REPONDRE A UNE PSYCHIATRIE EN CRISE OU A UNE PSYCHIATRIE DANS LA CRISE ?


Pour les Verts, il est positif d’annoncer un moratoire sur la fermeture des lits, mais ceci ne peut se concevoir que dans une réflexion d'ensemble après un examen par région, département, établissement et secteur, car est-ce de lits supplémentaires à l'hôpital dont la psychiatrie publique a besoin ou plutôt d'un développement dans la cité de structures sanitaires, sociales et médico-sociales alternatives ou complémentaires ?

Si le plan Douste-Blazy apporte un certain nombre de réponses en termes de moyens matériels, il est absolument muet en ce qui concerne l’action sur les causes.

Si la France est la première consommatrice de psychotropes au monde, si on observe depuis plusieurs années une montée en charge des incivilités et des violences, qui concourent à la fragilité psychique de la population, si le lieu de travail est de plus en plus un lieu de souffrance psychique et de harcèlement, la réponse n’est pas seulement dans l’organisation et les moyens des soins psychiatriques.

Ces pathologies nouvelles sont la conséquence de la société actuelle où l’hyper consommation engendre l’hyper frustration. Le harcèlement publicitaire fragilise l’individu confronté à l’absence de limites et de garde fou au moment de la crise d’angoisse. La précarité et l’exclusion aggravent ce phénomène.

Avant tout, la société française est malade de la politique libérale qui déstructure les liens sociaux et accentue la précarité. Or, c’est le même Ministre de la Santé qui mène par ailleurs une politique visant à défaire le système solidaire d’assurance maladie, principal filet de soutien face aux aléas de la vie. C’est le même Ministre qui siège dans un gouvernement Raffarin qui rogne les droits sociaux et maintient le chômage de masse.

Le plan Douste-Blazy dans le domaine de la santé mentale, comme pour le reste de sa politique de santé ne répond pas à l’impasse d’un modèle qui soigne les symptômes mais pas les causes.

Les Verts 4 Février 2005