Le texte qui suit au titre évocateur est écrit par Bruno, fidèle rédacteur du Passe-Muraille et nouveau président de l'association



Ce qui nous manque pour être heureux.

Des esprits pernicieux pour ne pas dire pervers et séditieux, soutiennent que si nous avions une juste vue des choses et le sens de la mesure, nous saurions faire la part entre ce qui est exactement nécessaire pour assurer un minimum vital et le superflu, ajoutant, ces anarchistes et béotiens contempteurs de la civilisation, que la société capitaliste et de consommation crée des besoins inutiles pour qui sait vivre vraiment et que l' " ON "nous ferait croire (via la pub notamment) que pour être il sied d'être riche, beau et intelligent plutôt que pauvre et sage.

Ah que voilà une philosophie une vue de l'esprit qui ne résiste pas à l'épreuve des faits, car à la vérité ne sont vraiment heureux, ainsi qu'en témoignent des magazines culturels de Haute tenue tels que " Paris-Match " " Voici ", " Gala ", etc, etc, que ceux qui " réussissent, comme par exemple, le riche, beau et intelligent A. Ledon, ce sublime artiste dont tous les hommes sont jaloux et qui fait rêver toutes les femmes, ce qui prouve bien, si besoin était, que sans la richesse, la beauté et l'intelligence d'A. Ledon on ne peut connaître cette fameuse vraie vie qui selon Rimbaud est absente.

Pas étonnant que Rimbaud ait écrit cela, vu que le pauvre, il était loin, bien loin ! d'être aussi beau, riche et intelligent qu'A. Ledon, lequel, répétons le, rend jaloux tous les hommes et fait rêver toutes les femmes, ce qui prouve bien… Et c'est " normal " dans la mesure où à qui n'a pas le physique, le cerveau de premier ordre et la fortune d'A. Ledon, il manque toutes les conditions pour accéder à l'essentiel, soit s'envoyer toutes les jolies filles qu'on veut, ce qui constitue, nul ne l'ignore, le but ultime de l'existence ; à telle enseigne qu'à son agonie le physicien-plombier Albert Steinein murmura dans un dernier soupir " si c'était à refaire, j'choisirais d'être A.Ledon, Ah !, que n'ai-je travaillé dur comme lui dans ma jeunesse pour acquérir à la force du poignet sa stature d'athlète, ses traits apolliniens, sa divine intelligence et sa richesse, et ainsi me taper des tas de bonnes femmes. "

Eh oui, A. Steinein se rendit, mais un peu tard, à l'évidence, découvrant enfin l'absolu devant lequel tout est néant, et non relatif. En effet, que ne sommes-nous des A. Ledon !. Si nous étions tous comme lui, la société de consommation serait parfaite, et M.M. Racket…Hum non…Rackchi et PeanJoss seraient contents, car par le fait il n'y aurait plus de jalousies entre les hommes et se serait donc le paradis sur terre (ou du moins en France, mais comme la France a toujours, ainsi que chacun le sait, donné l'exemple au reste du monde …).

BRUNO.