Non à la sarkopsychiatrie sécuritaire.

Communiqué de la LCR.


Surfant une nouvelle fois sur l’émotion légitime suscitée par le meurtre, à Grenoble, d’un jeune homme, par un patient, sorti sans consentement de l’établissement psychiatrique, Nicolas Sarkozy, veut imposer les mesures auxquelles il avait dû renoncer dans la loi dite de « prévention de la délinquance ».

Il prétend, en ramenant la psychiatrie à ses heures les plus sombres, en faire un simple outil d’ordre public au service de sa politique sécuritaire. A l’heure où la psychiatrie manque dramatiquement de moyens pour soigner, où les dispositifs de soins de proximité qui permettent la prévention et le soin sans enfermement sont fragilisés, le président de la république n’a d’autre réponse, à la souffrance de ceux que l’on appelle « malades mentaux », que l’enfermement, la « localisation électronique » et la création d’un fichier des malades en hospitalisation d’office aux relents particulièrement sinistres.

Il n’y a pas plus de meurtriers parmi les personnes souffrant de troubles psychiques que dans le reste de la population. Faudrait il suivant la logique présidentielle enfermer l’ensemble de la population pour prévenir des crimes qui bouleversent chacun ?

La LCR appelle à combattre les mesures scandaleuses annoncées par N. Sarkozy et exige que la psychiatrie publique dispose des moyens humains nécessaires, non pour réprimer mais pour et mener une politique de prévention et de soins, ouverte sur la cité, seul moyen efficace de prévenir autant qu’il est possible des drames comme celui de Grenoble.


Le 4 décembre 2008.