La Haute Autorité est tombée bien bas !
Une nouvelle tartufferie.
Le
collectif des 39 prend acte des dernières décisions de la Haute
Autorité de Santé (HAS) concernant l’autisme, et qui interdit de fait le
packing « sans exception », sauf dans le service du Pr Delion où une
recherche est en cours
depuis
deux ans à la demande du ministère de la Santé… Ainsi une décision est
prise sans attendre les résultats de ce travail important qui sous la
pression de lobbies dictant leur conception de la maladie, imposent de
se détourner du
soin.
Nous soutenons avec force notre collègue Pierre Delion, pris au milieu
de cette tourmente, et de cette double contrainte : mener une recherche
sur une pratique désavouée par la HAS !
Mais
comme nous le pressentions, cette affaire est loin de se limiter à
l’autisme, bien loin de s’appuyer seulement sur le lobby de certaines
associations de parents, se plaignant d’un manque d’accueil de certains
praticiens, de certains
dogmatismes.
Le
scandale de l’insuffisance de moyens, de lieux d’accueil et de prises
en charge intensive n’est absolument pas pris en compte.
Dès
l’annonce de la décision, le président de la HAS a affirmé qu’il
s’agissait d’en finir avec une psychiatrie adossée à la psychanalyse et
qui serait incapable de faire ses preuves.
Le
propos, s’il a le mérite de la clarté, se présente comme une véritable
déclaration de guerre contre la psychiatrie relationnelle. Il bascule
même dans un négationnisme, occultant les plus de soixante années de
travaux, de recherche, de
résultats
thérapeutiques que nous devons à Françoise Dolto, Maud Mannoni, Tony
Lainé et Roger Misés pour ne citer que les plus illustres praticiens
français reconnus dans le monde entier.
Le
président de la H.A.S. qui avait aussi masqué ses conflits d’intérêt
avec l’industrie pharmaceutique, vient rejeter la psychiatrie que nous
pratiquons, ouverte sur l’altérité, ouverte sur tous les autres champs
du savoir, dans sa prise en
compte du transfert, de l’inconscient et le du désir humain.
Si
nous avons à rappeler après la mise en place de la loi indigne du 5
juillet 2011 que les patients ne sont pas des criminels potentiels, bons
à enfermer ou à traiter de force à domicile, nous sommes aujourd’hui
confrontés à l’extrême
violence
d’une volonté d’éradication de la psychanalyse et de la psychothérapie
institutionnelle, d’une psychiatrie où la dimension relationnelle est au
cœur de tout processus de soins, où la dimension psychopathologique
n’est pas
déniée ou rejetée.
Aujourd’hui
le packing, et demain l’interdiction de tout ce qui tisse la vie
quotidienne et relationnelle dans les institutions: les médiations qui
s’appuient sur les activités thérapeutiques, les repas pris en commun,
les ateliers d’expression
et de création etc.
Tout
ce qui ne peut être « évalué » dans l’immédiateté, dans la « preuve »
par des chiffres, des statistiques, et qui se trouve en rapport avec
l’inestimable du désir humain, se trouve ainsi invalidé explicitement
par la HAS !
Nous
nous trouvons sous le coup d’un « interdit professionnel » et d’une «
police de la pensée » où il s’agirait de bannir tout un pan du savoir
humain. Cet interdit s’applique de facto aux familles et aux patients
qui seraient demandeurs
d’une thérapie autre que celles recommandées par cette instance.
Ne
nous y trompons pas, ce diktat tente de discréditer une conception de
l’humain qui considère que tout homme ne peut en aucun cas se réduire à
être un tas de molécules ou un objet à adapter ou à rééduquer.
Les
recommandations, les accréditations, les protocoles et certifications
nous imposent un carcan étouffant toute initiative soignante,
l’envahissement d’une bureaucratie abêtissante, la mise en place d’un
système à même de nous
empêcher de soigner.
Ainsi
après les ridicules recommandations de bonnes pratiques sur les TOC et
la dépression, où tout référence psychopathologique est soigneusement
évitée, L’HAS démontre à nouveau sa partialité, son incompétence, son
pouvoir de
nuisance.
Un pas supplémentaire vient d’être franchi :
La HAS et son président se discréditent complètement
En
posant ces actes la HAS se révèle au grand jour comme l’instrument
d’une idéologie implacablement réductionniste, dégradante et régressive.
C’est pour ces raisons que nous demandons aux candidats à l’élection présidentielle de se prononcer (entre autres) sur :
L’arrêt
immédiat de tous les processus d’accréditation et de certification, des
recommandations de “bonne pratique “ et “des conférences de consensus”,
validés dirigés et imposés par l’HAS, dont l’objectif d’une mise en
normes des
pratiques,
protocolisées et homogènes, est anti thérapeutique, destructeur des
soins et constitue un obstacle majeur à des soins psychiques de qualité.
Aussi
le meeting du samedi 17 Mars revêt-il une importance cruciale au cœur
de cette campagne électorale. Les soignants, les familles et patients
qui sont au programme, avec des scientifiques et des philosophes, vont
expliquer les
raisons
de leur refus d'une instrumentalisation de la science. Nous
réaffirmerons notre mot d’ordre d’arrêt de toute cette folie évaluatrice
et normative.
Le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire