander de l’aide

 

Le travail que nous proposons s’adresse à une population  pour laquelle la pérennisation des difficultés pourrait générer un risque de danger pour l’enfant. Cela peut être  lié à des difficultés de communication intra-familiale, des rigidités éducatives dans un cadre conflictuel  mais aussi à tout autre phénomène qui peut nécessiter un temps de pause et de réflexion avec des tiers.

 

Nous essayons de faire en sorte que cet accueil soit un lieu sécurisant, parenthèse dans l’accompagnement social effectué par des travailleurs médico sociaux.

 

C’est donc un lieu, un cadre et une écoute que nous proposons à des parents en souffrance qui ont pu énoncer « une parentalité défaillante ».

 

Ils ont exprimé le désir d’y réfléchir Ils vont le faire avec nous  pendant six entretiens. Ce temps de travail pré-établi est un des éléments de notre méthode.

 

Les parents sont les seuls reçus , nous ne recevons jamais leurs enfants. Nous recevons les parents dans une salle confortablement aménagée, installés dans des fauteuils le lieu est plutot agréable.

 

 Ces 6 entretiens seront effectués à intervalles de 15 jours environ. Au premier entretien l’assistant social référent de la famille est présent. Il  assistera de même au  dernier entretien.

 

Pendant les 4 autres entretiens les parents seront reçus par les deux intervenants psychosociaux animant l’accueil parentalité

 

Les entretiens sont de type semi directif, l’ensemble de la méthode est inspirée des thérapies brèves, et les références théoriques sont essentiellement psychanalytiques

 

Dans l’ensemble des entretiens il y a un cheminement chronologique S’y trouvent évoqués, notamment, la rencontre du couple, la formation du désir d’enfant, l’enfant imaginaire, les premières années  de vie avec l’enfant.

 

Nous opérons, en quelque sorte, un retour dirigé vers les moments où la situation n’était pas encore cristallisée Cette ré-énonciation devant des tiers permet  aux parents de faire un retour sur des représentations positives du lien avec leur enfant.

 

Chacun des entretiens voit se formuler une ou deux hypothèses permettant de questionner le sens des difficultés vécues.

 

Sens trans-générationnel bien sur, mais aussi sens dans le cadre familial immédiat et c’est ainsi que nous revenons vers les difficultés de l’enfant telles qu’elles furent amenées au premier entretien. Leur formulation a généralement grandement évolué et dans les meilleurs des cas la situation est décrite comme apaisée.

 

Ce cadre permet à la parole des uns et des autres de trouver un contenant, de donner un sens aux différentes inquiétudes énoncées par les parents et permettent aussi de repérer les aspects de la parentalité qui fonctionnent bien afin que nous puissions nous appuyer sur cet aspect positif de la relation parents enfants.

 

Pendant les entretiens les parents auront été amenés à se ressaisir de leur parentalité que l’angoisse et les conflits avaient parfois mis à mal. Ils retrouvent , ce faisant, un niveau plus ajusté d’idéal de parent duquel on se rapproche et s’éloigne avec souplesse. Ils paraissent alors moins entraînés vers l’exigence interne d’être un parent idéal que les difficultés avec l’enfant venaient sans cesse faire défaillir.

 

Les parents, au fur et à mesure des entretiens prennent de la distance et ainsi réajustent le registre émotionnel dans lequel ils se trouvent la plupart du temps englués.

Ce sera ensuite la manière de s’adresser à l’enfant, de le soutenir, de se le représenter qui est susceptible d’évoluer.

 

Ainsi dans la progression des entretiens nous notons fréquemment une évolution, le recours au discours psychologique est plus visible au début. Il devient moins prégnant lorsque le rôle éducatif des parents semble être réinvesti de façon plus sereine.

 

En somme, tout au long de ce processus la parole se recentre sur la parentalité et du même coup cela entrave le discours que les parents ont forcément tendance à porter sur l’enfant en décrivant ses symptômes.

 

L'enfant exposé initialement en symptôme et les plaintes y afférant viennent souvent masquer des désillusions, manques affectifs, pauvreté de la vie intime, et manque de cohérence et de dialogue des parents dans la prise en charge de leurs enfants.

 

Au total, il nous apparaît que les parents profitent de cet espace pour se ressaisir de leur parentalité  que l’angoisse et les conflits leur avaient un temps masqué.

 

Ce travail les conduit vraisemblablement à décoller leur histoire d'enfance de l’histoire de leur enfant.

 

Ceci souligne que les enfants viennent de quelque part ; Si le couple en vient à des difficultés, il fait douter du désir commun. L'enfant ne peut qu'en dire quelque chose car c'est sa venue au  monde qui s'en trouve questionnée.

 

La méthodologie des entretiens et leur contingentement dans le temps ne représentent pas une entrave à l'évocation de ces aspects. Il y a amorce d'un travail intra-psychique chez les demandeurs, comme dans le couple, tout en leur laissant la latitude de poursuivre, ailleurs, autrement, en leur permettant de s'en remettre à leur propre potentialité pour dépasser la crise. C'est sans doute un des aspects  de ce type de travail :

- permettre au sujet de faire l'expérience de l'écoute et de la parole à un moment où le besoin de se dire se fait sentir, sans s'assujettir à une relation thérapeutique de longue haleine où peu à peu il serait aisé de ne se centrer que sur soi.

 

Le couple, la parentalité sont d'abord des questions relatives à l'Autre et au lien, et peut être que ces six entretiens ne sont finalement qu'un engrais permettant de re-fertiliser ce qui, pour différentes raisons, fut mis en jachère.

 

A ce travail clinique s’ajoute des réunions professionnelles. Elles ont lieu régulièrement au rythme de deux fois par mois. ( y participent les travailleurs médico-sociaux susceptibles de nous orienter des parents)

 

Cela constitue un lieu de partage des interrogations et des réflexions. Nous y restituons étape par étape le travail effectué avec les parents. Cela permet aux accompagnants de suivre l’évolution de la prise en charge et de s’inscrire dans un processus d’approfondissement de la problématique.

 

 

 

 

 

 

 

 

QUELQUES VIGNETTES CLINIQUES

 

Famille L

 

Cette femme nous est adressée suite à des difficultés énoncées avec l’un de ses enfants ,un adolescent de 16 ans en rupture de scolarité  et effectuant des sorties nocturnes fréquentes impossible pour sa mère à contenir.

 

Madame L a  deux enfants  de pères différents Célibataire actuellement elle les élève seule.  Le plus jeune , 8 ans, rencontre régulièrement son père tandis que l’aîné n’en a plus de nouvelles . Dans le discours maternel, les deux hommes ont des traits communs de violence, de  dépendance  et d’immaturité affective

 

Dans ses deux histoires de couples, madame a vécu des séparations difficiles. elle est la victime des insultes à caractère sexuel et du harcèlement téléphonique de son dernier compagnon. En cela le père du second porte toujours atteinte à la dignité et à la féminité de son ex compagne et celle ci a encore du mal à s’en protéger.

 

 Madame L a avec nous partager son désarroi et son sentiment d’impuissance tout en prenant conscience de certaines des répétitions qui ont émaillé sa vie enfantine et d’adulte .

 

Cette prise de conscience permet à cette femme de construire actuellement un registre de mise en relation avec son entourage avec un certain nombre de limites qui la protègent affectivement.

 

Du coup Madame L se vivant comme moins démunie,  met en place des situations relationnelles où son confort psychique paraît effectif.

 

L ‘ensemble a rejailli dans la relation avec ses enfants où elle peut tout à la fois assumer la distance et la proximité affectives et montre moins d’angoisse et d’oppression. La relation parentale s’en trouve donc pacifiée et, de ses propres dires, Madame L vit maintenant une période sereine . Elle dira » j’ai pris du recul et avec un adolescent, c’est important »

 

Depuis la rentrée scolaire, moins anxieuse et ayant moins le sentiment d’impuissance face à son aîné, elle a pu retrouver de la confiance en lui et lui conférer un véritable rôle de grand frère face à son puîné. En même temps, Madame L a pu entendre angoisses de son adolescent et sa fuite en avant. Moins envahie par ses propres difficultés elle a pu consacrer du temps à son fils, se dégager du sentiment d’échec

 

Famille B

 

Père de plusieurs enfants ayant des mères différentes nous rencontrons monsieur B suite aux difficultés de relation qu’il a avec son fils de 16 ans récemment rapatrié de l’étranger car cet enfant, vivant auprès de sa mère jusqu’alors s’y trouvait battu et délaissé.

Il fait part de ses inquiétudes vis sa vis de Benoît dont l'isolement, l'absentéisme scolaire le préoccupe, et avec qui ses relations marquées par un accroissement des difficultés de communication l'inquiète. Ce jeune adulte est en contraste singulier avec le reste de sa demie-fratrie dont les cursus universitaires ou lycéens sont de très bons niveaux et comme les entretiens nous le ferons comprendre, en parfaite conformité avec les idéaux paternels.

 

Nous reprenons relativement rapidement quelques éléments de l’histoire personnelle de ce père. Il nous explique avoir été élevé par son père, sa mère ayant quitté très tôt le domicile familial sans plus réapparaître. M. B n’évoque jamais cette mère, son absence et la douleur de cette situation. Il s’aperçoit très rapidement qu’il fait de même avec son fils et ne parle jamais de la mère de celui ci, de la douleur et de la difficulté de la séparation. >Comme si ces éléments comptaient pour peu ! Cette prise de conscience effectuée M. B parlera avec son fils d’un certain nombre d’éléments relatifs à cette mère et au choix qu’il a fait de reprenne son enfant pour le protéger en quelque sorte. Il entendra de même la tristesse de ce jeune homme.  Monsieur B vient nous voir au 3ème entretien et nous dit avec émotion et force remerciement sa gratitude pour l’aide apportée car il a pu vraiment rencontrer son fils et ils ont pu parler entre hommes

 

Il nous demande par ailleurs de garder pour plus tard le crédit des 3 entretiens restant pour les réutiliser en cas de problème !!! Nous avons souscrit à cette demande inattendue

 

Le jeune homme dont nous avons eu par la suite des nouvelles avait repris sa scolarité et ne manifestait plus de fugues. Toutefois une année plus tard, alors qu’il était désormais majeur des difficultés sont survenues.

 

C’est en ce sens, alors que nous n’avions pas prévu cela au départ du projet que des parents suivis dans ce protocole peuvent solliciter à nouveau ce type d’aide. Certaines familles l’ont fait

 

Famille K

 

Madame K est mère de quatre enfants. Sa fille aînée est majeure, son premier fils est un adolescent de 16 ans et ses deux derniers enfants, un garçon et une fille ont respectivement  8 et 4 ans.

 

Madame K est mariée avec le père des enfants depuis 23 ans. Elle nous est adressée par son assistante sociale de secteur suite à des difficultés avec son fils aîné en proie à un très fort absentéisme scolaire.

 

Madame se trouve sans profession depuis la naissance de son second fils tandis que Monsieur K est employé dans un commerce

 

Madame K sera la seule que nous aurons rencontrée même si nous avons pu avoir au téléphone son mari, et que sur le principe il s’était montré d’accord pour participer à notre travail.

 

Au cours des entretiens, le travail, toutefois, s’est peu à peu déplacé dans la mesure où les inquiétudes par rapport à l’adolescent ont été levées assez rapidement en mettant en lumière un enjeu chez Madame K vis à vis de la scolarité.

 

 En effet celle ci a été privée de scolarisation du fait d’un grave état de maladie de son père alors même que Madame K souhaitait poursuivre sa scolarité. Elle a reporté cela sur son fils, à l’instar de ce qu’elle avait déjà projeté sur son aînée.

 

Le fils semble quant à lui s’inscrire beaucoup plus dans un souhait d’arrêt scolaire au profit d’un projet de travail apparemment très bien construit compte tenu de son âge et aussi dans un rapport direct avec l’expérience que lui a permis d’acquérir son père dans la branche commerciale.

 

Ce jeune, dans une relation proche et confiante avec sa mère ne souhaite pas lui faire de peine, d’une part, mais souhaite aussi assumer pleinement son désir de réalisation professionnelle. Au total, il s’agit plus de permettre à madame K de se distancier de sa part d’histoire propre afin de pouvoir soutenir pleinement le désir très construit de son adolescent au moment même où il semble se déterminer pour un choix crucial dans sa vie.

 

De façon anecdotique madame K se retrouve donc à rechercher une activité professionnelle au moment même où son fils va faire de même et c’est justement son propre discours énoncé auprès de nous à propos des raisons de ses recherches d’emploi qui ont permis de prendre en conscience que son fils avait exactement les mêmes raisons de chercher un travail.

 

Une forme de compromis a pu ainsi se réaliser permettant à la mère de demander à son fils de maintenir sa scolarité jusqu’à ses 16 ans pour le soutenir ensuite dans ses projets, ceci ménageant donc tant les désirs de l’enfant que le lien avec sa mère dans une position  non conflictuelle en les rapprochant dans la réalité.

 

L’ensemble du travail semble avoir permis de dégager madame d’un lien encore trop maternant avec son fils et sans rapport avec les besoins d’un adolescent tout en permettant de prendre en compte la dimension de transmission paternelle au moment même où celle ci se trouvait très dévalorisée voire déniée par madame K du fait de son désir de séparation

 

Famille H :

 

Madame H est mère de deux adolescentes  (18 et 15 ans ) Séparée de son ex-mari depuis la petite enfance de ses filles pour cause de harcèlement moral, Mme est revenue vivre en région parisienne où sa famille se trouvait

 

Mme  H a exercé durant plusieurs années une activité libérale paramédicale.

 

Pendant sa vie maritale elle a commencé à présenter les symptômes d’un alcoolisme mondain qui s’est peu à peu transformé en une maladie alcoolique sévère l’ayant finalement conduit à une cessation d’activité, à la fois du fait de l’invalidation mais aussi bien sur par perte de sa clientèle.

 

Mme H avait alors 55 ans environ. Sa maladie s’est encore aggravée et Mme H a sombré dans un apragmatisme relatif quant à sa vie quotidienne.  Elle est cependant restée assez attentive à la scolarité de ses enfants.  Ces dernières ont donc eu à assurer le quotidien domestique et se sont retrouvées en position de puissance effective, manquant de limites et dans une forme de parentification de leur propre mère.

 

Mme H a mis gravement sa vie en péril et ce n’est qu’une hospitalisation d’urgence et le risque vital encouru qui lui ont permit de commencer un travail visant à se guérir de sa dépendance sévère ayant même altéré son autonomie locomotrice sérieusement.

 

Nous l’avons rencontré dans sa période de restauration autour d’une demande faite à propos de sa place et de la façon de se la réapproprier vis à vis de ses filles.

 

L’ENQUETE MENEE AUPRES DES PARENTS RECUS

 

Une enquête a été menée auprès des 15 premières familles reçues

Les conditions pratiques et la qualité de l’accueil dont ont bénéficié les parents sont perçues comme très satisfaisantes respectant bien les contraintes privées.

 

La totalité des familles exprime s’être sentie en confiance et énonce le sentiment d’avoir eu une liberté d’expression et d’avoir reçu beaucoup d’aide.

 

Au total 35 familles ont été reçues en 3 ans et 33 d’entre elles ont honorés tous les rendez-vous fixés et ont mené à terme le protocole des 6 entretiens. L’ensemble montre la pertinence du dispositif dans le cadre de la Circonscription d’action sanitaire et sociale de Maisons-Alfort Charenton et st Maurice

 

 

Cet accueil parentalité n’est pas une consultation spécialisée ni une intervention au titre de la loi 1989. C’est un outil de prévention précoce constituant un pôle de guidance psycho-éducative

 

 Il s’agit de faciliter la remise en mouvement d’une dynamique familiale un temps figée et centrée sur une relation parent-enfant cristallisée dans l’insatisfaction et l’angoisse, autrement dit il peut s’agir de remettre en vie un élément mortifié.

 

Ce travail reste l’histoire de rencontres laissant beaucoup de place à l’humour, à la chaleur humaine et au travail d’une équipe.

 

Comment proposer une aide autour d’un lien fondamental, celui d’être parent, sans fournir à celui qui  la demande, un lien chaleureux fait d’échanges, de réassurance et d’une apparente légèreté ?

 

Etre parent ramène sans fin au désir d’enfant et aux multiples expressions de celui ci ( des désirs pour l’enfant, des désirs et projection des parents  etc.…)

 

Ces questionnements existent en chacun d’entre nous et les personnes rencontrées ne pouvaient, à travers leurs difficultés, que les solliciter chez nous.

 

Nous avons été préoccupés du souci que se faisaient les parents  rencontrés, les émotions qui ont pu circuler et se partager dans les entretiens ont été, nous voulons du moins le croire, un formidable bras de levier vers quelques changements et soulagements.

 

Vous comprendrez aisément que ce type de travail demande sans cesse de compléter l’analyse clinique et d’enrichir la réflexion afin d’améliorer la qualité du service rendu aux parents C’est pourquoi lorsque prochainement nous re-solliciterons une supervision extérieure nous espérons obtenir une réponse positive.

 

 

CONCLUSION

 

C’est durant l’accompagnement social qu’un lien de confiance s’établit entre le travailleur médico-social et l’usager. C’est dans ce lien là, que des soucis familiaux sans gravité, pour l’enfant, mais envahissants pour la famille et particulièrement pour les parents, sont énoncés.

 

 C’est au travailleur médico-social d’évaluer la pertinence d’un travail spécifique à ce sujet. Cet espace de parole et d’échange qu’est l’accueil parentalité  permet de repérer les compétences parentales afin de les valoriser et de les encourager.