LE SUICIDE
C'EST UN MEURTRE
AVEC PRÉMÉDITATION
par pierrot grimard
Il n'y a pas trois milliards d'hommes
Il n'y en a qu'un
Un homme
Qui a besoin d'amitié
D'amour
De sécurité
De travail
Du nécessaire
Le simple nécessaire
Si difficile
Si tragique
Un homme qui ment
C'est toute la société qui ment
Un homme qui tue
C'est toute la société qui tue
Vous êtes responsable
Je suis responsable
Il n'y a pas trois milliard d'hommes
Il n'y en a qu'un
Et cet homme
C'est vous
raymond lévesque (extrait) 1981
C'est l'ennemi numéro un de la raison. Il
transforme toutes les pertinences en insignifiances implacables. Il est fort en
gueule et possède de crasses intelligences. Son cerveau est maniaque. Son coeur
est en pierre et son émotion gèle, paralyse, coince et décide à ta place. Son
réseau d'information est plus vaste et répendu que le KGB et la CIA réunnis sur
le même plateau. On croit connaître sa défénition qu'aussitôt il parle en
langue étrangère. On croit avoir perçu sa traduction qu'il s'émet en morse ou nous
aveugle de sémaphores obscures et notre navire s'enfourche sur un récif. C'est
un sédatif puissant qui peut atteindre la vie dans le sein même du nouveau-né
et le convaincre avant sa sortie officielle qu'il sera le roi qui règnera sur
toutes les éternités. Il le pif du champion boxeur et la binette de la miss
universelle. Il peut être Nobel, César, Oscar, Félix, Olivier et j'en passe. Le
suicide, c'est souvent cette caméra qui me surveille partout où je vais et ces
appareils de sécurité qui sont plus présents dans la vie que la joie d'être
libre et entre amies. C'est aussi l'audition, l'entrevue, l'évaluation,
l'interrogatoire, le post-mortem, toutes ces barrières qui se dressent devant
nous et qui permettent à des n'importe-quoi cadrés et respectés bourrés
d'autorité et d'esprit pratique, des lucides plein de gros bon sens bien assis
et imperturbables qui se prennent pour des juges et parties. Le suicide, c'est
la règle, la norme, la loi, l'éthique tout ce qui demande soumission et
obéissance. C'est le brigand qui dit non. C'est le frippon qui sonne aux
portes. C'est l'expression de la passion délinquante, le sommeil de l'ultime
démesure, le repos mérité du sempiternel renvoyé à la case départ. Le suicide,
c'est l'alarme qui crie comme l'écho. C'est la sirène qui place ta tête dans un
étau. C'est le tocsin qui t'annonce que le prochain bombardement, c'est le
tien.
À l'eau... secours
À l'eau... la terre
À l'eau... mon amour
À l'eau... p'tite soeur
À l'eau... l'pays
Le suicide, il est partout. C'est fou !
Il parcourt le pays. Il arrive en ville. Il
rase les campagnes. Il te fait croire que des montagnes ça se déplace. Son lac
est pollué, sa rivière encrassée, son ruisseau est sec et sa source tarie.
Il est dans le bruit qui court, dans la rumeur
qui se répend. C'est une tumeur dans la foule, un virus marié à la solitude, un
cancer qui roucoule dans l'isolement, un bacille visqueux qui glauque dans le
dénigrement. Il s'applaudit lui même. Il s'enscence de parfum. Il se regarde dans le miroir. Il se flatte la
bedaine et étale son nombril d'Halifax à Vancouver.
Il est en première page et dans les annonces
classées. Il compte le but gagnant dans les pages sportives et fait un show
d'humour dans la section spectacle. Il est ce délit de fuite dans les chiens
écrasés et cet incendie pervers dans les faits divers. Il est ce triste conseil
dans le courrier du coeur et cette opinion de travers à la page éditoriale. Il
est fraude électorale et scandale financier. Il est le délire papal et il est
propagande dictaturiale. On le porte aux nues quand le forcené est célèbre et
on le prive du cimetière quand c'est le batard qui crève.
C'était pourtant écrit dans sa face
Y braillait tout l'temps
Y sacrait tout l'temps
Y broyait du noir
Y rentrait pu l'soir
J'aurais dont du
Pis j'aurais pu
Mais que veux-tu
L'coup est parti tout seul
Le suicide, il est partout
C'est fou !
Il est dans dans la foi de ce dieu qui se
présente chez toi en te disant « je viens comme un tueur et tu vas exécuter sur
toi la force de ma loi ». Il est sur le peloton d'exécution quand le rebelle
regarde les soldats droit dans le yeux et qu'il crit «Allez ! Faites votre
légal boulot. Je meurs en toute légitimité au nom des pauvres bons à rien et au
nom des bonnes à tout faire. Il est sur le bûcher où les Jeanne, Marie et
Madeleine hurlent à plein poumons aux bourreaux «Fais ce que dois».
Yé ben magané
Yé ben abimé
Yé ben démonté
Yé ben déchiré
Tout déflabosté
Tout dépeinturlurer
S'il se décapsule
Ça va prendre des pilules
Mais que peut-on y faire
Y porte pu à terre
Le suicide, il est partout. C'est fou !
Il est dans ce psychiâtre qui le vendredi soir
part se divertir dans son chalet au Mont-Tremblant. Il est dans cette
psychologue qui termine sa journée et qui va se ressourcer avec des collègues
dans un petit bistro branché du Plateau. Il est dans cette intervenante qui
croit avoir tout inventé parce que sa compassion est grande que son sourire
abrège la vérité et qu'elle a su enfanté comme si la maternité était un plan de
carrière. Le suicide, c'est quand on tasse l'urgence dans un coin parce qu'on
ferme à dix-sept heure. C'est quand la convention parle si fort qu'on n'entend
rien du désespoir qui hurle sa cause face à ce vent dément qui lui retourne son
propos comme si c'était du despotisme ou de la nuisance civile.Il est dans ce
révolutionnaire qui rend les armes et décide de négocier avec l'ordre établi.
Il est dans ce texte percutant que le poète jette au panier pour se mettre à la
mode et coucher avec la notoriété.Il est dans la trahison du militant qui ne
veut plus rien cassé dans la baraque parce que c'est maintenant payant
d'investir dans la misère vu qu'elle est rendue une matière première. Il est là
où l'on préfère la gérance à la gouvernance. Il est là où l'on calcule. Il est
dans la pensée contribuable. Il est dans la philosophie marchande. Il est dans
le mythe gagnant. Il est est dans l'intention guerrière. Il est dans cette
proposition vulgaire qu'on adopte à l'innhumanité.
Il faut tuer la mort
Lui régler son sort
Faut la jeter par-dessus bord
Lui faire perdre le Nord
Faut torturer la mort
Jusqu'à se qu'elle avoue ses tords
Faut suicider la mort son vice
Avant qu'elle n'attaque ton fils
Le suicide, il est partout.
C'est fou !
Il est dans les yeux du réussi qui regarde de
haut le perdant qui pleure et qui le méprise au plus haut point. Il est au
coeur même de l'excellence qui étale ces sommets toujours plus hauts qui bâtit
des villes toujours trop à l'autre bout du monde, toujours trop à droite. Il
s'installe sur des trônes définitifs avec ses sbires plein de privilèges. Il
brandit des valeurs à la pureté suspecte, des valeurs qui sied bien à
l'archevêque, au militaire, au magnat sans frontière, au prospère et à son
iniquité. Il établit le modèle à suivre et dispose de toute la géométrie. Il
prescrit une géographie dogmatique où la direction finale est contraignante. Il fixe le corpus, organise la
lithurgie et motus et bouche cousue, il
prend son profit et disparaît avec la caisse pendant qu'on cherche dans notre missel la définition
de ses incantations.
Il attendait son jour
Elle sentait venir son tour
Elle a cogné aux portes
Il a frappé un mur
Se sont retrouver dans l'décor
Totalement nus dans l'champs
Ils s'espéraient l'dimanche
Mais nous étions lundi
Le suicide, il est partout
C'est fou !
Il est demain dans celle qu'on aime le plus au
monde et qu'on plantera là pour aller refaire sa vie avec une plus jeune avec
des seins plus gros et un potentiel de rides qui n'est pas encore apparent. Il
est dans ce coup de téléphone qu'il attend depuis bientôt dix ans et dans
lequel elle lui dirait qu'elle rentre à la maison. Il est dans ce téléphone qui
se tait alors qu'elle oublie et oubliera pour la vie alors que lui s'entête à
aimer pour toujours. Il est dans l'absence qui rend vieux. Il est dans le vide
qui rend nul. Il est dans le néant quand on se croit plus gros que le boeuf. Il
est dans les limbes quand on pense que demain les poules auront des dents et
qu'on va enfin finir par pondre un oeuf.
Le suicide est partout
C'est
fou !
Il est dans cette neige noire que nous a
décrite Hubert Aquin avant de s'envoyer ailleurs vérifier où nous étions. Il
est dans cette cette affirmation de Romain Gary qui a décidé que c'est ce qu'il
a fait de mieux parce que notre intention était de faire encore pire. Il est
dans cette orange verte qu'a bouffée Claude Gauvreau parce qu'il jugeait que
les carottes étaient cuites et que les orignaux épormyables ou pas , ils ne
chargent plus personne dans cette toundra morale où il ne pousse que du lichen.
Il est dans cette menterie de Don Quichote qui a promis de nous délivrer des
moulins à vents et qui nous laisse tout seul à nous battre contre des millions
d'éoliennes. Il est dans Jack Monoloy qui s'est planté le bouleau dans l'oeil
avec sa Mariouche dans le creux des artères pendant que le fiel du blanc
coulait ses peines sous la rivière Mingan. Il est dans le songe absolu de
Gérard de Nerval qui s'est foutu le feu dans ses filles à trop chercher sa
foutue Sylvie à un point tel où il ne savait plus trop si elle s'appelait
Adrienne, Angélique, Octavie ou Jemmy. Il est aussi dans Pauline et Dédé Fortin
et c'est peut-être moi le prochain sur la liste parce que personne ne m'écoute
et que le diable s'en doute et que celle
que tout le monde connait le nom et qui a oublié le comment je m'appele ignore
tout du mot déroute et de ce qu'il en coûte pour retrouver sa trace quand on a
été tellement recyclé qu'on à peine à penser qu'un jour on a eu une origine en
quelque part.
Le suicide est partout
C'est fou !
Il est dans celle qui a autre chose à faire que
d'attendre le jugement dernier et qui veut se faire une idée de la condamnation
qui l'attend et qui préfère exécuter elle-même la sentence qui sortira des
vernis qui prennent l'éternité à s'orienter, à tout cartographier, à repérer, à
démontrer que oui si nous le voulions tout pourrait être autrement. Il est
aussi dans la trahison des clercs, dans le renforcement positif des muses, dans
l'ablation de la luette des sirènes et des marins d'eau douce. Il est également
dans le mandat du huissier, dans la suffisance du banquier, il est le puck sur
la palette du bâton du joueur de hockey qui passe à trois pieds du filet, il
est dans l'incompétence du garagiste, dans les manoeuvres sournoises de l'agent
d'assurance, dans l'agressivité du concepteur de pubs, dans le harcellement de
la vendeuse de pilules. Il est itou dans ce chauffeur de taxi qui prend tous
les détours possibles pour que la facture se sale d'elle-même pendant que le
client finit par conclure qu'il ne sait plus du tout à quel endroit il avait
décidé d'aller.
Le suicide, il est partout
C'est fou !
Il rode, le suicide. Il longe le mur et
t'attend avec une brique et un fanal au bas de l'escalier. Il t'espère avec un
chien de sa chienne parce qu'il veut t'en sacrer toute une. Il veut que tu
manges ta main et c'est lui qui va manger l'autre demain. Il veut que tu ronges
tes bas, ton frein, tes sens. C'est un fantôme, le suicide. Il a des dents et
mord tout ce qui bouge parce que son appétit est assoiffé de sang et qu'il est
capable d'envaler en une seule bouchée tout ce que l'humanité cultive pour
nourrir son prochain afin qu'il soit le plus gras et le plus dodu possible
quand viendra le temps de passer par l'abattoir.
Le suicide, il est partout
C'est fou !
Il est dans cette cigarette qui grille à tout
jamais. Il est dans cette dose toujours de plus en plus grosse. Il au fond de
cette bouteille qui ne sait plus si un jour elle connaîtra la mer. Il est dans
ce condom pour lequel le Pape a dit non. Il est dans cette sonde parti pour
Pluton avec des instruments plus fins que les autres mais qui saurait même pas
t'indiquer le chemin pour te rendre jusqu'à la nuit. Il est dans ce
scientifique qui dit qu'on n'est que de la poussière d'étoiles qu'on est si petit
petit minus et minable que c'est inutile de parler de soi. Il est dans le
dieu-nature, le dieu-argent, le dieu-liberté, le dieu prêt-à-porter, le dieu
fait-sur-mesure. Il est dans le géologue qui te prend pour un grain de sable.
Il est dans le philosophe qui est convaincu que t'es une aiguille dans une
botte de foin. Il est dans le physicien qui te confirme que tu n'es qu'un
petit-petit-petit point dans le vaste univers. Il est dans le médecin qui
découvre que tu n'es qu'un microbe dans le champs de compétence condescendant
des pathologistes.
Le suicide, il est partout
C'est fou !
Il est dans ce lecteur qui n'ira pas au bout de
ce texte parce qu'il en a assez vu et qu'il est temps de passer à autre chose
et de parler des vraies affaires parce que dans le fond ça l'arrange
pas-à-peu-près de jamais savoir comment les histoires se terminent. Il est dans
l'arrogance de ces formules toutes prêtes que les thérapeutes patentés et les
chalatanes de la pensée magique exposent à la télé dans ces émissions où l'on
nous prend pour des deux de piques où l'on nous balance des « c'est son choix »
et des « on est l'artisan de son malheur » et où l'on nous vend des lumières au
bout du tunnel tout en sachant très bien que ce qui nous pend au bout du nez c'est un TGV qui va nous faire du rentre
dedans en nous révélant qu'on est qu'un niaiseux de dépendant à l'air qu'on
respire, à l'eau qu'on boit et au temps qui passe.
Le suicide, c'est fou
Il est partout !
l est dans le fürher qui sommeille en chacun de
nous, dans le nazi qui dit « tu veux faire d'la boucane alors tant pis, moi
j'te gaze ». Le suicide, c'est l'aryenne qui fait la belle avec ses rondeurs
suggestives et succulentes et qui impose ses maquillages et qui traite la laide
de juive et de négresse. Le suicide, c'est la race qui se fait des muscles au
gymnase, c'est celle qui fait refaire sa face chez le chirurgien, c'est celui
qui bande à qui mieux-mieux. C'est la thailandaise qu'on pénètre de tous les
côtés. C'est la cambodgienne déflorée. C'est la birmane déviargée. C'est la
femme violée qui ne rêve qu'à sa virginité et qui se ferme les jambes parce
qu'on lui a fait la haine comme le chante si courageusement Lynda. Le suicide,
c'est le goulag, le camp de concentration, c'est la Sibérie, Auscwitz et
Guantanaméro et c'est Bordeaux et c'est Rivières-des-Prairies et c'est la
réhabilitation, la rééducation, la réintégration, l'insertion, l'intégration,
c'est l'équipe, l'entreprise, le tous pour moi et le tout au boss et les restes
pour celles et ceux étouffés par la sueur.
Le suicide, il est partout
C'est fou !
Le suicide, c'est Cro-Magnon qui dit à
Néanderthal que désormais « je prends tout l'espace ». C'est la disparition des
Dorsétiens qui possédaient le Kanada il y a trois-mille ans et qui se sont fait
passer un « Kébek » comme on en passe encore aujourd'hui à tous les déportés,
les expatriés, les exilés, les expropriés, les délogés,
les-vendus-sur-place-et-pour-pas-cher. C'est également le dernier des Mohicans
et les 80 millions de faces en terre-cuite qui vivaient aux states avant que
les étasuniens nordistes comme sudistes, red-necks ou quakers décident que le
way of la vie allait se passer comme ils en avaient envie. Le suicide, c'est la
fin de Val-Jalbert au Saguenay et celle de Girvin en Saskatchewan et de Saint-Octave
en Gaspésie et la noyade de Saint-Ignace en Haute-Mattawinie quand le gros
taureau lui a pissé dessus en pleine nuit presquement sans l'avertir et qu'il a
eu tout juste eu le temps de sauver ses morts d'une deuxième lente et sordide
agonie. Le suicide, c'est Laval qui a digéré Pont-Viau et Sainte-Rose et
Saint-François. C'est également Mirabel qui veut pas qu'on se souvienne qu'à
Saint-Scholastique tout le monde avait un fusil sur la tempe et une épée de
Damoclès au-dessus du cerveau.
L'homme est un pauvre produit périssable
Une matière première trop souvent haïssable
Un triste hère pas très présentable
Dont le cervelle gèle dès que c'est pas rentable
Même pas capable
d'être un peu serviable
Qui préfère vacquer à ses affaires
Plutôt que de voler au secours de son frère
Le suicide, c'est fou
Il est partout !
Existe-t-il un parapluie
Qui cède pas au premier ennui
Le suicide, c'est l'utopie qui chasse l'Éden à
grands coups de péchés originels parce que le show must go on et que l'économie
a besoin de choux-gras et de patates chaudes pour empifrer l'état-festival ou
l'on rit en choeur où l'on jazze où tu meurs en se branlant le saint-tite
de Sainte-Marguerite à Saint-Jovite en
pêchant des crevettes dans tous les Matanes du monde entier.
Le suicide, c'est la faute d'orthographe dans le mot amour, c'est
l'erreur de calcul dans un plus un fait
deux, c'est le aucune de ces réponses dans le test objectif et c'est le et/ou dans la recherche
de son authenticité.
Le suicide
c'est la carrière qui a évincé la vocation
Le suicide
c'est le professionnalisme
qui gère la bonne intention
Le suicide
c'est l'éducateur
qui supplante le pédagogue
Le suicide
c'est la formatrice
qui régente la militance
Le suicide
c'est la star qui engorge
celle qui cherche sa voix
Le suicide
c'est l'agro-alimenteur
qui étouffe le paysan
Le suicide
c'est le touriste
qui écarte le voyageur
Le suicide
c'est l'hostie de trompette
qui canarde ses grosses notes noires et croches
et sales
sur le dos de la petite flûte à bec
Le suicide
c'est le success-story le réality-show
le quizz qui infectent
le moment de douceur et de tendreté
Le suicide
c'est le best-seller
qui veut rien savoir
des poésies sublimes
Le suicide,
c'est tout ce qui aurait du
être tant si on avait pris la peine
un tout petit moment
de réfléchir avant de vouloir
tout dire en même temps
Le suicide
c'est demain parce
que personne ne peut prédire l'avenir
c'est aujourd'hui
parce qu'on n'en peut plus
de vivre un jour à la fois
c'est hier
parce qu'on ne tire pas
dans les cartes cette chance
de voir venir le coup
parce ce que
c'est toujours par derrière
qu'il nous pète en pleine face.
Le suicide
C'est fou
Il est partout
Et il dort comme l'amour
En chacun de nous
Nous suicidons toujours
celles et ceux
qu'on aime le mieux
et c'est toujours
dans
le seul objectif
de sauver notre peau