L’interview  Didier Martin, par Céline.

As-tu toujours été infirmier 
Non, avant d’être infirmier j’ai fait plusieurs métiers. Mon père avait une scierie, j’ai travaillé dans les métiers du bois. L’entreprise a fait faillite, je n’ai plus bossé là dedans. En sortant de l’armée, j’ai travaillé comme chauffeur routier  ; j’ai travaillé à l’étranger aussi, pendant quelques années, dans des agences de voyages… . Juste avant de devenir infirmier, j’étais routier.

A quel moment as-tu décidé de devenir infirmier 
Par hasard  ; parce que je connaissais quelqu’un qui était infirmier, il m’a parlé du travail qu’il faisait, j’ai passé le concours, c’est comme ça que je suis devenu infirmier.

Dès le début en psychiatrie 
Oui, un peu par hasard  ; à l’époque où j’ai fait la formation, il y avait le diplôme spécifique d’infirmier de secteur psychiatrique.

Depuis que tu travailles en psychiatrie, comment ont évolué les façons de soigner 
Les services ont été de plus en plus ouverts, les grands hôpitaux ont éclaté, on soigne de plus en plus les gens à l’extérieur  ; c’est à dire dans des structures comme le Club, les CMP, les CATTP… . Il y a de plus en plus de soins qui se font à l’extérieur de l’hôpital  ; ce qui est sûrement une bonne chose.
Avant c’était quand même très rare qu’on sorte de l’hôpital. Il y avait des activités, mais qui se faisaient pratiquement toutes dans l’hôpital. Très très peu de sorties à l’extérieur, c’était extrêmement rare. On faisait quelques séjours thérapeutiques, mais très peu d’interventions à l’extérieur.

Tu as travaillé dans plusieurs hôpitaux 
Ici c’est le septième. J’ai commencé à St Cyr au Montdore, dans la banlieue lyonnaise  ; ensuite à Thonon les Bains, [j’y étais pendant deux ans  ], dans un service de psychiatrie à l’hôpital général  ; puis à Grasse, au CHG aussi  ; pour l’hôpital de Bassens, mais j’étais détaché, je travaillais dans la vallée de la Maurienne. Ensuite comme cadre à Sète, mais détaché à l’hôpital de Montpellier. Ensuite à Briançon, comme surveillant chef, et de Briançon à Laragne.

Comment es-tu devenu chef des cadres infirmiers 
J’ai fait l’école des cadres à Lyon, pendant un an. Ensuite j’ai été nommé surveillant, puis au bout de quelques années, surveillant chef, à Briançon.

En quoi consiste ton travail 
Coordonner l’ensemble des unités, le travail de l’ensemble des cadres, de telle manière qu’il y ait une continuité, un suivi, au niveau de l’ensemble du service. C’est un peu compliqué  De façon à ce que toutes les unités, de Veynes au Savoie, au Club, au Foyer, au Perce Neige…, nous travaillions ensembles. Je suis aussi ce qu’on peut appeler une personne ressource auprès des cadres.
Nous sommes deux, il y a Gilles aussi, parce que c’est un grand service, il y beaucoup d’unités, cela représente beaucoup de travail.

Voudrais-tu encore grimper des échelons 
Non  ; je pense que j’ai atteint mon seuil de compétence. Je ne suis pas intéressé par la fonction d’infirmier général. Cela demande une formation, il faut repartir un an dans une école, à Rennes, et ça m’éloignerait encore un peu plus de ce qu’on appelle le soin.

Arrives-tu à avoir des contacts avec les patients, sinon cela te manque-t-il 
J’en ai quelques-uns uns, pas beaucoup  ; j’essaie de me tenir informé de ce qui se passe dans les unités, c’est pour ça que je participe à un maximum de réunions. C’est sûr que j’aimerais toujours en avoir plus. C’est toujours agréable des moments comme ça, quand quelqu’un vient me voir, qu’on peut discuter un moment  ; même dans le cadre d’une interview  La porte de notre bureau est toujours ouverte aux patients  ; il y a toujours la possibilité de trouver un moment pour qu’on se rencontre. C’est quelque chose à quoi nous tenons beaucoup Gilles et moi.

C’est quelque chose qu’il faudrait faire savoir  (C’est fait)
Il y a des patients qui le savent, qui viennent.

As-tu lu les deux premiers numéros du journal  As-tu des critiques 
Oui  ; j’ai parcouru le premier, lu le deuxième. J’ai beaucoup aimé. Mais peut-être faudrait-il mieux définir un thème par numéro, avec plusieurs articles autour, écrits par des personnes différentes.