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les corps personnels !

Ces corps informels !
Passe leur vie comme fine dentelle,
Leurs bras sont accoudés au pont
Leurs jambes fléchissent jusqu’au prénom.
Ces corps impersonnels !
Il semble qu’une syllabe habille
Cette femme au cœur de dentelle.
Ses bras parlent littérature
Ses jambes réfléchissent jusqu’au prénom

Le tien porté, comme chapeau au vent
Le tien porté, comme drapeau devant
Le tien porté vers mes dentelles de déportée
Le tien usé comme une étoile au front.

Ces corps informels !
Tous ces prénoms personnels !
Comme sonne la vie qui bat de l’aile
Je ne suis plus hongroise dit-elle.
Mon nom porté comme chapeau devant
Mon nom porté comme drapeau de vent.
Je ne suis plus hongroise dit-elle

Ces corps oubliés !
Passe la vie passe la vie
Passe l’oubli oublié
Il arrive qu’une seule syllabe
Trace le chemin des exilés
Leurs bras parlent littérature
Passe la vie, la vie est dure
Je ne suis plus hongroise dit-elle.

Ces corps de barbelés !
Dentelles moribondes
Ces corps de trépanés
Leurs bras parlent l’impossible
Passe la vie, la vie pour cible
Je ne suis plus hongroise dit-elle.

Elena







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