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Les unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) un concept hypocrite



   

    Hôpital-prison...prison-hôpital??? Le bruyant silence des psys!  Arrêtons de tout mélanger par humanisme béat. Les bons sentiments ne font pas les bonnes pratiques: puni et malade, ça se traite! 

 

    Autant il est urgent de transférer les concentrations asilaires sur le terrain ou bassin de vie, en exigeant l'équivalence de moyens sans la fonte papivore et glischroïde systématique qui nous est imposée, autant il faut promouvoir d'urgence des hôpitaux-prisons pour les condamnés violents et les "désaxés" sexuels que nous prendrons en compte si ce dispositif élabore et prépare leur élargissement qui n'est pas notre objet. Ils seront des lieux de recherche en partenariat avec le sanitaire et l'universitaire...

    Opérons la séparation des tâches (en psychiatrie et en santé mentale) entre l'espace pénitentiaire et sanitaire, créons un espace intermédiaire qui soulage les deux précédents.

 

    Ceci s'impose premièrement par le plafonnement actuel des moyens si ce n'est leur fonte malgré les dires gouvernementaux et deuxièmement du fait que les psychiatres entendent être partout, analyser tout, mettre leur grain de sel dans tout le socius, bref se répandre  (alors qu'ils sont décimés...).

     Recentrons-nous sur notre objet (la pratique publique de secteur psychiatrique) et faisons un arrêt photo (tous modes de soins compris, psychobiosocial, psychanalyse et TCC incluses) et séparons les registres d'intervention. Il faut donc organiser une nouvelle distribution praticienne et budgétaire.

   

   Les citoyens qui ont "basculé" dans le dispositif pénitentiaire ont le droit au retour dans "la vie commune" mais nous n'avons pas les moyens de traiter les problèmes que posent certains d'entre eux dans ce cadre. Nous  articulerons nos pratiques pour que ce retour soit possible mais nous n'investirons pas les moyens du secteur dans ces domaines les plus durs et les plus difficiles qui concernent la privation de liberté des personnes réputées dangereuses à soigneusement différencier des UMD (unités de malades difficiles), j'insiste.

    Mettons fin au scandale des prisons et des SMPR dont le fonctionnement est complètement perverti par l'incarcération en préventive ou en exécution de peine de mis en examen ou de condamnés pour des crimes de violence ou de perversion sexuelles. Ceci aboutit à ce qu'établissements pénitentiaires et SMPR sont obligés de fonctionner en dehors des attributions qui étaient les leurs au départ. On n'en perçoit déjà depuis longtemps les dégâts tant sur le personnel pénitentiaire, éventuellement sanitaire que les incarcérés.

 

   

    Ces hôpitaux-prisons ou prisons-hôpitaux, ce n'est pas indifférent, auront un personnel spécifique, un mandat spécifique, des durées de séjour à la carte en fonction des peines et de la réadaptabilité estimée. Ils seront régulés par des commissions paritaires médico-judiciaires et administratives. Évidemment le risque est celui de la peine sans fin mais après tout il est des pays, même en Europe, où les condamnations se chiffrent en centaine d'années.

    Il va de soi que les droits de chacun y seront traités en conséquence, concept d'advocacy, etc.

 

    Je ne reviendrai pas sur le dispositif français complètement délirant qui consiste à condamner des justiciables à la perpétuité, pour une vingtaine d'années en fait,  cette incohérence est probablement la clé de nos difficultés dans l'ordre judiciaire.

    Le statut des personnels soignants est un statut de santé publique leur permettant de muter dans les diverses structures sanitaires et médico-sociales, entre autres; il faut ici favoriser passerelles et formations, ça coûte. Le travail accompli dans ses hôpitaux prison sera bien ciblé et spécifique, nous pourrons nous y associer, mais de notre place et de nulle part ailleurs, chacun chez soi.

 

     Ceci étant posé, on ciblera les budgets (qu'ils soient d'assurance maladie, de mutualité, de conseils municipaux, généraux, régionaux ou d'État) consacrés au travail de prévention, de cure de post-cure et de réhabilitation en psychiatrie générale et en psychiatrie infanto-juvénile dans les services publics ou équivalents de secteur et dans les services hospitalo-universitaires. Cette partie des pratiques est à détacher complètement du dispositif hôpital-prison qui est à créer d'urgence et que je viens d'esquisser. Il répondra à beaucoup de questions laissées en suspens y compris le statut des victimes et leurs familles quant à la sortie des criminels qui les ont "anéantis"