Ce texte peut être repris, complété, diffusé, circuler comme des globules blancs contre l’infection lorsque le corps a encore les moyens de répondre et de se défendre !
Monsieur le Président de Erasme, l’auteur de « L’Eloge de Daumaison
et tant d’autres, dont ma génération a hérité du travail magnifique, et
qui ont fait de leur pratique, œuvre de libération des fécondités dont
la folie est porteuse, œuvre de libération aussi de la pensée de tous,
rendant à la population son honneur perdu à maltraiter les plus
vulnérables d’entre nous. Lacan n’écrit-il pas « l’homme moderne
est voué à la plus formidable galère sociale que nous recueillions
quand elle vient à nous, c’est à cet être de néant que notre tâche
quotidienne est d’ouvrir à nouveau la voie de son sens dans une
fraternité discrète, à la mesure de laquelle nous sommes toujours trop
inégaux ». Et
voilà qu’après un drame, certes, mais seulement un drame, vous proposez
une fois encore le dérisoire panégyrique de ceux que vous allez plus
tard insulter leur demandant d’accomplir votre basse besogne, que les
portes se referment sur les cohortes de patients. De
ce drame, vous faites une généralité, vous désignez ainsi nos patients
comme dangereux, alors que tout le monde s’entend à dire qu’ils sont
plus vulnérables que dangereux. Mesurez-vous, Monsieur le Président, l’incalculable portée de vos propos qui
va renforcer la stigmatisation des fous, remettre les soignants en
position de gardiens et alarmer les braves gens habitant près du lieu
de soin de la folie ? Vous
avez donc, sous l’apparence du discours d’ordre, contribué à créer un
désordre majeur, portant ainsi atteinte à la cohésion nationale en
désignant à ceux qui ne demandent que cela, des boucs émissaires, dont
mes années de pratique m’ont montré que justement, ils ne pouvaient pas
se défendre. Il
en va des lois comme des pensées, certaines ne sont pas respectables.
Elles peuvent être légales mais illégitimes, la révolte est donc un
grand devoir. Je ne respecterai donc pas celle dont vous nous annoncez la promulgation prochaine. Le marchand d'Histoires, Fabricauteur, voire pire si affinités .