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Forum Social Européen 2003 / Initiative santé mentale

La Santé mentale comme santé publique reste à construire !


La politique de santé n'est qu'une politique de la maladie où les intérêts des marchands de toutes sortes, notamment ceux des médicaments, est privilégiée au nom du marché et d'une pseudo-rationalité comptable et financière qui impose ses diktats depuis plusieurs années. Une politique de la maladie qui ignore le malade sauf à le culpabiliser sur son irresponsabilité dans la gestion de ses consommations, sans lien avec l'irresponsabilité de choix politiques qui détruisent de plus en plus les facteurs de bien-être et de santé en mettant en cause le droit au et du travail, le droit au logement, à l'information et aux droits de l'homme en général. La politique dite de santé mentale qui n' est une politique de la maladie mentale qui cherche d'une part à réduire, à faire taire le symptôme à l'aide de psychotropes, et d'autre part à gérer des malades gênants, ceux dont les symptômes persistent, prête à criminaliser certains d'entre eux, comme se criminalise la misère. Une politique de la maladie mentale qui met en cause une politique de secteur qui allient professionnalité et proximité, deux composantes aggravant leur coût dans une vision réductrice. L'accès aux soins est menacé par la réduction des moyens et l'absence d'un projet de société de santé publique dans un véritable service public. Avec les attaques contre le système de protection de la sécurité sociale, les projets de l'hôpital 2007, c'est la fin annoncée d'une politique de santé publique, dans un service public de qualité, qui n'a jamais véritablement pu émerger comme projet de société faisant la preuve de sa pertinence. Les associations et notamment les associations d'usagers sont instrumentalisées, sommées de se conformer au modèle d'une pensée unique, d'un seul modèle le capitalisme. On connaît la dérive de certains pays (exemple en Finlande) renonçant à accueillir l'urgence psychiatrique en laissant les associations d'usagers face à cette problématique au nom d'une reconnaissance de leur expertise. Une politique ambitieuse de santé mentale associant, chacun à sa place, usagers, alliés, professionnels est possible ! Une prise de conscience des militants, comme de tout citoyen, est nécessaire pour entrer en résistance, construire un véritable rapport de force et agir pour que la dignité, la citoyenneté ne soit pas des vœux pieux ou des questions d'éthique mais une véritable force de propositions de projets alternatifs de santé et de santé mentale.

un texte d'advocacy-france pour notre séminaire et atelier
MARTINE DUTOIT ADVOCACY