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COMMUNIQUE DE L’USP DU 2 AOUT
2011
La précarité du
logement, enjeu de l’accès aux soins
- les grèves du 115 et de l’Hébergement
d’urgence du Samu Social à Paris, des actions à Lyon, Toulouse, Lille, Alençon,
etc. La grève du 2 août a mobilisé 25 villes et une bonne couverture
médiatique : protestation contre une circulaire préfectorale qui réduit de 50%
les financements des nuits d’hôtels d’urgence (900 places au lieu de 1800 en Ile
de France), et contre les fermetures de foyers d’urgence, comme celui de Yves
Garel au Samu Social Paris, et de CHRS comme celui de la Clarté à
Alençon.
- la demande de relogement des familles à
la rue, à la suite d’expulsions comme celle de la barre Balzac de La Courneuve
et des graves restrictions de financement des accueils en hôtel, qui s’exprime,
à Paris, dans le campement de jour du square Boucicaut.
Ces mouvements ripostent au désengagement
de l’Etat et s’accompagnent de la démission de Xavier Emmanuelli, président et
fondateur du Samu Social en 1993.
La première particularité de ce double
mouvement, déclenché par Sud Santé Sociaux et le DAL est le refus de l’atteinte
scandaleuse à l’accueil des personnes et des familles à la rue. Le désengagement
de l’Etat, déjà destructeur des services publics, atteint maintenant les
associations et la quasi-totalité de l’action sociale. Il frappe en Ile de
France et dans l’ensemble des régions avec par exemple la fermeture de 5
accueils de jour en Auvergne, dans un double objectif budgétaire : déplacer les
financements publics vers l’associatif, déplacer ceux de l’associatif vers les
collectivités locales, pour leur faire avaliser les politiques néolibérales « de
moins d’Etat ».
La deuxième particularité est la
répression des précaires : expulsions par les crs à La Courneuve et au square
Boucicaut, qui accompagnent une gouvernance autoritaire, actions de sortie de
rue par les préfets (texte du 8 avril 2010 instaurant le S.I.A.O – service
intégré accueil et d’orientation), projets de criminalisation de ceux qui sont
dans des abris de fortune (art.90, ex 32 terA, de la loi LOPPSI2 : expulsion
sous 48h, destruction systématique des habitats, sanctions judiciaires pour ceux
qui les aident. Cet article a été annulé par la décision du Conseil
Constitutionnel du 11 mars 2011), enfin menaces contre les locataires en
situation d’impayés (Le ministre Perben qualifie, au Conseil des Ministres du 9
mars, d’ « escrocs » ces locataires et propose un fichier des impayés et des
procédures d’expulsions rapides sans passer par un juge sur simple décision du
préfet). L’atteinte aux droits fondamentaux et aux libertés que sont les lois
sécuritaires à répétition de la présidence Sarkozy, et qui se retrouve dans la
loi du 5 juillet sur la psychiatrie, est donc à l’œuvre dans tous les champs,
sauf ceux des spéculations financières et immobilières bien entendu ! On ne mord
pas la main de ceux qui vous nourrissent. Rappelons seulement ici que dans les
10 dernières années les loyers ont augmenté de 90% et l’immobilier de
107%.
La troisième particularité est le soutien
des associations, de syndicats dont l’USP, des partis de gauche, présentes dès
la première manifestation du 9 juillet devant l’Hôtel de Ville de Paris et des
suivantes qui se déroulent tous les samedis à la passerelle Solférino, sur le
mot d’ordre : Un Toit est un Droit. Elle fait suite à une série de mobilisations
du Dal (Droit au Logement) depuis janvier, auquel il faut associer Jeudi Noir,
Novox, Résel, etc.
- La
nécessité d’une véritable politique du logement social, complémentaire à une
politique publique du logement et du foncier, et de la défense des services
publics, en particulier en santé et dans l’action sociale. La souffrance sociale
et ses effets sur le psychisme et le corps humain sont une composante
essentielle du prendre soin, de l’accès aux soins et de leur
continuité.
- La
nécessité d’un toit pour se soigner, s’éduquer et vivre décemment, qui sont
autant de droits fondamentaux
- La
nécessité pour ceux qui en sont durablement exclus et cumulent les causes de
précarité, d’un accompagnement social qui leur permette de retrouver l’espoir
d’habiter vraiment quelque part, de créer et maintenir ce lien social de
confiance et de réassurance. C’est à cela que doivent servir les structures
d’accueil de jour, de nuit, d’hébergement d’urgence, de stabilisation, mais
elles nécessitent une vraie politique publique fondée sur la protection sociale
solidaire pour mettre fin à l’enfermement précaire.
- La
nécessité d’une réquisition immédiate et durable des logements
vides.
C’est donc une
mobilisation nationale qui est en cours avec les précaires pour leurs droits
fondamentaux, et nous devons faire du mot d’ordre Un Toit est un
Droit un axe politique
central, avec :
- L’obligation d’un
accueil inconditionnel
- L’arrêt des politiques
de rigueur sur les hébergements d’urgence et de
stabilisation
- L’arrêt des actions
répressives sur les campements et habitats de fortune
- L’arrêt des expulsions
de logement sans un relogement
- L’application de la loi
sur les réquisitions
- L’application générale
de la loi SRU.
L’USP soutient
l’ensemble de cette mobilisation et appelle à y
participer.
Jean-Pierre
Martin, pour l’USP.