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LETTRE OUVERTE
à Toutes et à Tous
Dans quelques semaines, le texte de loi baptisé « pour
l’EGALITE DES DROITS des personnes handicapées, va
être présenté au Parlement et voté par les députés.
Solennellement, Jacques Chirac, Président de la
République, s’est engagé à faire du handicap un grand
chantier de son quinquennat. Avec le ministre
concerné, il s’est engagé à mettre en place une loi
basée sur deux grands principes , celui de non
discrimination et celui du droit à compensation.
Toutes les associations de handicapés ont été
associées au sein du CNCPH à des discussions
préparatoires au projet de loi. Ces discussions qui
ont duré environ un an et demandé beaucoup d’énergie
et de travail, ont été peu prises en compte en
particulier pour ce qui est du DROIT à compensation et
à l’autonomie des personnes handicapées, clef de voûte
de cette loi.
Beaucoup d’associations dont L’AFM et l’APF ont fait
savoir leur déception. Des interventions auprès du
Sénat n’ont pas permis d’amender suffisamment le texte
dans ce sens et il y a gros à parier que les
interventions polies envisagées auprès des députés ne
changeront rien. Pourquoi ? Tout simplement parce
qu’il n’y a pas de budget suffisant prévu pour
financer la réforme promise par Jacques Chirac.
C’est le sens de la réponse ministérielle qui a été
faite à Mme Thiennot Herment Présidente de L’AFM : «
Le ministère est obligé de faire des lois en fonction
des budgets dont il dispose » (extrait de son
intervention devant la commission des affaires
sociales du Sénat le 4 février 2004).
De ce point de vue, le Président de la République ne
tient pas sa promesse car elle n’est pas assortie des
moyens financiers adaptés.
Il y a un an et demi, je suis personnellement
intervenu en tant que père d’une fille lourdement
handicapée et j’ai écrit une lettre ouverte au
Président de la République et communiquée à un maximum
d’élus, de responsables politiques, mais aussi de
responsables associatifs au plan local et national.
J’ai dit à cette époque que le préalable à tout était
d’annoncer quels moyens financiers allaient être
allouées à la solidarité nationale pour les personnes
handicapées puisque les problèmes et les besoins des
handicapés sont connus depuis longtemps par tout le
monde et confirmés par le rapport du sénat nº 369 de
juillet 2002 titré «compensation du handicap : le
temps de la solidarité »
Je pense qu’il ne suffit plus maintenant de discuter
et de perdre du temps en vaines réunions puisque le
dialogue n’aboutit pas.
Toutes les catégories socioprofessionnelles savent
bien qu’il y a un temps pour la discussion et un temps
pour l’action et que les acquis passent le plus
souvent par des rapports de force.
Le texte de loi est en préparation dans une très
grande discrétion publique et médiatique et
Il appartient à mon avis aux personnes handicapées et
en particulier aux associations de handicapés d’exiger
leurs DROITS en posant fortement le problème sur la
place publique par des manifestations et toutes
actions ayant pour objectif la revendication de nos
DROITS. Manifestations pas forcément de masse et pas
forcément à Paris. Par exemple, pourquoi ne pas agir
directement auprès de chaque député dans sa
circonscription, peut être devant sa permanence. Après
tout, ce sont eux qui votent les lois
Les handicapés sont victimes de discrimination, du
fait de leur maladie ou de leur différence. Ils sont
privés de certains DROITS les plus élémentaires comme
le DROIT à l’AUTONOMIE et doivent se contenter d’être
très mal assistés.
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen dit
: « Tous les hommes naissent et demeurent libres et
égaux »
Les sous citoyens de notre République que sont les
handicapés sont victimes d’une situation de violence
institutionnelle intolérable. De plus et pour
reprendre une expression de la Présidente de l’AFM, il
s’agit pour bon nombre de malades, de la part de
l’état, de non assistance à personnes en danger. Il
s’agit de survie pour bon nombre d’entre eux
Je demande à toutes les associations de handicapés de
mettre maintenant en commun autant d’énergie et de
moyens pour revendiquer haut et fort les DROITS des
personnes handicapées qu’elles n’en mettent pour
organiser des quêtes et actions de solidarité ou de
charité tout au long de l’année.
ON NE MENDIE PAS UN JUSTE DROIT, ON SE BAT POUR LUI
Ces actions généreuses, utiles pendant longtemps pour
pallier les carences de la nation ne sont plus
prioritaires à quelques semaines du vote d’une loi qui
pourrait permettre de s’en passer en obtenant pour
les personnes handicapées leurs DROITS fondamentaux de
citoyens à part entière et remplacer les multiples
actions de mendicité humiliantes. C’est maintenant ou
jamais.
Personnellement je suis décidé à agir et j’invite les
personnes prêtes à m’aider à me rejoindre. Cependant
il est clair qu’il serait préférable pour tout le
monde que les associations prennent en main et gèrent
une nouvelle étape nécessaire dans les revendications.
C’est a mon avis leur responsabilité face à leurs
adhérents
J’en appelle également à toutes les personnalités
publiques (politiques ou non) qui le souhaitent à
faire entendre leur voix pour soutenir les
revendications des handicapés et en particulier le
DROIT à compensation et le DROIT à l’autonomie
Monsieur le Ministre, Madame la Secrétaire d’Etat aux
personnes handicapées, assez de paroles et de
déclarations, DES ACTES, un texte sans ambiguïté et un
financement adapté pour tenir les promesses de
Jacques Chirac
Recevez, Madame Monsieur, mes salutations déterminées.
Monsieur Gérard PERDREAU
140, Rue du Coteau de Parvaux
54200 CHAUDENEY sur MOSELLE
desactes@yahoo.fr