Hospitalier d’Office

 


 

Comme si ces quelques mots pouvaient me faire du bien,

M’aider à voir comment envisager demain.

Comme si ces nombreux maux pouvaient partir enfin,

Me permettre d’expliquer comment je vois le soin.

Comme si cet espace de parole peut sembler salutaire,

Besoin d’extérioriser ce qui  met en colère.

Comme une réalité, qui petit à petit m’enferme,

Un protocole de soin qui voudrait dire « la ferme ».

 

Comme une parole de soignant  qu’on ne veut pas écouter,

Un séjour de patient qu’on nous demande d’écourter.

Des soins à bas prix pour  soignants écoutant,

Des patients peux coûteux, c’est bien plus important.

Comme un désir de dire stop, je ne me reconnais plus,

Dans cette psychiatrie où la parole n’est plus.

La souffrance du  patient, on veut en tenir compte,

Même si elle ne rentre pas dans  le grand livre des comptes.

 

Hospitalier d’office,

Enfermé par un système qui  ne veut plus dire  soignant.

Hospitalier d’office,

Les décrets, les réformes ne parlent que d’argent.

 

Comme si un président pouvait tout se permettre,

Nous imposant  ensuite d’appliquer à la lettre.

Comme si ce président, marchant sur des valeurs,

Piétinait les soignés, défiant tous leurs malheurs.

Comme si ces politiques pouvaient comprendre aussi,

Santé ne rime surtout pas avec économie.

Comme si toutes ces réformes devaient pouvoir résoudre,

Toutes les douleurs qu’on ne peut pas dissoudre.

 

Comme si derrière les portes d’un hôpital en crise,

Capital devenait le mot d’ordre et de mise.

Comme si tous les patients qui du fond de leur lit,

Devaient comprendre aussi que la psy c’est fini.

La souffrance à un prix mais celle de la vie,

Mais coûte que coûte, faut des économies.

Tant pis  si les fous, on s’en fout complètement,

Aujourd’hui la mode est à l’enfermement.

 

Hospitalier d’office,

Pas envie de m’échapper, il faut que je dénonce.

Hospitalier d’office,

Je prends donc la parole,  faut pas que je  renonce.

 

 

Il est temps de sortir de ce coma profond,

Pour dire que l’hôpital n’est pas une  prison.

Qu’il est grand temps de se réveiller enfin,

Retrouver un véritable objectif de soin.

C’est le moment  d’ouvrir en grandes toutes les portes,

Faire sortir la folie, les peurs en quelque sorte.

Donner enfin l’espoir à ces gens en souffrance,

Sortir de ces délires, de toutes ces gouvernances.

 

Donner enfin la parole aux patients,

Ceux qui subissent tous ces mauvais traitements.

Boucler celle de ces gouvernements,

Qui font des lois sans savoir comment.

La maladie, est dure, pour des instants violents,

La politique épure  les comptes idiotement.

Pas question de donner alors un chèque en blanc,

Ma décision est prise, protégeons les patients.

 

Hospitalier d’office,

Dénoncez, on nous ment.

Hospitalier d’office,

Une lutte de tout instant.

 

 

Divan le terrible

MARS 2009