Condamnation d’une psychiatre à Marseille, en pleine confusion de genres !

        En condamnant à un an de prison avec sursis une psychiatre de Marseille
pour un meurtre commis par un de ses anciens patients, le tribunal
correctionnel de Marseille vient de franchir un cap lourd de conséquences
pour les patient-e-s et les professionnel-le-s.
        Parce que ce jugement s’appuie sur l’illusion d’une quelconque
prédictivité liant violence et pathologie mentale, d’autre part en faisant
porter une responsabilité pénale à l’ensemble des soignants en psychiatrie.
Aboutissement de nombreuses années de stigmatisation de la maladie mentale
et de dérive sécuritaire dans le dispositif de soin en psychiatrie, ce
jugement pèsera  lourdement sur l’ensemble des décisions prises au
quotidien par les soignants. Ce verdict annonce le règne d’une psychiatrie
pétrifiée et ultra sécuritaire. Il repose sur l’idéologie du risque zéro et
a pour conséquence de menotter les pratiques soignantes en psychiatrie.
        La fédération SUD Santé Sociaux dénonce cette confusion entre soin
psychiatrique et maintien de l’ordre public, en dénonce les effets néfastes
pour la liberté des personnes soignées et pour les professionnel-le-s.
        La fédération SUD Santé Sociaux exige par ailleurs que la loi du 5 Juillet
2005 soit abrogée et que soient mis en œuvre les moyens d’une réflexion
propice à l’élaboration d’un plan d’organisation des soins en psychiatrie
et de son financement.      

           La fédération rappelle que la psychiatrie
publique nécessite un plan d’urgence. Les conditions d’accueil et de soins
et les conditions de travail sont partout dégradées.  Il est temps de
redonner à ses acteurs les moyens de soigner dans le respect de la liberté
des personnes et d’offrir à la population souffrant de troubles
psychiatriques les soins de qualité auxquels elle doit pouvoir prétendre.

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