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Résistance Santé Mentale 2000

La Psychiatrie ne vendra pas son âme

Il est grand temps de quitter le registre de la plainte et de l’accablement pour le combat résolu et l’offensive.

En effet, il apparaît que face à la surdité de l’appareil d’Etat en particulier en sa forteresse du ministère des affaires sociales et de la solidarité - le secrétariat à la santé n’étant qu’un simple appendice technique - le mouvement revendicatif des hospitaliers monte en puissance. Il y a des aspects positifs notables dans ce mouvement dont la tendance à l’unité et à la concertation intersyndicales avec une radicalisation du propos. Toutefois, cette évolution est fragile et encore soumise aux pesanteurs des chapelles et corporations. Comment nier cependant qu’est donnée priorité au collectif sur la revendication catégorielle, certes légitime, priorité qui s’inscrit dans la demande de moyens plutôt que dans celle de l’augmentation salariale.

La psychiatrie participe à ces manifestations du : " trop, c’est trop " dont il faut souhaiter vivement qu’elles s’engagent dans la durée sans se satisfaire de promesses, de saupoudrages ou ravaudages. Pour nous l’enjeu est capital car la spécialité, dans sa pratique publique, est menacée de disparition ainsi que dans son histoire et sa culture, en conséquence de la prééminence comptable, seule expression visible du mono-ïdéisme politique actuel dans sa médiocrité.

Les acteurs de la psychiatrie, s’ils doivent respecter les formes traditionnelles de protestation adoptées par les syndicats dits représentatifs n’ont pas pour autant à leur déléguer le monopole de l’action et à se soucier des ruineuses et ennuyeuses rivalités d’organisations. Notre marge de manœuvre doit être totale et les mots d’ordre incisifs et mobilisateurs.

Les décideurs actuels que le cynisme inhérent à tous les détenteurs du pouvoir a gagné, ont dépensé leur capital de poudre aux yeux et leurs parades d’illusionnistes sont bien misérables. Le langage en gants blancs du consensus et la parlote conciliatrice ont fait long feu. La tutelle étouffante de l’administratif sur la thérapeutique par la voie des petits chefs aux ordres des A.R.H., elles-mêmes dans la pâle imitation de la voix de son maître et son radotage, est devenue intolérable.

Aujourd’hui, la fée informatique dépositaire obligée de l’évaluation, de l’accréditation et du financement envahit l’univers soignant. Une minorité d’entre nous se régale des game-boys qu’elle propose. Nous refusons d’être tenanciers de fichiers qui ont plus à voir avec les renseignements généraux qu’avec la pertinence clinique et d’être les obscurs employés aux écritures de l’hygiène mentale dans le jeu comptable dont les règles sont fixées par une bureaucratie obnubilée pas ses fictions arithmétiques et qui déguise sa démagogie dans un prétendu intérêt pour le patient. Le chiffre est désormais un fétiche idolâtré comme est adulé son compère le marché. Le mortifère à l’œuvre depuis longtemps s’épanouit, ces jours, avec sa panoplie positiviste de pseudo réalisme, ses farces et attrapes comme le ridicule et sinistre hôpital-entreprise, sa rigueur budgétaire, alors que les inégalités n’ont jamais été aussi grandes entre les citoyens, le pays aussi riche et les caisses de l’Etat aussi pleines.

Quelle couleuvre, quelle pilule amère veut-on nous faire avaler encore, qu’elle corde nous donne-t-on pour nous pendre avec ce multi-codage centré sur l’acte famélique au détriment de la pluralité des activités, fabriqué à la hâte dans on ne sait quelle officine, prélude au P.M.S.I., cette espèce d’enflure économico-sociale, denrée d’importation inspirée de la logique épicière des compagnies d’assurances anglo-saxonnes ? Qu’on se réfère à la pitoyable saga des points ISA auxquels sont indexés les soins dans les hôpitaux généraux !

La servilité néo-libérale a fait son temps. Défions nous des habiles et grossiers manipulateurs qui vendent une inconsistante modernité cache-sexe à tous vents.

Soyons lucides. La mise en coupe réglée du système hospitalier initiée par le budget global (1983) en sa première étape qui n’a cessé, depuis, de couper les têtes, signifie la fin programmée du dispositif de santé publique et, pour la psychiatrie, l’annulation de la portée révolutionnaire du désaliénisme.

Le discours général, certes respectable, a trouvé ses limites. A mot d’ordre clair : action directe.

Solidaires du catalogue des revendications, nous proposons de passer toutefois au plus urgent.

Nous appelons tous les acteurs de la psychiatrie,

les administratifs acquis à la cause du service public,

les responsables d’unités fonctionnelles,

les responsables de service et de secteurs,

au BOYCOTT immédiat et sans faille

du P.M.S.I et de l’accréditation

en refusant fermement de s’inscrire

dans les préalables codés réducteurs

actuellement concoctés par les A.R.H.

 

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