Notre tenons à affirmer ici notre
soutien total aux travailleurs de France Telecom. La situation d'épuisement
professionnel qui leur est imposée a fini par éclater au grand jour, mais à quel
prix!
Cependant, 24 suicides en moins de 2 ans, ce n'est pas
assez, semble-t-il : la ministre Christine Lagarde vient de confirmer dans ses
fonctions Didier Lombard, le PdG de France Telecom. Une telle impunité est
sidérante. Nous soutenons donc aussi la démarche des syndicats qui portent
plainte contre X pour homicide.
France Télécom a servi de
révélateur public, et pourtant médecins et inspecteurs du travail dénoncent
depuis longtemps la souffrance au travail et ses conséquences : fatigue, stress,
dépressions, suicides en série chez Renault, Peugeot, IBM, à la Société
générale, dans la police, les prisons, l'Éducation nationale, le milieu
hospitalier, EDF.... Et maintenant France Telecom.
Cette
situation est la conséquence d'un choix de société, du management libéral le
plus dur, de la privatisation, de la compétitivité, des pressions au travail,
qui broient mentalement et physiquement les individus. Pour maximiser la
rentabilité France Telecom supprime massivement les emplois, réorganise, pousse
à la démission. Combien de morts faudra-t-il encore pour que gouvernants et
managers soient contraints de renoncer à leurs techniques responsables de ces
drames?
Ce système est aussi mis en oeuvre dans le secteur
de la santé: la loi Bachelot accélère les restructurations, suppressions de
postes, de services hospitaliers, dégrade des conditions de travail, déjà
porteuses de stress dans ce secteur, car la vie des malades est en jeu. Les
pressions permanentes et autoritaires vont placer un grand nombre de
professionnels dans une situation de conflit ingérable entre leurs principes, la
déontologie d'un côté, et la sélection et la productivité de l'autre. Travailler
toujours plus, souvent au détriment des patients, avec les risques mortels que
l'on a déjà pu constater, nous ne cessons de le dénoncer.
Tous les secteurs sont menacés, y compris ce qui reste des services publics,
comme le montre le projet de privatisation et de libéralisation de la Poste,
rejeté de façon éclatante par près de 2 millions de
personnes.
La politique de la peur est en marche, avec ses
pressions sur les travailleurs, ses répressions, ses prisons inhumaines où les
conditions insupportables pour le personnel s'accompagnent d'une multiplication
des suicides chez les détenus.