Passage à vide que déguisent les mots cutanés
De la chappe de plomb jusqu’au fond de l’iris
J’ai ce jour là longtemps regardé
Les passages colorées d’une trop brève esquisse.
La tristesse a recouvert de sa plume
Les passages à vide de ma vie ordinaire
Un train pour la guerre quitte ma plume
Et les passages ordinaires d’une vie secondaire.
A l’autre bout du monde, l’enfer
Les passages hurlants de défaites ordinaires
L’image dans mes yeux de cadavres ordinaires
Passage à vide des vies de l’éphémère.
Et je rêve de ces matins où ne quittent ma plume
Que les envolées d’ôcre des oiseaux de passage
Ondulant de rose et dégageant les brumes
De mes passages à vide pleins de tristes présages.
Et je rêve de ces matins aux bordures offertes
Où les mots duveteux goûtent aux aubes bleutées
Des aurores nouvelles aux espérances vertes
D’un train drappé de blanc symbole de paix et fête
Et je rêve de tous ces matins ovales
Où les caresses légères des vies arithmétiques
Ouvrent des fenêtres aux bordures banales
Tournant et mon visage et mon cœur prophétique
Vers les envolées d’ôcre des oiseaux de passage.