COMMUNIQUE DE PRESSE
DU 3 OCTOBRE 2007
Comme le rappelait le Syndicat de la Médecine Générale dans son
communiqué du 24 septembre : « L'engagement de médecins à exercer
dans les zones déficitaires, c'est avant tout un problème
d'aménagement du territoire. On ne peut pas fermer les hôpitaux de
proximité, dévaloriser la continuité des soins, aggraver l'accès aux
soins et, en même temps, faire une leçon de morale civique sur les
responsabilités du médecin. »
Le gouvernement semble pourtant réussir à faire croire au travers de
la remise en cause de la liberté d’installation qu’il se soucie de
l’égalité d’accès aux soins partout et pour tous sur l’ensemble du
territoire... Pourtant il pourrait s’agir une nouvelle fois d’une
attaque contre la sécurité sociale et la solidarité... Peu importe
que les dépenses de santé augmentent sans bénéfice pour la
population, peu importe que la concentration de médecins soit plus
importante sur certains territoires, l’essentiel est qu’ils ne soient
pas concernés par la solidarité... Il s’agit bien là d’accélérer la
privatisation du système de santé et d’aggraver les inégalités
d’accès aux soins. Il suffira alors de permettre à la population le
choix entre les deux systèmes :« assuranciel privé déconventionné »
et « sécurité sociale » pour liquider définitivement cette dernière
au prétexte de sauver la France de la faillite...
Nous ne céderons pas à ce leurre politique, qui entérine de fait une
médecine à plusieurs vitesses, une médecine de « territoires » qui,
comme pour l’assurance maladie et la protection sociale, répondrait à
des critères élitistes : au soleil la médecine des riches, avec la
liberté d’honoraires déconventionnés... et au « charbon », la
médecine des pauvres et des précaires, avec des médecins « militants
» de la solidarité... ou démobilisés ... !
D’autres solutions égalitaires, et fondées sur les besoins des
populations, et l’égalité devant l’accès aux soins existent
pourtant :Le manifeste des Etats Généraux de la Santé et de
l’Assurance Maladie (EGSAM) signé par l’USP et le SMG à Bobigny le
22/10/06 précise:« Nous proposons que la densité médicale et
paramédicale soit adaptée aux besoins sociaux évalués pour les
générations futures et que la répartition de ces professionnels se
fasse sur une base sociodémographique. Il sera donc nécessaire de
remettre en cause la liberté d’installation qui nous a conduit à une
impasse ».
Le Syndicat de la Médecine Générale a proposé des mesures qui
favorisent l'installation dans les zones dites déficitaires. Ce
sont celles qui développent l'organisation collective de l'offre de
soins. C’est la mise en place de « maisons de santé de proximité »
regroupant des médecins généralistes et d’autres professionnels de
soins primaires, avec des modes de rémunération qui incluent le
salariat, le forfait etc..Ce type d’organisation permet aux soignants
de sortir de l’isolement, de diversifier leur travail et de concilier
temps de travail et vie personnelle.
La dimension géographique de la carte « territoriale » de la
démographie médicale n’est pas l’unique facteur à prendre en compte !
C’est bien tout le fonctionnement de la médecine « de ville « qui
est à réorganiser : le statut, la rémunération et la formation des
médecins et paramédicaux de premier recours (soins primaires), ainsi
que leur intégration au sein de véritables Réseaux de Santé,
également en lien avec la médecine scolaire, les médecins de
prévention, et la médecine au travail, constituent les axes
essentiels et nécessaires d’une véritable politique de santé au
service des citoyens, éloignée du « clientélisme » d’une médecine
marchandisée par le néo-libéralisme sarkosien !
L’U.S.P. s’oppose donc autant à la liberté sauvage d’installation,
qu’à l’arbitraire d’un dirigisme étatique qui ne prendrait pas en
considération autant la réalité des pratiques médicales de terrain
que les besoins des populations concernées.