Le soldat sur le divan
A ne plus supposer que la vie se suppose
Et toujours avancer dans des traverses closes
A penser des pensées et des milliards de roses
A ne plus supposer que la vie se repose
Là où tu as su poser ce que ta bouche osait
Dans mes traverses closes
A donner des baisers et des milliers de choses
Comme ces mots dits qu’on entrepose
Et les souvenirs non mérités
Qui rejoindront, qui sait, les restes du Titanic
Dans ma tête découverte comme une autre Amérique
A ne plus supposer que la vie se suppose
Je cours après une seconde hypothèse
Serais-ce comme une nouvelle chance ?
A penser mes pensées, la vie en devient rance
Paradoxe curieux me voici dans l’errance
Dans mes traverses closes ,un cœur qui se balance
Comme je balançais naguère ma première hypothèse
A ne plus supposer que la vie se suppose
A penser sans oser ce que les pensées osent
Et oser sans pensées derrière la fenêtre close
Ma tête capitonnée gouverne l’ingouvernable
Moi !
J’avais cru dresser toutes les hypothèses
comme d’autres rédigent leur thèse
Pensées droites comme des soldats
Alignées, raidies pour la bataille
Dans cette mesure experte,
Cet ordre pathétique
Comme ce vase chimérique
Dans lequel baignait
L’unique!
A ne plus supposer que la vie se suppose
A croire que la certitude peut remplacer la chose
J’ai enterré l’unique sous des milliers de roses
J’ai cru crevé dans mes traverses closes
Une victoire qui décompose…
Et c’est comme un soldat tombé à la renverse
Qui tourne le dos sans pour autant rendre l’âme
Que j’ose. Enfin j’ose.
E.Peltier