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Poèmes 2005

De vous… …en mois.

Yves-Marie F.


Au Sommaire : De vous...en mois.

Nouvelle année.

Emportés.

Attendre.

Le soignant militant.

L'emprise des sens.

Partir.

Dans cette vie, il y a…

Fermeture éclair.

Immoubliés.

Croix gommées.




Nouvelle année.

La voilà donc déjà arrivée,
Cette nouvelle année.
Qu'elle laisse alors partir,
Tous les mauvais souvenirs,
De celle qui vient de s'enfuir.
Qu'elle nous laisse aussi garder,
Tous les bons moments passés,
Durant toute celle écoulée.

Mais maintenant c'est du passé,
C'est aujourd'hui qu'il faut penser
. Mais pour la nouvelle annoncée,
Que faut-il donc souhaiter ?
Que faut-il encore espérer ?
Que du bonheur sûrement,
Mais aussi plein d'argent.
Pour le cœur, que des emballements !

Cà, c'est tout un programme,
Des bonnes choses pour pas qu'on rame,
Alors bienvenue la nouvelle,
J'espère que tu seras très belle,
Certainement meilleure que celle,
Qui vient de partir là-bas,
Avec les hauts et puis les bas,
Et qui jamais ne reviendra.

Alors recevez tous, mes amis,
Femmes, enfants et puis maris,
Mes vœux pour la nouvelle année,
Qu'elle soit heureuse et bien payée,
Qu'elle soit aussi bonne santé,
Pour pouvoir la prochaine fêter…

Yves-Marie F.
2 janvier 2005





Emportés

Ce fut une immense explosion,
Qui brisa toute une région.
Une vague d'odeurs d'explosifs,
Comme un nuage radioactif.
C'était plus fort qu'un coup de zef,
Ce tonnerre venait d'AZF.

Emportés par un jour d'été,
La fin du monde s'est rapprochée.
Emportés par une industrie,
Sacrifiant trop souvent des vies.

Ce fut aussi fin de l'été,
Personne pouvait imaginer.
Qu'un avion qui par détour,
Décidé à s'en prendre aux tours.
Une vague de fanatiques,
Pour aller sans retour fatidique.

Emportés par un vol,
Un vol de vies qui s'envolent.
Emportés par vague aérienne,
Défiant puissance Américaine.

Ce fut aussi grosse chaleur,
D'habitude une vague de bonheur.
La France reçu un coup de massue,
Ses vieux mouraient sans avoir bu.
Les jeunes profitaient des vacances,
Laissant ses vieux sans assistance.

Emportés par une canicule,
Par des politiques ridicules.
Emportés par une vague d'oubli,
D'une société qui s'enfuit.

Ce fut déclaration de guerre,
Contre un état totalitaire.
Pour libérer soi-disant des frères,
Ces belles régions pétrolifères.
Stoppés par une contestation,
D'un pays refusant l'invasion.

Emportés tous par une logique,
Où il faut rapporter du fric.
Emportés par vague d'hypocrisie,
Qui rime surtout avec profit.

Ce fut au tour de la terre,
De vouloir faire marche arrière.
Ce fut plus fort que les volcans,
Les pluies ou même les tremblements .
Par une vague géante, envahit,
Toute une péninsule d'Asie.

Emportés, complètement piégés,
La terre aussi peut se venger.
Emportés sans savoir pourquoi,
La nature sait reprendre ses droits.

Certains jours, il faudrait s'emporter,
Tout dénoncer, tout contester.
Mais s'emporter pour quoi faire,
Refaire le monde, la terre entière.
S'emporter non pas à l'envers,
Juste respirer, se donner d'l'air.

Emportez moi loin de tout çà,
De ces catastrophes, je suis las.
Emportez moi vers le meilleur,
Un monde rieur, très loin des pleurs.

Yves-Marie F.
9 janvier 2005





Attendre

Attendre, toujours attendre,
Mais que la vie n'est pas tendre.
Attendre le bus le matin,
Pour reprendre son petit train-train.
Attendre la fin de la journée,
Et se dire, c'est enfin terminé.

Attendre, toujours attendre,
Je finirais bien par comprendre.
Attendre tous les mois son salaire,
Parfois même pour une misère.
Attendre les grandes vacances,
Qu'elle est bien loin cette échéance.

Attendre, toujours attendre,
Mais j'aimerais bien me détendre.
Attendre les résultats d'examen,
Pour savoir qui tu seras demain,
Attendre chez le médecin,
Alors que l'on ne va pas bien.

Attendre, toujours attendre,
Pour tous ceux qui veulent entendre,
Attendre pour prendre son tour,
Qu'ici c'est chacun son tour.
Attendre pour une histoire tendre,
Croiser peut-être un cœur à prendre.

Attendre, toujours attendre,
Mais je ne me laisserais plus prendre.
Attendre aux caisses des magasins,
Pour être sûr de manquer de rien.
Attendre les six bons numéros,
Rêver de toucher le gros lot.

Attendre, toujours attendre,
Que le temps se laisse suspendre.
Attendre, que vieillesse arrive,
Temps de passer sur l'autre rive.
Attendre, même pour ses cendres,
Et à la terre se laisser rendre.

Yves-Marie F.
24 janvier 2005





Le soignant militant.
(sur les paroles du " déserteur "
de Boris VIAN.

Monsieur le Président,
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être,
D'un soignant militant.

Je tiens à vous parler,
De choses pas très claires,
Je n'en suis pas très fier,
Je vais les dénoncer.

Monsieur le Président,
Je ne peux plus me taire,
Pour moi c'est salutaire,
Mais, il faut des changements.

Je sais, çà va choquer,
Mais il faut que je dise,
Ma décision est prise,
Question de dignité.

Je suis là pour soigner,
Des personnes en souffrance,
Très souvent en errance,
Besoin d'être écoutés.

Pas là pour humilier,
Peut-on parler d'accueil,
Quand il faut faire le deuil,
D'un peu d'humanité.

Je n'peux plus travailler,
On a volé ma flamme,
On a volé mon âme,
Vision soignant soigné.

Demain de bon matin,
Je vais ouvrir les portes,
Pour que des cris en sortent,
Pour que çà change enfin.

Y a t-il bon moment,
Quand c'est de maltraitance,
Qu'on fait voir à la France,
Je veux dire aux soignants :

Refusez de soigner,
Refusez de vous taire,
Vous devez être fiers,
Enfin, d'être libérés.

Nous montrons simplement,
Ce qui nous exaspère,
Qui nous met en colère,
Par tous ces gouvernants.

Si vous me poursuivez,
Prévenez ministère,
Qu'il vienne voir la misère,
Et il pourra juger.

Monsieur le président,
Tirez les conséquences,
D'une politique d'absence,
De vos gouvernements.

Yves-Marie F.
19 Février 2005






L'emprise des sens.

Elle n'est pas facile à décrire,
Presque impossible à fuir.
Elle guide pourtant notre existence,

On naît, sous l'emprise des sens.

Bien sûr, c'est une évidence,
Ne pas partir dans tous les sens,
Cà commence donc à la naissance,
Il faut arriver dans le bon sens.

A la vie, il faut donner du sens,
Grandir par ordre de croissance.
On reçoit une éducation,
Pour choisir une direction.

Mais les sens sont parfois interdits,
Pour ceux là, la morale est partie,
Tu payes alors les conséquences,
De tes dérives, de tes absences.

Parfois le sens devient unique,
Tu perds alors le sens critique.
A choisir, prendre les giratoires,
Tourner en rond, mais entrevoir.

L'amour peut à contre sens,
Tourner ton cœur dans tous les sens.
Le sens inverse parfois la route,
Te mène à une sortie ; déroute.

Il n'est pas simple de trouver le bon sens,
D'agir pour que tout tombe sous le sens.
Mais tout ceci n'a aucun sens,
Nous sommes sous l'emprise des sens.

Yves-Marie F.
13 Mars 2005





Partir

Partir,
Mais partir, juste pour un soir,
Et s'en aller dans le noir,
Juste pour voir.


Partir,
Une fois, juste pour croiser,
Ceux qui restent dans nos pensées,
Mais qui un jour nous ont quitté.

Partir,
Pour combler une absence,
Pour avoir une nouvelle chance,
Pour changer une existence.

Partir,
Loin de ce monde de folie,
De ces délires, de ces dénis,
Se dire qu'enfin, tout est joli.

Partir,
Remettre sa tête à l'endroit,
Grimper en haut de l'Himalaya,
Et voir le monde de haut en bas.

Partir,
Finalement pour mieux revenir,
Et voir ce que sera l'avenir,
Pour que demain puisse être sourire.

Yves-Marie F.
13 Mars 2005




Dans cette vie il y a…

Dans cette main tendue il y a…
La honte de devoir quémander,
Un peu d'argent pour subsister.
Même pas le courage de relever,
La tête, pour des regards croisés.

Dans ces yeux fatigués il y a…
La terre vue vraiment d'en bas,
Cette rue qui lui sert de toit.
Pour lui regarder vers devant,
Passage piéton au rouge tout le temps.

Dans cette poche trouée il y a…
Quelques belles années échappées,
Ce qu'il reste de son identité.
Il y a aussi un peu d'alcool,
Pour oublier que sa vie s'envole.

Dans sa tête blessée il y a…
Une vie ratée qui le mine,
Une existence tombée en ruine.
Une envie de pleurer asséchée,
Un désert de désirs oubliés.

Dans ses chaussures il y a…
Beaucoup de kilomètres à pied,
Qui usent sa liberté d'avancer.
Elles conjuguent encore le verbe être,
Pour l'emmener vers un peut-être.

Mais dans cette vie, il y a aussi…
L'espoir que tout n'est pas fini,
La flamme qui fait que tout revit.
Que l'autre coté de la rue,
Ne soit pas qu'une voie sans issue.

Yves-Marie F.
28 Mars 2005




Fermeture éclair

Encore une semaine terminée,
Rideau sur tous les ateliers.
Le rythme a été très soutenu,
Ce soir,il n'en peut vraiment plus.
Encore une semaine de boulot,
Qu'il est venu pointer très tôt.
Pourquoi, il ne sait plus très bien,
Besoin de travailler demain.

Fermeture éclair,
Tu mets ton usine à l'envers,
Tu prends aussi le fil de l'air,
Tes machines s'habillent étrangères.


Toutes ces années entreprises,
A jongler avec les reprises.
Une vie à essayer de tisser,
Une existence plus colorée.
C'était hier la semaine dernière,
Ils avaient encore tout pour plaire.
Il y a deux jours tout était là,
Les machines filaient encore droit.

Fermeture éclair,
Tu mets ton usine à l'envers,
Tu prends aussi le fil de l'air,
Tes machines s'habillent étrangères.

Si le travail se lève à l'est,
Le chômeur se couche à l'ouest.
Le tissu de mensonges file,
Mais sans manière, sans elles et ils.
Par des coûts que l'on dirait bas,
Les prix mettent des coups bas.
On solde exceptionnellement,
Fermeture définitivement.

Fermeture éclair,
Tu mets ton usine à l'envers,
Tu prends aussi le fil de l'air,
Tes machines s'habillent étrangères.

Tout une région déshabillée,
Plus que les mouchoirs pour pleurer.
De l'usine, il ne reste que les murs,
Le fil s'est cassé, c'est trop dur.
Plus rien ne sert de protester,
Les patrons se sont envolés.
Les dés à coudre étaient pipés,
Ils sont partis pour l'étranger.

Fermeture éclair,
Tu mets ton usine par terre,
Phénomène de mode qui coûte cher,
C'est toute une ville qu'on enterre.

Yves-Marie F.
10 avril 2005





Immoubliés

Je suis déjà fatigué,
A l'idée de devoir traverser.
C'est une vrai difficulté,
Habiter un 200 mètres carré.
C'est juste un logement de fonction,
Qui m'aide à remplir ma mission.

J'ai encore renversé mon café,
Normal, on vient de se croiser.
Mais je peux tout vous expliquer,
On vit dans un neuf mètres carré.
On ne peut pas dire que c'est par choix,
Se loger est un vrai chemin de croix.

Immoubliés, c'est la loi du marché,
Les prix ont complètement flambé.
Pour se loger, faut devoir allonger,
Les autres, peuvent aller se coucher.

Moi j'habite sous le pont neuf,
Aujourd'hui, c'est plein comme un œuf.
Les places sont aussi chères, pour les sans abris,
Car les coups de la vie ne sont pas à bas prix.
Certains peuvent penser que c'est un choix de vie,
Le mètre carré est chair, de celle qu'on dit meurtrie.

L'immobilier pour moi n'est pas un gros problème,
Je n'ai pas eu le choix, çà me fait de la peine.
C'est donc d'une cellule qu'on dirait minuscule,
Que je cris au pouvoir, vous êtes sans scrupules.
Vous laissez s'entasser au fond de ces cachots,
Des prisonniers qui veulent se plaindre au barreau.

Immoubliés, c'est la loi du marché
Les prix ont complètement flambé.
Pour se loger, faut devoir allonger,
Les autres, peuvent aller se coucher.


Yves-Marie F.
19 juin 2005




Croix gommées.

On pensait naïvement qu'elles étaient oubliées,
Pendant trop longtemps, qu'elles s'étaient imposées.
On avait l'espoir qu'elles avaient disparu,
Après toutes ces années où elles marchaient dessus.
Pourtant on peut les voir, elles sont bien revenues,
Même si elles se cachent derrière des inconnus.
De l'histoire, certains n'apprennent pas les leçons,
L'extrémisme, le racisme saute des générations.

Je veux voir leurs croix gommées à tout jamais,
Que ces murs ou ces tombes ne gardent pas ces déchets.
Ces messages prônent un monde d'extrémités,
De violence, de rejet, surtout pas coloré.

On pensait logiquement, que leurs voix s'étaient tues,
Après toutes ces années de guerre lasse perdues.
On aurait pu les croire à jamais étouffées,
Après tout le mal qu'elles avaient pu prôner.
Mais non de cette histoire, il y a répétition,
Certains osent même tenter des élections.
Du passé, ils ne gardent presque aucuns remords,
Il vont même s'afficher comme un extrême bord.

Je veux voir ces voix étouffées à tout jamais,
De ces écrits, de ces bouches, ne sortent que des déchets.
Ces messages prônent un monde d'extrémités,
De violence, de rejet, surtout pas coloré.

On pense innocemment que nos démocraties,
Luttent efficacement contre ces mondes nazis.
On voit bien chaque jour toute la difficulté,
A voir toutes ces pensées un jour exterminées.
De l'avenir, certains luttent pour le détruire,
D'autres heureusement se battent pour le construire.
La violence ne sera jamais la solution,
Personne ne pourra justifier l'exclusion.

Je veux voir ces croix gommées à tout jamais,
Que ces murs et ces tombes reposent enfin en paix.
L'histoire est ainsi faite pour gommer les erreurs,
Partir dans le bon sens, construire un monde meilleur.

Yves-Marie F.
14 juillet 2005