Chanter
l’histoire d’un type qu’avait un drôle de
boulot
Pas vraiment
triste, mais pas franchement drôle non plus
Qui soignait
les dingues, les déglingués du ciboulot
Y'sait pas
c’que la d’dans, il lui avait plu
Avec la
ribouldingue des effectifs compressés
Tourner en
bourrique cause aux planning surbookés
S’y ajoute le
travail du gratte-papier ennuyeux
Alors qu’il
voulait toujours faire de son mieux
En fin de
journée, John s’en va, il quitte les
fous
Il force sur
les mollets, fait avancer son biclou
Il s’en va
respirer ailleurs qu’entre les murs
Il s’en va
s’aérer la tête dans la nature
L’avait une
figure de môme, le sourire de l’affable
Y s’posait des
questions sur le sens de ses actes
Les gens qu’il
rencontrait lui causaient d’leur histoire
Tout ça il le
gardait en lui, un peu comme dans une
armoire
Fallait
digérer toute la souffrance de ces autres
Autistes,
dépressifs, schizos et alcoolos
Malgré la
charge morale qui l’écrasait telle une
gauffre
L’était jamais
à se plaindre comme un Caliméro
En fin de
journée, John s’en va, il quitte les
fous
Il force sur
les mollets, fait avancer son biclou
Il s’en va
respirer ailleurs qu’entre les murs
Il s’en va
s’aérer la tête dans la nature
Il offrait
gratis son écoute, sa générosité
Mettre du lien
entre tous était son turbin
Il avait pas
besoin de publicité
Y s’voulait
humain comme tout un chacun
Il connaissait
sa chance, son privilège à lui
Pas avoir
l’âme en morceaux, en lambeaux
Comme ces
abîmés souvent très anéantis
Il faisait de
chaque instant quelque chose de beau
En fin de
journée, John s’en va, il quitte les
fous
Il force sur
les mollets, fait avancer son biclou
Il s’en va respirer ailleurs qu’entre les murs
Il s'en va s'aérer la tête dans la nature
Et John pensait en rentrant chez lui
Que sa vie sentait un parfum
d’unique
Il était homme libre, le jour, la
nuit
Il n’avait pas à vivre d’oppression... la
folie